Partie 40.

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Au réveil, Louis était toujours un peu désorienté. Ce matin plus encore alors qu'il ouvrait les yeux dans un endroit qui n'était pas sa chambre, contre un corps chaud et la peau frissonnante. Il appréciait beaucoup ce réveil malgré ses joues qui se colorèrent à la question de son amant. Harry l'avait démasqué. Il comptait bien répondre, de toute façon il s'était bien plus livré cette nuit dans le bain. Évidemment, le garçon avait gardé son jardin secret, mais il avait dévoilé au plus grand des choses qu'il évitait d'évoquer d'habitude, dont il ne parlait à personne, comme la mort de sa mère ou les problèmes d'alcool de son père. Mais H. l'avait écouté sans porter de jugements ou le repousser et c'était sans doute ce qui avait fait chaud au coeur de Louis. Ce dernier remonta les draps et la couverture jusqu'à ses épaules avant de délier sa langue une nouvelle fois.

C'est un loup presque grandeur nature.

Oui, Louis dormait avec une peluche qu'il serrait contre lui avec la représentation de cette animal protecteur de la nuit et amoureux de la lune. Son regard se posa sur la blessure du brun pour voir si elle semblait bien en cours de cicatrisation. Puis il passa le bras d'Harry autour de sa nuque et fit retomber son avant bras sur son torse, calant sa tête entre son épaule et son biceps. Il joua distraitement avec ses longs doigts fins. Ils y étaient à ce matin redouté, la fin de la purge pour ce mois-ci et pourtant Harry était toujours à ses côtés. Louis savait que ce dernier n'hésiterait pas à lui dire s'il devait partir, lui-même devrait rentrer chez lui pour vérifier que cette nuit ne lui avait pas pris un membre de sa famille de plus. Cependant, le châtain avait peur de savoir, il ne voulait pas retrouver la réalité qui les attendait alors qu'il se sentait protégé envers et contre tout dans les bras du plus grand. Louis tourna la tête et leva son regard vers celui de Harry.

Laisse moi te revoir la prochaine nuit de purge.

Il soutenu le regard lourd de sens que lui donna Harry. C'était stupide de vouloir une telle chose pendant les nuits les plus dangereuses de l'année, mais c'était comme s'ils étaient liés par ces nuits et ne pouvaient se voir autrement. Il lui laissait le temps de lui donner une réponse et se releva doucement pour trouver son boxer au bas du lit, il l'informa qu'il allait fumer sur le balcon et qu'il pouvait le rejoindre.

L'alarme avait retenti depuis une heure, cette purge avait été sans aucun doute la plus forte en émotion. Louis avait d'abord cru y passer, avant que le karma lui prouve une nouvelle fois qu'il existait bien et lui redonne espoir, puis il avait aimé et été aimé comme jamais auparavant.
Le coeur encore léger, Louis se dirigea vers la pièce principale, récupérant et enfilant son t-shirt au passage pour aller sur le balcon et satisfaire son besoin de nicotine. Mais il se stoppa net en plein milieu de la pièce alors que la porte d'entrée s'ouvrait sur une grande et belle brune au corps sublime, appelant un dénommé Harry avant de refermer la porte. Louis ne pensait pas ressentir d'autres émotions beaucoup trop fortes pour l'homme qu'il était en si peu de temps. Pourtant il sentit une déchirure en lui, des centaines de poignards fantômes s'acharnèrent à se planter dans son abdomen. Elle semblait faire comme chez elle, lui lançant même un regard méfiant quant à sa présence chez son... son quoi d'ailleurs ?
Qu'est ce qu'était H pour elle ?
Leur regard se croisèrent avant qu'elle ne se dirige vers la chambre. Louis ne put s'empêcher de la suivre du regard et il la vit, cette scène qui le brisa émotionnellement. Il vit cette fille enlacer Harry pour lui faire un câlin et nicher sa tête dans son cou, mais le pire fut sans doute le voir refermer ses bras sur elle et la serrer. Il entendit un vague "Tu n'étais pas au travail, je me suis inquiétée." avant que ses oreilles se mettent à bourdonner et qu'il n'entende plus aucun son distinct si ce n'était qu'un vaste prénom ressemblant à "Dua". Mais il s'en foutait royalement de son putain de prénom.
Qu'est ce qu'il avait cru ?
Comment avait-il pu être aussi con ?
Il n'avait pas inventé la douceur et l'amour d'Harry envers lui. Il avait vu la sincérité dans ses prunelles lorsqu'il lui avait dit ces cinq mots. Il l'avait bien trop respecter pour se foutre de sa gueule. Le châtain se refusait de ne pas y croire, mais pourquoi avait-il était aussi naïf en se plaisant à croire qu'il y avait eu quelque chose d'unique, qu'il avait été spécial comme Harry l'avait été pour lui ?
Ses yeux se posèrent sur le balcon, il n'avait plus envie de fumer, il lui fallait de l'air, il étouffait soudainement ici alors que ce même endroit était sa bulle d'oxygène quelques minutes encore auparavant. Il réalisa que son jean était dans la chambre de son amant et son coeur sembla se décrocher de sa poitrine en sachant qu'il devrait passer devant eux. Avalant sa salive avec difficulté, il fit demi tour et se précipita sur son jean sans même leur adresser un regard pour repartir bien vite dans le salon. Il l'enfila rapidement. Ses yeux piquaient. Louis ne voulait pas partir, encore moins comme ça, mais il ne supportait pas ce que ses sentiments lui infligeait.

Au pas de la porte, il entendit son prénom gronder entre les lèvres de Harry et s'arrêta sans pour autant se retourner vers le plus grand. Louis passa ses mains sur son visage et finit par lui faire face en ayant senti qu'il s'était approché et qu'il n'était plus très loin de lui. Le châtain lança un regard noir à son amant alors qu'il était conscient qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, Harry ne lui avait rien promis. Sans même attendre qu'il n'ouvre la bouche, il se lança lui même dans un court monologue.

C'est exactement pour ça. Pour ce que je ressens maintenant que je t'ai confié avoir peur. Et je suis peut être un imbécile naïf, mais tu, putain, tu peux pas nier que tu les a ressenti toi aussi ces sentiments, ici.

Louis pointa de son index son coeur en appuyant sur la poitrine du plus grand.

C'était gravé dans la façon dont tu me regardais, dont tu me touchais.
Alors pourquoi tu fais ça sous mes yeux ?

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant