Une fois de plus, de manière incontrôlable, Louis sentait une vague de chaleur se répandre dans son corps et envelopper son organe vital en entendant les mots d'Harry, leur regard ancré l'un dans l'autre. Mais il voulait y jeter un seau d'eau froide parce qu'il se sentait encore nul après avoir écouté ses premières paroles. Le châtain ne savait pas ce qu'il avait espéré, mais il s'était senti tombé de haut. Il n'était pas sûr de pouvoir compter sur les doigts d'une main les fois où quelqu'un l'avait sincèrement et profondément aimé, alors il ne savait même pas pourquoi il espérait déclencher un quelconque fort sentiment de ce genre chez Harry. Cela relèverait sûrement du miracle. Le problème étant que Louis croyait aux miracles.
Hm oui je vois, ça fait un bail que tu n'as pas simplement couché avec quelqu'un.
Louis ne lui faisait pas de reproches. Si sa réponse pouvait paraître amère, c'était seulement à cause de ce qu'il encaissait en l'entendant dire que ce que le plus grand ressentait pour lui était de l'empathie avant de lui confier une fois de plus qu'il le rendait fou. Le châtain était confus, un peu perdu dans sa façon d'interpréter les mots de son amant. Il lui avait dit le rendre heureux, fou, le faire se sentir vivant, c'était des phrases gravées au fer rouge dans la mémoire du plus jeune, des phrases qui le faisait autant sourire que rougir. Bien qu'elles ne voulaient strictement pas dire que celui qui avait été son ravisseur avait des sentiments pour lui, Louis s'imaginait qu'il s'agissait tout de même de quelque chose d'assez fort à travers elles. Son regard azur semblait chercher une réponse sur le visage de son amant à cet instant. Mais ce ne fut bientôt que chose futile à côté de la douleur que réveilla sa question et qu'il ressentit quelque peu à travers les gestes d'H. Il ne lui faisait pas mal, mais Louis sentait en revanche à quel point c'était douloureux pour Harry. Si bien qu'il s'apprêtait à lui dire de ne pas répondre à sa question peu de temps avant qu'il ne le fasse tout de même.
Tout le long de son monologue, Louis avait senti son ventre se contracter désagréablement. Ses doigts qui se baladaient plus tôt sur ses omoplates s'étaient arrêtés pour l'écouter avec toute son attention. Ce n'est qu'à la fin que le châtain ressentit quelque chose d'un tant soit peu positif. Cette fierté d'entendre qu'il avait réussi à passer au dessus de son renfermement et de sa période de débauche, d'avoir repris sa vie en main. Bien évidemment, il n'était pas naïf au point de se dire que plus rien de sombre ne flottait autour d'Harry. Il n'avait qu'à se rappeler la façon dont il l'avait reconnu, ce soir là dans la fosse aux chasseurs, grâce à la cicatrice de son poignet.
Quelques minutes après l'avoir rejoint sur le balcon, le châtain entoura le plaid assez grand autour de son amant également pour les emmitoufler tous les deux dedans. Il colla légèrement son dos contre le torse du plus grand et laissa sa tête reposée contre une des clavicules d'Harry, se plaisant à être bercé par sa respiration et la chaleur de son corps tout en admirant le ciel étoilé. Pensant au fait que leurs proches soient désormais quelques unes de ces étoiles brillantes. Lorsque la fumée blanche ne se répandit plus dans l'atmosphère, se détachant de la gigantesque toile noire scintillante, Louis se tourna face à son amant. Il passa ses bras autour de ce dernier pour maintenir le plaid autour de leurs corps, puis il attrapa les deux extrémités de la couverture d'une seule main afin de glisser une paume de main sur le côté gauche de son abdomen, plus précisément sur son coeur. Après avoir provoqué la réouverture de certaines blessures, il voulait les panser, réchauffer ce coeur. Louis lui en était tellement reconnaissant de s'être ouvert à lui, il ne voulait pas en plus en parler plus longtemps. Mais simplement qu'Harry sache une chose, même s'il se foutait de l'avis des autres comme il le lui avait dit, Louis y tenait. Ce fut dans un souffle bas qu'il ouvrit la bouche en levant les yeux vers ceux de son vis-à-vis.
Je suis fier que tu te sois relevé. C'est fort. Je sais que les paroles sont vaines et que tu n'en veux pas. Qu'il suffit d'un geste ou d'une étreinte pour montrer qu'on est là pour une autre personne.. alors je vais me contenter de laisser ma main posée contre ton coeur.
Louis posa également sa tête sur l'épaule de son amant, n'attendant pas de réponse et espérant qu'il ne réagirait pas comme la dernière fois qu'il avait tenté de lui faire comprendre qu'il était présent pour lui. En revanche, le plus jeune attendit qu'il finisse de fumer sa cigarette pour se redresser une nouvelle fois. Il avait compris que la discussion était close pour ce soir, qu'ils étaient tous les deux aussi fatigués l'un que l'autre. Évidemment, il avait d'autres questions en tête. Ils auraient pu continuer jusqu'à ce que le soleil se lève alors que Louis lui demanderait comment est ce qu'il voyait son avenir, la raison de cette lame accrochée à son collier ou bien encore quand est ce qu'il allait arrêter de purger. Mais c'est avec un sourire taquin aux lèvres qu'il évoqua l'idée d'aller se coucher en faisant allusion à leurs ébats avec insolence.
Allons dormir, c'est comme si je t'avais épuisé.
Sans retenir un hoquet de surprise lorsqu'Harry le souleva soudainement dans ses bras, Louis enroula par automatisme ses jambes autour du corps du plus grand et ses bras autour de son cou, pendant qu'il sentait ses grandes mains sur ses fesses pour le tenir. Évidemment qu'il n'allait pas laisser passer une telle provocation. Le châtain s'accrocha alors à lui lorsque son amant les fit rentrer à l'intérieur et referma la porte vitrée pour les amener jusqu'au lit. Louis se demanda bel et bien par quelle force surhumaine il pouvait encore faire tout ça en plus de toutes ses blessures. Son soupire mêlé d'épuisement et de soulagement à la fois lorsqu'ils s'allongèrent sur le lit lui fit comprendre qu'il s'agissait certainement de ses dernières forces pour aujourd'hui. Le plus jeune se permit de lui voler un baiser avant d'accueillir Harry contre son torse et entre ses bras. Il chuchota une phrase avant de lui souhaiter une bonne nuit, sentant ses propres forces l'abandonner également.
Je t'accompagnerais pour emmener Sam chez le vétérinaire.
Alors que Louis sentait le sommeil peser de plus en plus lourd sur ses paupières, dans un dernier effort, il glissa sa main contre celle d'Harry posée sur son pectoraux pour entremêler leurs doigts et s'endormir ainsi.
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Black Soul.
Fiksi PenggemarDeux garçons. L'un aime la vie, l'autre aime la mort. Harry est un garçon suicidaire qui a perdu sa famille lors d'une purge. Il n'a qu'un seul but : les venger. Louis quant à lui vit avec son père alcoolique et sa petite sœur de 10 ans. Il n'a qu...