Partie 52.

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Entendre Harry lui dire qu'il avait envie que le châtain reste cette nuit l'avait fait sourire. Il se demandait même si cela serait possible d'accompagner le plus grand le lendemain matin chez le vétérinaire. Ils verraient sûrement au moment venu, certes le garçon devait rentrer pour sa petite soeur, mais pas forcément à la première heure. Louis se laissait bercer par l'atmosphère calme et douce dans laquelle ils étaient plongés malgré ce qui venait d'arriver. Appréciant la simple sensation de ses doigts glissant dans les boucles de son amant, du poids de son corps contre le sien, de cet apaisement mutuel qu'ils s'apportaient par leur simple contact, de ce dessin d'étoile tracé du bout des doigts qui devenait leur geste à eux. Ce geste qui semblait trahir un "Je suis bien avec toi." et qui créa un doux sourire sur les lèvres de Louis. Il fut alors surpris de voir Harry relever la tête ainsi, comme s'il venait d'avoir une illumination. Sa question le pris de court, bien qu'il comprit immédiatement le rapport avec la fellation qu'il lui avait donné sous la douche.

Louis était ravi d'apprendre que le plus grand avait adoré ce qu'il lui avait fait, cela lui donnait envie de lui redonner du plaisir, encore et encore. Mais le lourd poids de la vérité écrasait son estomac et le faisait bégayer. Ses yeux bleus ancrés dans ceux de son amant, le châtain essayait de deviner si ce dernier espérait une réponse en particulier. De toute façon, la vérité ne serait certainement pas la réponse qu'Harry attendait, ni ce qui lui conviendrait. Louis voulait juste savoir à quel point il risquait de le décevoir. Il pouvait lui dire qu'une part de la vérité, répondre seulement par rapport à Noa, après tout la question ne tournait qu'autour de son ex. Mais le plus petit aurait l'impression de lui mentir en ne lui disant pas tout et il ne pouvait pas faire ça. Puis Harry se rendrait tout de suite compte qu'il avait autre chose en tête et il ne lâcherait pas l'affaire avant de lui faire cracher le morceau. Sa main gauche stoppa ses caresses dans les cheveux du brun et sa main libre se mit à jouer nerveusement avec le bord du drap.
Il leva le regard vers Harry.

Quelques fois, c'était le seul rapport qu'il acceptait. Mais ce n'est pas avec lui que j'ai su comment je devais m'y prendre.

Sa main libre délaissa le drap pour venir se poser délicatement sur le côté gauche du plus grand, au niveau de ses côtes. Louis ne voulait pas qu'il s'éloigne de son corps, que ce moment soit le dernier, que plus jamais il ne le regarde comme il le faisait actuellement. Il avait peur de l'entendre lui dire de partir dès le lendemain matin et sentir un vide froid comme seule sensation contre son corps, vide qu'il sentirait également en lui. Voir du dégoût dans ses prunelles émeraudes le briserait.

Il observa le visage de son amant toujours levé vers lui et s'avança pour embrasser sa bouche délicatement et ne pas lui faire mal, ignorant la sensation du pansement contre ses lèvres. Il ne cherchait pas à fuir le sujet ou lui faire oublier qu'il avait quelque chose d'autre en tête. C'était parce qu'il en avait envie et pour lui faire comprendre qu'il n'y avait que lui maintenant, peu importe ceux qui avait fait partie de sa vie avant. Louis laissa sa tête retomber sur l'oreiller et ouvra légèrement et inutilement la bouche avant de se rétracter, pour réfléchir encore un peu à la façon dont il allait lui dire tout en baissant les yeux. La main de son amant attrapa doucement son visage pour qu'il le regarde dans les yeux et ose parler, mais Louis se dégagea faiblement de son emprise. Il ne pouvait pas le regarder dans les yeux, il était bien trop honteux.

Tu sais le bar dans lequel je t'ai dis que je travaillais quelques samedi soirs pour me faire un peu d'argent ?

Le châtain en avait parlé au plus grand quand il lui avait demandé de parler de lui alors qu'ils étaient dans le bain. Il ne lui avait évidemment pas dit ce qu'il s'apprêtait à lui dire puisque c'était du passé et que ce n'était pas le genre de chose qu'on relatait. Louis n'avait jamais pensé le lui dire un jour, lui-même n'y pensant plus vraiment.

Deux ans avant d'avoir ma bourse pour la fac, je faisais ça à des clients qui me le proposait contre un peu de cash.

Évidemment, par "ça" il entendait des fellations, il y en avait eu plusieurs. Louis avait eut le temps de savoir ce qui était le plus efficace pour donner du plaisir avec sa bouche à un homme. N'osant toujours pas relever les yeux pour ne pas croiser la lueur qu'il redoutait dans ceux d'Harry, sa main agrippa un peu plus durement les côtes de ce dernier. Sa voix mourrait en prononçant la dernière syllabe, tentant de le convaincre de ne pas s'arrêter sur cette partie pitoyable de sa vie.

C'est derrière moi maintenant.

Black Soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant