Partie 60.

313 24 1
                                    

Cela n'avait pas été difficile pour Louis de comprendre que le plus grand ne souhaitait pas l'entendre renchérir sur les réponses qu'il lui donnait avec d'autres questions. De toute façon, qu'est-ce que le châtain aurait bien pu ajouter ? Il avait sentit son coeur se réchauffer puis se briser dans la seconde suivante. Un ascenseur émotionnel qui le secoua assez fort. Il lui avait posé cette question pour tenter de lui apporter tout ce qui ferait son bonheur, mais lui ramener sa famille était en dehors de ses pouvoirs. Tout ce qu'il pouvait faire était veiller à ce que son ex ne s'en prenne plus à Sam et continuer de de le voir, cette dernière chose qui était déjà dans ses plans avant d'entendre sa réponse. Harry ne lui avait jamais dit clairement ce qui était arrivé à sa famille. Mais vivant dans le même état d'Amérique que lui et de ce qu'il avait pu comprendre de leurs précédentes rencontres, Louis se doutait que sa famille n'habitait pas simplement sur un autre continent.

L'interrogation d'Harry étira ses lèvres en un fin sourire amusé. C'est vrai que dit ainsi, il y avait de quoi se poser des questions. Alors qu'il y réfléchissait, Louis laissa volontairement vagabonder son regard sur le corps svelte, marqué et musclé de son amant lorsque ce dernier se leva. La moindre ligne fermement dessinée de sa silhouette le captivait et lui donnait envie de tomber dans l'indécence. Mais les geignements de Sam lui firent mal au coeur et le ramenèrent à la réalité, pensant de nouveau à ce qu'il allait lui répondre. La liste risquait d'être longue. Et surtout, Harry allait le deviner. Il allait être sûr et certain de ce que le châtain éprouvait pour lui. Son regard, la lueur dans sa voix, les battements de son coeur et ses mots allaient le trahir. Il était de toute façon incapable de cacher un sentiment de cette envergure, qui s'infiltrait à la fois dans son coeur et sa tête. Louis passa un bras autour des épaules du plus grand et sa main se glissa entre ses mèches, pour caresser ses cheveux à l'arrière de son crâne. Tandis qu'il laissait glisser le bout de ses doigts de son autre main sur l'avant bras de Harry, reposant actuellement sur son torse.

Le syndrome de Stockholm doit y être pour quelque chose.

Évidemment ce n'était pas sa vraie réponse, mais en minimisant leur relation à enlèvement, kidnapping et rapport entre eux, Louis n'avait pas pu s'empêcher d'y penser et de le taquiner là-dessus. Il oubliait presque parfois que c'est ainsi qu'ils s'étaient étrangement rencontrés. Que les premiers mots de Harry à son égard avaient été "Fils de pute". Maintenant qu'il s'apprêtait à vraiment répondre à sa question, Louis était encore plus heureux que son amant se soit installé ainsi sur lui. Cette position lui évitait d'avoir à le regarder dans les yeux alors qu'il déballerait tout ce qui lui plaisait chez lui et lui dévoilerait plus qu'à moitié ses sentiments. La seule chose qui le chiffonnait était la façon dont il avait formulé sa question, comme s'il ne voyait pas ce qui pourrait plaire à Louis chez lui. Le châtain ne voulait pas qu'il se dévalorise ainsi.

Tu possèdes une multitude de choses plaisantes, que ce soit de la personne que tu es ou de ton physique. Ce qui me plaît chez toi c'est que tu sois une personne entière, c'est ton honnêteté, ton fort caractère, ton coté protecteur, ta capacité d'écoute et de compréhension, que tu sois posé et réfléchi, quand ton impulsivité ne prends pas le dessus. Tu es quelqu'un d'intelligent Harry. Tu es surprenant et spontané, ta façon de garder ce jeu de séduction entre nous me plait. Tu oses et j'aime ça. Ton côté attentionné et la manière dont tu me respectes me surprendront toujours. Tu es magnifique et empli de charme. Ton charisme et ta présence aussi apaisante qu'enivrante me plaisent. Ton corps alléchant, tes yeux, tes lèvres, tes fossettes puis tout ce que je ressens par un simple regard ou un simple toucher, ces choses qui ne s'expliquent pas tellement s'ajoutent à tout ce qui me plait chez toi. Tout ce qu'il y a à découvrir au fond de toi si l'on prend la peine de creuser et de s'accrocher. Ta répartie et ton côté dominant, même celui autoritaire m'attire bien que je ne l'écoute pas souvent. Ton grand coeur qui a trop souffert me plait.

A ce moment, lorsqu'Harry releva ses pépites émeraudes vers lui, Louis se mit à bégayer alors qu'il était presque à bout de souffle avec le monologue qu'il venait de déclarer. Le rouge aux joues, il serra le poignet du plus grand entre ses doigts pour réussir à terminer. Le regard de Louis se perdit sur le plafond étoilé de sa chambre, essayant de faire disparaître ses joues colorées et d'apaiser les battements de son coeur effrénés.

T... Tu me fais ressentir des choses fortes et... je pense que c'est le plus important, pour vivre et non pas juste exister.
Tu sais, préférer l'intensité à la longévité. Enfin, je m'égare et j'ai suffisamment répondu à ta question je pense.

Et si Harry savait que c'était pour cet amour de l'intensité qu'il était sorti avec Noa, une intensité toxique avec le recul qu'il avait ressenti par la souffrance psychologique qu'il lui faisait subir, il le prendrait pour un fou. À présent Louis découvrait avec Harry qu'il était possible de ressentir fort sans passer par la souffrance. Il raisonnait ainsi à cause de ce qu'il avait vécu, conscient que chaque épreuve laissait une trace sur la personne que l'on est aujourd'hui. Alors Louis voulut savoir ce qui avait pu forger l'être de H. au cours de sa vie. Il le regarda attentivement en baissant les yeux vers lui avant de délier sa langue une nouvelle fois.

Tu m'as dit avoir tes propres fantômes du passé, quels sont ces fantômes ?

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant