La dernière personne à l'avoir appelé par son deuxième prénom s'avérait être son grand-père et cela faisait plusieurs années qu'il n'était plus de ce monde. Louis resta alors bouche bée en l'entendant des lèvres de son interlocuteur, plus encore il l'avait retenu depuis le mois dernier. Mais ses paroles le firent réfléchir, ce n'était pas la première fois qu'il entendait ce genre de mots, cependant ils n'avaient jamais sonné aussi véridiques et cela était effrayant de se dire qu'on était seul dans ce merdier.
Harry le mettait-il en garde quant au fait de lui faire confiance malgré tout ce qu'il avait fait pour lui ?
Le châtain ne savait plus à quoi se fier et le côté mystérieux de son interlocuteur ne l'aidait pas. Notamment lorsque, une fois de plus, il répondit vaguement à sa question, détournant la véritable réponse en la noyant parmi d'autres informations. Louis était têtu et il comprenait rapidement quand quelqu'un cherchait à détourner le sujet. Il eut envie de lui dire qu'il savait déjà ce qu'il serait arrivé s'il n'avait pas été là et qu'il se fichait des compétences de ces chasseurs, mais il n'en eut pas le temps. Comme plus tôt, ce fut les décisions d'Harry qui les sortirent d'affaires. Le châtain leva les yeux au ciel en le voyant frapper dans le mur et à la vue du sang qui en découla.Il y a déjà assez de chances pour finir blesser cette nuit, pas besoin de t'en charger toi même.
Son reproche fit effet et la culpabilité monta bien vite en lui, il ne pourrait jamais la lui rembourser c'était certain. Il ne pouvait que lui servir une mine penaude qui ne lui apporterait rien. Sauf que la fameuse nuit de purge les rattrapa bien vite et ils furent obligés de fuir, lui faisant oublier ses remords.
Louis essayait de retrouver un souffle normal et s'apprêtait à demander à Harry combien de temps ils devraient rester cacher, mais en se tournant vers lui, son visage se décomposa. Malgré l'obscurité de la nuit, la tâche qui s'étendait à vu d'oeil dans un contraste parfait par rapport au blanc de la chemise trahissait ce que Louis redoutait. Les coups de feu n'avaient pas tous été tirés dans le vide. Il lâcha son arme pour se précipiter aux côtés du plus grand à quatre pattes pour ne pas être à découvert. Il aurait préféré entendre une plaisanterie vaseuse sur le fait qu'il aurait pu se mettre debout parce qu'il n'aurait pas dépassé la taille du buisson, mais pas ça. Ils n'avaient aucun matériel médical, Louis n'y connaissait absolument rien à la médecine sa seule expérience étant la fois où Harry lui-même l'avait recousu et ils étaient des cibles plus que faciles à présent.
J'aurais préféré que ce soit une disquette à la con.
Il savait que le temps était son pire ennemi. Les mains tremblantes, Louis se dépêcha de défaire le nœud papillon pour qu'Harry puisse respirer plus aisément et déboutonna sa chemise sans se soucier des boutons qui sautaient, pour voir la plaie. D'une voix étranglée il ne cessait de demander à voix basse ce qu'il devait faire. L'expression de son visage, celle qui lui donnait l'impression que le bouclé ne voyait en la mort qu'une sorte de libération qu'il ne repoussait pas l'effrayait encore plus.
Il ne pouvait pas mourir maintenant.Louis lui enleva sa fine veste de costard pour la mettre en boule et lui répéta de continuer d'appuyer sur la plaie le temps qu'ils trouvent de quoi le soigner. Il fouilla ses poches, la respiration saccadée, il n'avait que des clés et un briquet, il allait devoir enlever la balle avec des putains de clé. Par chance, il en avait qui n'étaient pas faites en forme de dents, fonctionnant seulement avec des points repères. Après avoir pris ce dont il avait besoin, il retira son blouson pour le mettre sur les épaules du plus grand, il lui tiendrait plus chaud que sa veste de costard. Il tira sur un de ses bracelets brésiliens et chercha le nœud papillon du regard, le garçon pria pour que l'attache soit faite avec des brindilles de fer et ce fut le cas. Il les arracha du tissu et posa ce qui lui servirait à recoudre pour s'emparer des clés.
