Partie 41.

378 30 0
                                    

« Pourquoi attendre une prochaine nuit de purge ? » S'était lui-même questionné sans pour autant lui en faire part. Louis était si.. naïf.
Comment pouvait-il penser une seule seconde qu'Harry survivrait à énième nuits de purge ?
Comment pouvait il se dire qu'ils pourraient profiter de se voir la seule nuit du mois la plus dangereuse ?
Il esquissa alors un sourire en guise de réponse et le laissa enfiler son boxer avant de se diriger vers la porte vitrée, cette dernière coulissant bien vite pour le laisser entrer sur le balcon. Il n'avait raté une seule seconde du joli spectacle qui s'était offert à lui. Harry avait précédemment pu remarquer ses courbes généreuses mais encore jamais avec une aussi belle luminosité. Il aurait pu rester là, avachi dans ce grand lit complètement défait par leurs ébats et ce durant des heures à simplement l'admirer fumer sa cigarette seulement il fut pris de court par sa charmante cousine qui était entrée presque en furie dans l'appartement, criant à tout vas son prénom. Prénom qu'elle était presque seule à connaître. Il se leva alors du lit, enfila son jean et la laissa lui sauter au cou, se sentant alors obligé d'effectivement refermer ses bras autour de son corps mince.
Il finit par grogner et presque murmurer.

Dua tu sais très bien que je n'aime pas quand tu t'inquiètes pour moi et encore moins quand... tu es aussi omniprésente.

Il fit alors glisser ses mains sur ses hanches pour la décoller de lui et soupira. Dua était la seule famille qui lui restait. Ou du moins à qui il acceptait encore de parler. Depuis la mort de ses parents, le reste de ses proches s'étaient éloignés de lui sans la moindre raison, alors que tout adolescent aurait eu besoin du contraire. Dua avait été la seule à avoir été là pour lui et à l'être malheureusement toujours. Même un peu trop au goût du bouclé qui détestait qu'on le materne. Il avait d'ailleurs vu le regard qu'elle avait lancé à Louis qui venait tout juste de récupérer son jean en furie lui aussi, se dirigeant vers la porte d'entrée. Harry était loin d'être stupide. Il savait pertinemment le pourquoi du comment de sa réaction. Il ordonna alors à la jeune femme de rester ici et de ne pas bouger avant de grogner le prénom du garçon qui enfilait son jean.
Il se dirigea alors vers lui et quand il voulu bien se retourner vers lui, ne fut pas même surpris de l'entendre dire ce qu'il venait de lui dire. Seulement il ne s'était certainement pas attendu à ressentir une pression au niveau du coeur quand Louis s'autorisa à placer son index au niveau de sa poitrine, lui affirmant qu'il avait forcément ressenti quelque chose. Harry n'avait pas l'intention de s'énerver même si l'envie était présente. Il attrapa alors le doigt du garçon et plaça ce dernier ainsi que le reste de sa main sur sa propre joue, plaçant la sienne au dessus. Il plongea alors son regard émeraude dans le sien et ferma les yeux un instant. Quand il les rouvrit, les traits du visage de son interlocuteur s'étaient détendus. Il murmura enfin.

Tu me fais confiance n'est-ce pas ? N'attends pas le mois prochain pour me rendre fou de toi.

Il fit finalement glisser sa main dans la sienne pour l'approcher de la poche arrière de son jean. Il força Louis à attraper le petit papier qui se trouvait à l'intérieur contentant son numéro de téléphone et lui ouvrit la porte, espérant au plus profond de lui-même, le revoir avant le 31 du mois prochain. Il se savait égoïste. Il savait qu'il ne devrait pas lui faire de faux espoirs, lui faire croire qu'ils pourraient être heureux tous les deux et qu'ils pourraient sûrement s'aimer à en devenir dingue. Harry ne croyait tout simplement pas à l'amour. Il le laissa alors sortir de l'appartement complètement bouleversé et ferma la porte derrière lui, soupirant de nouveau en se souvenant que sa cousine se trouvait dans la pièce d'à côté. Il avait beau l'adorer, s'il y avait bien quelque chose qu'il détestait chez elle c'était son côté mère poule.

"C'était qui ce mec ?
Depuis quand tu ramènes des gars ici ? Je pensais que tu avais qarrêté tout ça ? Harry réponds moi quand je te parle !"

Il leva les yeux au ciel, sachant que s'il ne parlait pas, cette dernière ne lâcherait pas l'affaire. Il décida alors de l'accompagner au travail puisqu'ils bossaient de toute façon dans le même hôpital, Dua étant infirmière. Il lui expliqua vaguement qu'elle n'avait pas à s'en faire et que Louis n'était qu'une simple distraction pour lui. Il espérait que ça n'arrive jamais a ses oreilles. Seulement il connaissait Dua, si elle n'obtenait pas ce qu'elle voulait et qu'elle n'entendait pas ce qu'elle voulait entendre, elle ne lui lâcherait pas la grappe. Étant beaucoup trop protectrice à son égard, elle n'acceptait que personne s'immisce dans leur famille, ce qui n'avait pas totalement déplu à Harry jusqu'ici. Louis était différent de toutes les personnes avec qui il avait pu coucher jusqu'ici. Il le savait, rien ne servait de se convaincre du contraire.

Ce fut une longue journée pour absolument tous les résidents de l'hôpital. Beaucoup d'opérations et par conséquent, beaucoup de morts. Plus les mois avançaient, plus les morts se décuplaient. Sûrement une bonne chose pour l'économie du pays mais clairement pas pour les cœurs qui le faisaient battre.
En sortant de l'hôpital aux environs de deux heures du matin, Harry s'alluma une cigarette pour décompresser et ce, avant de rentrer chez lui. Seulement il ne s'était pas attendu à recevoir un poing au niveau de l'arcade, ce dernier étant tellement fort qu'il en fit tomber sa cigarette fraîchement allumée et ce, en reculant d'au moins trois pas. Il grogna alors en sentant le sang dégouliner le long de sa joue et se redressa pour récupérer son briquet, l'enfonçant rapidement dans la poche de son long manteau noir avant de se diriger vers la personne en question et lui coller à son tour, son poing dans la joue. C'est en voyant le visage ensanglanté du garçon qui venait de le frapper qu'il reconnu son visage, un visage empli de haine et de vengeance.
Ce débile s'y prenait un peu trop tard, pensa Harry.

Tu sais ce que ça fait maintenant ?
Se retrouver sans famille.
Tu sais ce que ça fait de se dire que tu aurais préféré qu'on t'abatte plutôt qu'on te laisse souffrir ainsi n'est-ce pas ?

Il demanda un sourire au visage et les yeux noirs de haine. Il avait en effet tiré sur le garçon comme il l'avait affirmé à son ex petit ami mais avait tiré de façon à ce qu'il tombe dans le coma un certain temps plutôt qu'il ne meurt comme le reste de sa famille. Harry connaissait parfaitement le corps humain et avait su où faire mal, autant au sens propre que figuré. Il cracha alors le sang qu'il avait dans la bouche aux pieds du garçon qui s'apprêtait à remettre ça.
La nuit s'avérait être plus longue que prévue.

"Reste à savoir lequel de nous deux souffrira le plus, il doit encore y avoir des gens à qui tu tiens dans les parages."

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant