Partie 68.

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L'instinct de grand frère protecteur qu'avait toujours Harry en lui attendrit quelque peu le plus jeune. Ce fut pour ça qu'il ne l'interrompit pas dès ses premiers mots, lorsqu'il osa imaginer que Louis était assez irresponsable au point de laisser sa sœur avec leur père dans cet état. Il ne l'était pas quand sa petite sœur était concernée, même si Harry faisait parti de l'équation. Puisque Dieu seul sait à quel point le châtain pourrait être irresponsable pour lui dorénavant. L'idée que son amant puisse imaginer annuler sa soirée pour la remplacer par une soirée dessins animés simplement pour Alliyah le touchait réellement, connaissant en plus la difficulté que ce dernier pouvait avoir en voyant certainement sa propre petite sœur en la sienne. Cependant, le doux sourire qui se logeait actuellement sur ses lèvres se fana petit à petit.

« Pas encore mort. »

Harry contrôlait certaines de ses émotions comme des ficelles de marionnettes, le faisant souvent passer d'un extrême à un autre. En revanche, là il venait clairement d'écourter les ficelles pour laisser la marionnette qui n'était rien d'autre que son cœur s'écraser lamentablement contre le sol.

« Pas ENCORE mort. »

Ce mot en trop résonnait dans sa tête encore plus fort que les deux autres, il sonnait comme une sentence tragique. Peut-être qu'il se rendait malade pour un rien, que sa gorge se serrait inutilement et que ses yeux le piquaient pour une simple paranoïa. Sa réaction lui semblait excessive et il faisait tout pour la garder enfouie à l'intérieur, mais lorsque la perte d'un proche était une expérience vécue, imaginer revivre la même chose avec un autre suffisait à lui faire totalement perdre pieds. C'était sans doute une formulation de phrase comme une autre ? Non, Harry ne choisissait pas ses mots au hasard simplement pour évoquer une idée globale. Il expira doucement quand ils arrivèrent, faisant très bien passer ça pour l'appréhension de la soirée. Puis il se focalisa sur l'attention que le plus grand lui donna, sur ses gestes et ses paroles qui embrouillèrent une nouvelle fois toutes ses émotions. Il était là avec lui, à l'embêter sur sa taille puis le rendre fébrile, il n'avait pas besoin de paniquer.

La découverte des masques le laissa sans voix quelques instants, jamais il n'aurait cru un jour participer à un bal masqué, il pensait seulement les vivre à travers un film. Quand sa surprise fut passée, Louis n'avait qu'une envie et c'était celle de voir son amant porter un de ces masques. Lorsque Harry eut fini d'attacher le sien et qu'il se tourna vers lui, la réalité était au dessus de son imagination. En mieux. L'émeraude de ses yeux ressortait à un tel point que cela rendait son regard littéralement hypnotisant. Il ne gêna pas pour laisser le sien détailler son visage, s'attardant sur la petite boucle qui retombait sur son front et qui devenait au passage une de ses nouvelles faiblesses. Harry était à couper le souffle. Et il était à son bras après être sorti de la voiture, comment ne pas être fier ?
C'était gigantesque, lumineux, bondé, superficiel, magnifique, très luxueux. Voilà ce qui s'étendait devant ses yeux azurs rien qu'au niveau de l'entrée. C'était un autre monde alors Louis se laissa guider à la découverte de celui-ci avec son partenaire. Toute cette nouveauté, cet appareil photo les visant de son objectif le rendait anxieux, mais il voulait être à la hauteur pour H. Il se sentit mieux une fois à l'intérieur, mêlé à la foule et non en premier plan devant un objectif. Pourtant, de manière inconsciente, le plus jeune collait son épaule contre le haut du biceps de son amant pour se rassurer. Il n'oublia pas de glisser à Harry qu'il n'avait pas été à son bal de promo, mais que celui-ci allait sans doute largement le rattraper en étant, en plus, aux bras d'un cavalier qui lui plaît vraiment. Louis essayait de retenir ce que lui murmurait presque Harry lorsqu'il l'informa de quelques identités des personnes présentes pour pouvoir mettre un nom sur les visages. Mais s'il avait bien retenu une chose, c'était la façon dont Harry l'avait encouragé à rester lui-même avant d'entrer. C'est bien ce qu'il comptait faire. Le châtain ne se ferait certainement pas passer pour quelqu'un qu'il n'était pas simplement pour se faire bien voir, il se fichait de ça. S'il était ici ce n'était pas pour eux, la seule personne qui l'importait dans cette pièce était son cavalier. Alors il laissa couler quand quelques hommes, d'affaires sûrement, faisaient mine de s'étonner quand il énonçait son nom de famille inconnu dans ce monde qui n'était pas le sien. Sans doute par peur de ne pas reconnaître un grand PDG qui pourrait avoir leur carrière entre ses mains. Puisque personne ne l'interrogeait plus amplement, il n'avait pas besoin de corriger le tir. Enfin, jusqu'à ce qu'un M. Millstone s'il se souvenait bien du nom que lui avait donné Harry, le questionne sur les biens ou entreprise que lui ou son père possèdent. Le jugement dans ses yeux quand il comprit que Louis n'était pas issu d'une grande richesse puisqu'il s'était contenté de répondre une phrase comme « Le bien de pouvoir profiter de la vie et d'être en bonne santé je suppose. » l'énerva au plus haut point. Surtout quand il jaugea également du regard son amant, sans doute pour avoir amené quelqu'un qui n'était pas de leur classe. Louis n'avait pas honte de l'endroit d'où il venait et il n'était pas venu ici pour qu'un millionnaire lui fasse ressentir le contraire. Tout dans son attitude montrait qu'il était un des partisans de la purge qui soutenait le nettoyage définitif des sans abris et gens des plus bas quartiers pendant celle-ci. Honnêtement, il ne se souvenait plus quel titre cet homme avait, qu'il soit directeur ou même un investisseur, mais dans sa tête il détenait celui de con de la soirée. C'est calmement, mais avec sarcasme et un léger sourire hypocrite qu'il lui répondit. Refusant de se faire juger de la sorte et pensant que ce genre d'individu devait se faire remettre que bien trop rarement à sa place.

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant