Partie 38.

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Entre les mains d'Harry, le châtain se sentait exister, comme s'il valait quelque chose, comme s'il était réellement important aux yeux de son amant. Son regard à lui tombait en cascasde sur son visage, encadrant fébrilement ce dernier entre ses doigts tremblants. Osant à peine caresser sa peau pendant que Louis le voyait lâcher prise sous ses yeux. C'était magnifique de voir un être torturé accepter le peu de répit que ce monde lui accordait. Ses orbes azurs se retrouvaient comme ensorcelées, condamnées à admirer les traits de son visage se détendre, voir le masque de fer tomber. A cet instant, Harry ne semblait plus constamment tiraillé par les cicatrices se trouvant sur son coeur et le sourire discret, mais sincère qui étirait ses lèvres semblaient même en rendre quelques unes invisibles le temps de plusieurs minutes.

Ce fut la seule raison pour laquelle Louis hésita un quart de seconde à se retourner, il ne pourrait plus regarder le visage de son amant à sa guise ni embrasser ses lèvres jusqu'à l'overdose. Dès le premier mouvement de la part d'Harry, les pensées du châtain n'étaient plus cohérentes. Le bas ventre du plus grand glissait sur la chute de ses reins où se trouvaient deux fossettes, ses tendres caresses avaient provoqué la chair de poule sur sa peau, le moindre contact le rendait fou. Le seul point d'attache le ramenant à la réalité était ses poignets encerclés par les grandes mains d'Harry et le drap froissé entre ses propres poings. Louis ne pensait pas qu'Harry pouvait lui donner plus que ce qu'il ne faisait déjà, il ne pensait même pas recevoir autant d'une personne avant cette nuit, pourtant c'est ce qu'il fit.
Quatre lettres.
Un prénom.
Le châtain comprit immédiatement. Apprendre son prénom à cet instant précis donnait l'impression au plus jeune qu'il avait le droit à sa personne, en entière.
Sans savoir son prénom, Harry restait comme une illusion créée par son imaginaire, un rêve éphémère dont on se souvient à peine au petit matin. En revanche, maintenant qu'il le connaissait, certes il permettait de s'accrocher en la présence de son amant, d'avoir l'impression qu'ils partageaient un peu plus de leur être. Mais cela signifiait qu'en son absence, Louis s'accrocherait dans le vide, il s'accrocherait à une ombre sans consistance. Il usa de ce prénom alors qu'il atteignait l'orgasme, secoué par un ouragan interne. Alors que des étoiles dansaient devant ses yeux, celles au plafond donnaient à l'expression "atteindre le septième ciel" un sens propre au terme.

Louis était tellement bien, au chaud, contre un corps qu'il venait de chérir et qui l'avait chéri. Cependant, Harry ne semblait pas apprécier de ne pas sentir son coeur tambouriner plus vite que la normale.
"Je suis fou de toi." avait-il dit. Louis déglutit pendant que ses mots serrèrent son organe vital. Il resta un instant silencieux. Avec ses paroles, Harry venait de s'infiltrer dans toutes les failles de son esprit pour y rester, il venait de glisser dans son coeur, sous sa peau, de se transformer en délicieux poison dans ses veines.
Et Louis se contentait de subir puisqu'il ne voulait pas se battre contre lui. C'était de la folie, mais il aimait bien trop cette pente dangereuse sur laquelle il risquait de se casser la gueule. Le châtain attrapa doucement les mains du plus grand sur son torse et le fit desserrer son étreinte pour pouvoir se tourner face à lui. Louis mêla ses jambes avec celles de Harry, alors que leur souffle se mélangeaient et que leur âme dansaient ensemble à travers leur regard empli de sincérité. Le jeune Tomlinson déposa un simple baiser sur le bout de son nez, puis sur ses lèvres. Il se sentait doucement happé par les bras de Morphée, mais Louis résista, luttant avec ses paupières papillonantes. Ce n'était pas comme s'ils avaient toute la vie, toutes les prochaines nuits devant eux. Il avait peur de le voir disparaître. Il ne pensait pas au matin, il savait juste qu'il ne voulait pas y être, qu'il voulait profiter du temps qu'il leur restait.
Pourquoi tout cela devait-il se terminer ? Pourquoi le bonheur n'était qu'un rayon de soleil qui perçait les nuages seulement de façon éphémère ?

Je ne veux pas perdre un morceau de la nuit qui nous appartient.

Suite à ses paroles, Louis attrapa la main de son amant et se leva du lit, l'attirant à lui une fois debout. C'est presque collé l'un à l'autre qu'ils se dirigèrent vers la salle de bain attenante à la chambre. Le châtain remerciait silencieusement Harry qui avait allumé les lumières tamisées et non les spots qui éclairaient fortement, malgré le moment qu'ils venaient de partager il ne se voyait pas le laisser observer son corps à sa guise sous de telles lumières. Il fit couler l'eau chaude dans la baignoire et fit face à Harry le temps que celle-ci se remplisse. La phrase qu'il lui avait dit plus tôt tournait en boucle dans sa tête, il sourit doucement et cita.

"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais."

Louis saisissait la main du plus grand une fois de plus pour entrer dans la baignoire, ce qui le fit soupirer d'aise au moment où sa peau entra en contact avec l'eau chaude. Lorsqu'ils furent tout deux immergés dans l'eau, face à face, le châtain s'amusa quelques instants avec la mousse sur le torse d'Harry. Avec l'eau dans le creux de la main, il la fit couler sur les épaules de son amant, regardant le filet d'eau dévaler sa peau. Ses muscles se détendaient après avoir été agréablement mis sous tension. A cet instant, Louis repensa à ce que lui avait dit H. lors de la première nuit. "Je te souhaite de trouver la personne qui t'emmènera au septième ciel".
Il leva les yeux vers son visage et repris ses paroles d'un air malicieux.

J'ai trouvé cette personne qui m'a emmené au septième ciel finalement.

Le châtain éclaboussa quelque peu le sol de la salle de bain lorsqu'il bougea pour venir se caler entre les jambes d'Harry, posant sa tête sur le haut de son torse. Il aurait peut-être dû dire "J'ai trouvé cette personne" tout simplement. Cette personne dont tout le monde parle, que tout le monde cherche, cette personne qui rend dépendant, cette personne qui ne sort plus jamais vraiment de votre tête.

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant