Partie 36.

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🍋LEMON🍋

Sa réponse avait été positive et Louis ne lui mentait pas. Il fallait bien qu'il se l'avoue à lui-même, il pouvait confier sa vie et même celle de sa petite soeur entre ses mains. Et pas seulement parce que ce dernier avait risqué sa vie pour lui, il y avait autre chose d'inexplicable. Cette chose inexplicable qui avait sans doute fait que Harry s'était démené pour le sortir de la soirée de chasse et cette même chose qui faisait que Louis se mettait littéralement à nu devant lui. Il laissait entièrement tomber ses barrières lorsqu'il le regardait de ses yeux azurs tellement émotifs que ceux ci se transformaient en puits d'émotions. Chaque émotion responsable de l'accélération des battements de son coeur, de ses tremblements, de ses souffles de plaisir, de son estomac noueux, flottaient sur ses iris couleur océan et il laissait Harry y plonger en plein coeur. L'accès à sa vulnérabilité était sûrement la chose la plus dure à avoir après l'accès à sa confiance. Louis le savait. Il savait qu'en s'exposant ainsi à lui, Harry avait un libre accès à tout ce qu'il ressentait, à ses faiblesses et ses peurs. Il pourrait en jouer et alors là, s'il le voulait Harry pourrait le frapper en plein coeur, d'un seul coup, fatalement.
Mais il prenait le risque, pour lui. Alors le regard verrouillé dans le sien, la respiration tremblante, Louis serra le corps de son amant un peu plus contre lui, prêt à s'accrocher ensemble, être la bouée de sauvetage de l'un et l'autre s'ils sautaient dans l'océan de leurs peurs. Il murmura.

Tu n'imagines même pas à quel point...

À peine eut-il prononcé ces mots, le plus petit sentit ce lien qui renforça immédiatement ce qu'ils partageaient, mais accentuait leurs peurs. Non pas seulement parce que leurs corps ne faisaient qu'un, mais comme s'ils prenaient ensemble une destination inconnue, qui les mènerait à un point de non retour. C'était dangereux, effrayant, mais terriblement exaltant. Détendu, la douleur ayant laisser place à des vagues de plaisir, Louis le regardait droit dans les yeux, les mains tremblantes sur sa nuque. Il fallait tout simplement le vivre, ce n'était pas un moment qui se racontait, se lisait ou même se photographiait.
C'était un moment qu'il fallait vivre et savourer parce que tout autre chose réduisait consciencieusement sa véritable valeur et les sensations procurées.
Il ressentait une transcendance à l'intérieur de lui qui détruisait absolument tout pour n'y laisser qu'une explosion de plaisir.

Alors que sa tête basculait en arrière et qu'un énième gémissement mourrait étouffé par le mordillement de ses lèvres, l'air quitta ses poumons. Ces mêmes étoiles au dessus de leur tête que celles qui se trouvaient au dessus de la piscine scintillaient dans son regard. Elles semblaient lui insuffler la force nécessaire pour passer au dessus de ses peurs. Ses cuisses se resserrèrent autour de la taille du plus grand et son index traça les contours d'une étoile sur sa nuque. Le regard perdu sur celles ci et l'air rêveur, quelques mots chuchotés sortirent de sa bouche.

Elles brillent pour nous.

Bien vite, il délaissa le spectacle du plafond pour ses iris émeraudes dans lesquelles il aimait déjà beaucoup trop se perdre dedans. Puis il oubliait la vue de la ville pour admirer le plaisir prendre place sur les traits de son amant. Le châtain découvrait ce qu'était de ressentir du plaisir rien qu'en voyant celui de son partenaire. Sans vraiment s'en rendre compte, Harry condamnait le corps de Louis au sien. Le châtain aurait bien du mal à accepter que d'autres mains le touchent, qu'un autre souffle se mêle au sien, que d'autres lèvres embrassent sa peau ou que d'autres doigts repoussent les mèches tombant sur son front.
L'unique lettre par laquelle il l'appelait s'échappait d'entre ses lèvres sous forme de gémissement lorsque la passion unissait leur corps. Ses doigts parcouraient celui du plus grand, s'accrochant désespérément à lui. Il voulait connaître la moindre de ses courbes, il n'en avait jamais assez. Louis voulait savoir les reconnaître du bout des doigts même en étant aveugle. Il ne pouvait s'empêcher de le caresser et l'embrasser pour s'assurer que tout était bien réel, pour l'avoir entièrement sans avoir aucun regret si jamais c'était la seule fois que la vie leur accordait. Le châtain n'était plus qu'une petite masse gémissante et se tortillant dans les draps à la merci du désir causé par les gestes de son amant, le souffle éraillé et quelques mèches collées au front.
Son corps se cambrait, se collant contre celui de son partenaire, mélangeant leur sueur. Harry lui donnait absolument tout, comme personne n'avait jamais pris soin de Louis en une nuit, mais le jeune homme voulait qu'il ressente ce sentiment autant que lui le ressentait. Il ne voulait pas que ce dernier repousse ou ignore ce que le châtain faisait passer dans ses gestes pour se contenter de donner et non de recevoir.

Alors Louis se redressa légèrement, juste assez pour prendre le visage d'Harry entre ses mains et coller son front au sien. Il laissa leur lèvres se frôler quelques secondes et ses yeux se fermer, laissant sa sincérité parler.

Autorise toi à être aimé au moins le temps d'une nuit, et pas seulement pour ton corps.

Le temps d'une nuit. Une nuit pour ne pas l'effrayer ou pour se rassurer, il ne savait pas vraiment. Parce que Louis savait que ce qu'ils vivaient cette nuit allait le marquer, laisser une marque sur son coeur appelé sentiment et que cela ne serait pas oublié au petit matin.
Que cela allait changer quelque chose dans son monde.
En le regardant droit dans les yeux, ils se défièrent. L'envie de s'embrasser au fond des pupilles, mais le fait de savoir que ce serait un pas en avant pour provoquer leur peur, lequel craquerait en premier ?
Louis. Il céda et scella sa bouche à celle de son amant. Il l'encourageait, le guidait sur le chemin pour se laisser aimé comme lui commençait à accepter de le faire.

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant