Black Soul.

Partie 17.

Je te laisse le découvrir.

Murmura la bouclé quand il lui demanda si la barre de pole dance était pour des danseurs et danseuses professionnels ou bien pour lui-même, ceci étant accompagné d'un clin d'œil. Harry n'était pas du genre à se trémousser sur une barre comme le faisaient les stripteasers professionnels.
Ça non. Lui était le genre de personne à les regarder faire et se rincer clairement l'œil. Il lui arrivait d'ailleurs assez régulièrement de se rendre dans ce genre de club pour prendre du bon temps et s'amuser un peu car oui, il lui arrivait de s'amuser et se détendre un peu, malgré les apparences. Harry s'avérait être quelqu'un de froid, distant et mystérieux. Triste. La tristesse et la rancune prenaient une grande part de sa vie, à son plus grand regret.
Il ne se passait pas un seul jour sans que le garçon pense à cette soirée. Soirée qu'il aurait sans doute pu éviter si il avait été là. Comment ? Il n'en savait rien mais au moins il aurait été au côtés de Gemma et c'est tout ce qui aurait compté pour lui, mourir à ses côtés en lui promettant d'être avec elle pour toujours.
Plusieurs fois.
Il y avait pensé plusieurs fois.
Seulement il savait que si il s'avérait que ses parents le surveillent d'où ils étaient, ils n'auraient pas été fiers de lui. Harry était encore si jeune pour mettre fin à ses jours. Une cicatrice assez volumineuse serait ancrée pour toujours sur son poignet gauche. Poignet caché par une montre noire qui ne le quittait jamais. Car oui, Harry en avait honte. Il avait honte de s'être fait du mal pour rejoindre sa famille. Puis, il s'était rendu compte à l'aide d'un déclic un de ses jours les plus sombres qu'il ne pourrait pas le faire tant que sa famille n'était pas vengée, honte pour cette dernière ou non. Il s'était donc mis en tête de tuer toutes les personnes qui avaient un lien quelconque avec le meurtrier de ses parents et de Gemma, sa petite sœur, décidant de le laisser en vie pour pouvoir le laisser voir sa propre famille mourir sous ses yeux et le tuer en dernier. Étant en médecine, il fallait clairement avoir un sérieux problème pour vouloir ôter la vie d'un nombre incalculable de personnes et s'ôter la sienne quand toutes ces dernières seraient mortes. Mais personne ne le savait et ne s'en doutait.
Harry n'était visiblement pas une personne suicidaire. Du moins, pas aux yeux du reste du monde. La seule personne lui restant ici était sa cousine, Dua et malgré leur forte proximité, Harry ne comptait certainement pas lui faire part de son avenir tout tracé à ses propres yeux. Les jours où ça n'allait vraiment pas, les jours où il avait de sombres pensées, les jours où il avait envie d'en finir, Harry enfonçait cette fameuse lame à ce fameux endroit.
Toujours ici, jamais ailleurs.
Il connaissait ses limites et celles de sa peau. Il savait jusqu'où l'enfoncer pour ne pas en mourir et savait exactement combien de temps il lui faudrait pour cicatriser. Souvent, il ne pouvait pas s'empêcher d'attendre la cicatrisation et l'enfonçait de nouveau pour satisfaire son propre besoin. Se faire du mal. S'en était devenu un besoin vital et une sale habitude pour lui.

Chassant ces sales pensées de sa tête, Harry secoua légèrement cette dernière avant d'hausser les épaules à sa remarque et déposer ses avant-bras sur le rebord de la piscine, fixant le mini-bar devant ses yeux.

Je t'ai dit que tu n'étais pas mon genre.

Harry avait déjà essayé de cette façon. À l'aide d'alcool et de médicaments. Tout ce qu'il avait réussi à faire étant de se réveiller le lendemain matin d'un comas éthylique et s'en sortir indemne. La mort ne voulant sûrement pas de lui. Il s'était mis dans le crâne que quand il aurait enfin vengé et ce complètement sa famille, elle voudrait enfin d'elle et il les rejoindrait. Il reverrait sa Gemma qui lui manquait un peu plus chaque jour. Pas un seul jour, pas une seule heure ni une seule minute passait sans qu'il ne pense à elle. Sans qu'il ne voit, qu'il n'entende ou qu'il ne s'imagine quelque chose qui lui fasse référence. Ce soir avait été riche en souvenirs et sûrement le plus horrible pour Harry qui n'avait cessé de toucher sa cicatrice à travers sa montre en voyant la petite tête blonde qui ressemblait fortement à sa petite sœur. Quand il ne devait pas ou ne pouvait pas le faire, Harry essayait de se calmer, canaliser ses pensées en touchant le bracelet de sa montre qui cachait parfaitement sa cicatrice qui faisait bien la moitié de ce dernier. Souvent, il était difficile pour lui de ne pas le faire, ceci étant devenu une réelle addiction. Que ce soit à son travail, au supermarché ou encore dans la rue. Il ne cessait de se tripoter le poignet.

Qu-quoi ?

Il demanda en tournant automatiquement la tête vers le garçon aux yeux azur qui avait bien vite filé sous l'eau, sûrement pour éviter d'entendre ce genre de réponse. À vrai dire, ça avait plutôt été une réaction de surprise et de nervosité.
Était-il réellement vierge ou lui disait-il cela pour l'empêcher de s'intéresser à lui ? Harry trouvait ça absurde. D'une part se disant qu'il ne se serait jamais ô grand jamais intéressé à lui juste pour ses fesses, bien qu'elles soient plutôt convaincantes pensa-il un sourire aux lèvres, et était loin de s'imaginer qu'il était vierge après lui avoir fait autant d'avances et d'allusions sexuelles. « Bon sang il était rentré dans son jeu ! » S'exclama intérieurement le bouclé qui attendait patiemment qu'il remonte à la surface. De plus, il avait un petit ami et avait sûrement le même âge que lui, aux alentours. La vie n'était elle pas assez courte pour qu'il ne profite pas de sa jeunesse ?
Quand il remonta enfin à la surface, des petits yeux interrogateurs en sa direction, Harry haussa simplement les épaules, gardant ses idées et pensées pour lui-même. Après tout, comme il le lui avait dit un peu plus tôt dans la soirée, il faisait ce qu'il voulait de son cul, n'étant certainement pas les affaires d'Harry. Ce dernier observa le garçon légèrement gêné d'un regard insistant et s'approcha un peu plus de lui, une idée derrière la tête évidemment. Il s'approcha assez de son visage pour qu'il puisse ressentir son souffle chaud contre ses lèvres et en tremble. Harry adorait déstabiliser les gens et visiblement, il avait su le faire plus d'une fois en moins d'une journée avec le garçon qui se trouvait désormais plus qu'à quelques centimètres de lui. Il finit après quelques instants par murmurer.

Peut-être un jour auras-tu cette fabuleuse chance qu'est de faire l'amour avec un garçon. Je te conjure cependant de trouver la bonne personne. Une personne qui t'emmènera au septième ciel.