Le briquet en main, il chauffa la tige des deux clés les plus fines pour les stériliser un minimum. Louis passa sa main sur la nuque du blessé en serrant doucement pour avoir son attention et le prévint d'un "Ca va faire mal." pas très rassurant.
Il souffla pour se donner du courage et calmer ses tremblements puis retira la veste pour aller coincer la balle entre les deux clés et la retirer, comme s'il s'agissait de baguettes. Ce n'est qu'à la troisième tentative qu'il réussit, le châtain venait de laisser tomber la balle dans l'herbe et s'apprêtait à recoudre au plus vite quand des pas se firent entendre.
Louis se figea.
Il eut tout juste le temps de replacer la veste contre la blessure avant de se mettre à tâtonner le sol pour retrouver l'arme qu'il avait lâchée plus tôt, se maudissant. Les pas se rapprochaient et ses doigts ne trouvaient rien d'autre que des feuilles mortes. Quand ils finirent par buter contre l'arme, il s'en empara et se releva légèrement, juste de quoi voir celui qui s'approchait. Il était face à eux. Louis tira une fois et le loupa, ce qui valut un coup de feu dans leur direction, mais la deuxième fut la bonne et ce fut le souffle effaré de Louis qui accompagna la chute du corps. Il venait de tuer un homme, pour la première fois. Le châtain se fit violence pour ignorer ce qu'il ressentait et se concentrer sur Harry. Il revint auprès de lui après avoir rangé l'arme à sa ceinture et saisissait un des fils de son bracelet qu'il accrocha au fin fil de fer, le chauffant de la même façon que pour les clés. Le fil passait dans la chair et la refermait à peu près correctement pour les moyens qu'il utilisait, mais Louis était à deux doigts de tourner de l'oeil. Son regard azur remonta sur le visage en sueur du plus grand après qu'il eut finit. Il remarqua la couleur légèrement violette de ses lèvres et ses tremblements. Louis s'empressa de retirer son gilet par balle et l'enfila tant bien que mal à Harry en prenant soin de ne pas frotter contre la blessure, mais simplement de se poser dessus pour maintenant les points de sutures et remplacer un bandage. Le garçon renifla, une fois puis deux, avant de passer le dos de sa main sous ses yeux pour essuyer les larmes qui coulaient. Il retira son sweat, se retrouvant en débardeur, qu'il enroula autour du bouclé pour lui tenir chaud au maximum.H. reste avec moi, on sera presque quittes. Enfin non parce que je te dois trop de choses avec la voiture et tout ça, mais bordel on s'en fout. Reste juste avec moi, ne t'endors pas ou je te mets des claques et tu n'auras même pas assez de force pour m'en remettre en retour.
Il déblatérait tout et n'importe quoi de sa voix craquée par les pleurs, à cause de l'angoisse et en espérant l'empêcher de s'endormir. Un coup d'oeil aux alentours lui confirma qu'il n'y avait personne, pour l'instant. Il passa un des bras d'Harry autour de ses épaules et l'autre autour de sa taille pour tenter de le relever, mais son gabarit l'empêchait de porter tout le poids de son corps.
Il faut qu'on bouge, tu peux le faire. C'est pas ça qui va t'arrêter.
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Black Soul.
FanficDeux garçons. L'un aime la vie, l'autre aime la mort. Harry est un garçon suicidaire qui a perdu sa famille lors d'une purge. Il n'a qu'un seul but : les venger. Louis quant à lui vit avec son père alcoolique et sa petite sœur de 10 ans. Il n'a qu...