Black Soul.

Partie 42.

La réponse de Noa ne s'était pas fait attendre, tout comme les coups qu'il avait essayé de rendre à Harry. Ils avaient un point commun sur quelque chose, la mort était bien trop facile et bien trop douce pour celui qui avait détruit leur famille.
Le blond ne voulait pas tuer celui qui l'avait envoyé dans le coma, du moins pas tout de suite. Il comptait bien le faire souffrir plus encore.

Le coeur battant, le châtain était rentré chez lui et avait soufflé de soulagement en voyant sa petite soeur déjà réveillée sur le canapé devant un dessin animé. En revanche, un soupir avait franchit la barrière de ses lèvres en voyant son père étalé sur le sol de la cuisine, baignant dans son vomit. Il n'avait pas vraiment eut le temps de penser à Harry et ce bout de papier dans la journée, s'affairant à nettoyer le bordel que son père avait laissé ainsi que le nettoyer un minimum pour aller le coucher. Il ne supportait pas qu'Alliyah le voit dans cet état, hélas, elle en avait maintenant l'habitude. Le reste de la journée, le châtain l'avait passé avec sa soeur pour consoler les pleurs de soulagement qu'elle avait eu en le voyant passer la porte.

La nuit tombée, Louis faisait tourner son portable entre ses doigts en étant allongé sur son lit avec sa petite soeur endormie contre lui. Le numéro écrit sur le bout de papier était rentré dans son répertoire sous la dénomination de "H.".
Il gardait son prénom en entier pour lui, sans laisser de trace, comme s'il s'agissait d'un secret. Et il hésitait, déverrouillait sans cesse son téléphone sans jamais entamer une conversation. Il ne voulait pas faire le mec accro qui exigeait de le revoir dès le lendemain, il ne l'était pas de toute façon. Ses peurs vis à vis de ses sentiments faisaient de nouveau surface et il n'y avait personne pour lui faire lâcher prise, pour les affronter à ses côtés. Louis soupira et posa son téléphone sur la table de chevet, allant ensuite coucher sa petite soeur dans la chambre qui lui appartenait.

Ce ne fut que le lendemain dans l'après-midi, après avoir remarqué que plusieurs têtes familières manquaient à l'appel dans sa promo, très certainement arrachées par la purge, que Louis se décida à lui envoyer un message. Ils n'étaient qu'étudiants, mais ils étaient assignés à des cabinets d'avocats, gérant quelques fois certaines affaires au tribunal alors forcément les ennemis se faisaient en masse. Dans son message, Louis lui avait simplement demandé s'il pouvait passer chez lui, à son appartement ou sa maison ce soir. Il n'avait pas su dissimuler le petit sourire que la réponse positive d'Harry avait provoqué. Ils étaient tous les deux libres ce soir, sans avoir à craindre de quelconques coups de feu. Le plan était simple, il allait chercher Alliyah à l'école et la ramènerait chez eux avant de se mettre en route pour rejoindre H afin d'avoir toute la soirée devant eux, afin que Louis puisse rendre Harry fou comme ce dernier le disait si bien. Mais tout ne se passa pas comme prévu.

Quatre ou cinq minutes avant que le châtain ne s'apprête à partir, de faibles bruit de cognements contre la porte résonnèrent. Il allait ouvrir sans trop s'en soucier, pourtant sa mâchoire se décrocha lorsqu'il vit son interlocuteur. Un revenant. Littéralement. Son visage maculé de sang et d'hématomes, avec quelques coupures ici et là comme si les coups avait été donnés avec des bagues marquaient son faciès. Mais il le reconnaîtrait entre mille et si ce connard était venu jusqu'ici, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un sosie ou une connerie du genre. Cela voulait dire que ce mec était bel et bien Noa Smith, alias celui qu'il avait cru mort, tué par Harry qui lui avait affirmé la même chose. L'incompréhension et la colère faisaient bouillir le sang dans ses veines. Qu'il en ai réchappé par Dieu seul sait quel sorte de miracle était une chose, mais qu'il ose se pointer ici en était une autre que Louis ne pouvait supporter. Alors qu'un "Casse toi immédiatement." sortait d'entre ses fines lèvres sur un ton plus froid encore que la mer du Pacifique, le blond osa le supplier par des "S'il te plait, il ne me reste plus que toi maintenant." et jérémiades de toute sorte qui ne firent que l'énerver davantage.

Parce que tu en avais quelque chose à foutre de moi cette nuit là peut-être ?
Tu es tellement ridicule, regarde toi. Tu es mort pour moi et le destin a fait une belle connerie en te laissant en vie pauvre connard.

Il n'eut pas le temps de refermer la porte que Noa se rua à l'intérieur. Louis le poussa brutalement par les épaules pour le faire reculer, mais celui ci s'accrocha à lui, le suppliant sans cesse. Son regard azur tomba sur celui, semblable au sien mais effrayé, de sa soeur. Il souffla fortement et empoigna son bras pour le tirer à la salle de bain. Louis lui fit comprendre qu'il le soignerait et l'emmènerait chez lui après, que rien d'autre n'était négociable. C'était hors de question qu'il reste ici. Alors que le châtain soignait ses plaies comme il le pouvait, lui faisant le plus mal possible, Noa parlait entre quelques cris. Il parlait d'Harry sans même savoir que celui à qui il s'adressait le connaissait. Louis ne répondit pas une seule fois, l'ignorant et se faisant plus brutal à chaque mot en plus. En baissant la tête sur ses propres bras, il vit les marques de bleus que cet imbécile de Noa lui avait fait en s'agrippant à lui alors qu'il le repoussait. Rapidement Louis alla chercher un sweat avant de débarquer chez Harry avec ces traces. Une fois fini, bien qu'il restait salement amoché, le châtain le fit embarquer dans la vieille voiture de son père à une vitesse éclair. Il ne pouvait plus le voir, il ne pouvait plus l'entendre, il ne voulait plus de lui dans sa vie.
Le manteau de la nuit revêtait la ville, H. devait l'attendre depuis bientôt deux heures, enfin si il l'attendait, quand Louis largua littéralement son fardeau devant la maison où il avait "rencontré" Harry la première fois. Il eut un instant de réflexion, se perdant dans ses pensées. Il connaissait la route d'ici jusqu'à chez Harry puisque le plus grand lui avait donné sa maison comme point de retrouvailles. Mais Louis ne pouvait s'empêcher de comparer ces deux fois si différentes. Maintenant Harry et Louis se voulaient, la première fois, ils étaient à deux doigts de s'entretuer. Cette même fois, Louis parcourait cette route en étant bouleversé par la mort de son ex, maintenant, il l'était parce que celui-ci était en vie.

Il se dépêcha d'arriver à destination parce qu'en plus, il n'avait même pas prit son téléphone dans la précipitation, il ne pouvait donc pas prévenir Harry et ignorait si ce dernier lui avait envoyé un message. Mais Louis ne savait même pas s'il réussirait à profiter de leur soirée, il était bien trop perturbé par ce qu'il venait d'apprendre. Il se gara assez mal devant chez lui, mais qui le lui reprocherait ?
Le châtain se dépêcha d'aller sonner à la porte, se mordillant les lèvres. Lorsque la porte lui fut ouverte, il se glissa à l'intérieur tout en frôlant volontairement la cuisse du brun avec le dos de sa main. Mais cela ne l'empêcha pas de recevoir une réflexion sur son retard. Le plus petit remarqua immédiatement les marques de coups, bien qu'il en avait moitié moins que Noa. Il vit Harry froncer les sourcils en le regardant. Louis devait être tout penaud et il devait sûrement y avoir écrit en gros sur son front "Je te cache un truc.". Le brun était plutôt doué pour remarquer lorsque Louis avait un truc en tête. Son regard azur fuyait le sien, il n'avait pas prévu de lui parler de Noa. Cependant il sentit bien qu'il ne pourrait tenir sa langue plus longtemps. Il lâcha alors la bombe.

Noa était chez moi. Mais vu son état tu dois déjà être au courant qu'il n'est pas mort.

Louis se rapprocha du plus grand, il avait besoin de lui, de sa présence pour calmer la tempête en lui. Il se colla doucement contre son flan.

Il a osé me dire que j'étais tout ce qu'il lui restait et que tu avais fais exprès de le laisser en vie pour qu'il souffre.

Un léger rire plus nerveux qu'autre chose, puisque ce qu'il venait de lui confier était vraiment risible pour Louis, s'échappa de ses lèvres. Il leva les yeux vers Harry en voyant son manque de réaction. Il fallut dix secondes à Louis. 10 secondes qui résonnèrent comme un tic tac incessant. Il recula lentement, rompant tout contact avec lui comme si son corps avait soudain pris une température insoutenable. Son regard le suppliait de lui dire qu'il avait raison, que c'était totalement absurde. Mais ces mots ne vinrent pas, il ne sortirent jamais de la bouche d'Harry. Louis secoua la tête de droite à gauche en gardant ses distances, blessé. C'était un mensonge alors que Harry était devenu la seule personne en qui il avait confiance.
C'était trop, trop pour ce soir. Il allait exploser.