Correspondance

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Cher Oncle,
Je m'excuse ne pas vous avoir écrit durant ces quatre dernières années, mais comme vous devez le savoir si votre fils Milran est plus assidu que moi, l'état de Père s'est beaucoup aggravé quelques semaines après votre départ, et j'ai dû reprendre toutes les affaires en cours, j'ai donc été très occupée.
En effet, le médecin lui a diagnostiqué une maladie très grave au cerveau, et il perd peu à peu ses moyens, j'ai donc appris tout ce que je pouvais quand il était encore bien portant mais il est de plus en plus souvent absent... et le docteur a beau essayer, aucun traitement ne fonctionne...
D'ailleurs il demande ardemment votre retour, pour une raison connue de lui seul il vous veut à ses côtés. Je sais que Grand-Père aussi a besoin de vous, mais si vous pouviez nous rendre visite ça lui ferait très plaisir je crois.
En tous cas, les Yrrkshs n'ont pas posés d'autres problèmes, ils restent sous terre pour l'instant, et n'ont pas tenté quoi que ce soit contre moi ou tout autre humain.
De plus, et c'est encore une bonne nouvelle, j'ai enfin été promise à Erwin, le fils du Premier Conseiller, avec qui j'ai toujours eu énormément d'affinités un an après votre départ. Nous vivons côte à côte et tout se passe très bien. Nous pourrons nous marier dans trois ans si cela ne change pas, et vous êtes bien sûr dès à présent invité à la fête.
Je pense que votre fils vous aura tenu au courant du reste, alors je ne m'attarderais pas plus sur les histoires de la Cour, et je vous dit à bientôt, en espérant votre visite.
Jana.

Je me redresse et lève les bras au-dessus de ma tête pour m'étirer, puis je roule le papier et fait fondre quelques gouttes de cire que je fais couler sur la feuille avant de le sceller avec la chevalière de mon père.

Ensuite, je confie la lettre à un serviteur qui va la donner au prochain bateau en partance pour le domaine de mon grand-père, qui s'est en fait transformé plus ou moins en base militaire depuis la mort de ma grand-mère, car son mari a toujours été plus intéressé par la guerre que par sa famille.

Pour finir je me couche, car c'est le seul moment que j'ai trouvé pour lui écrire, le soir tard, même s'il faudrait que je dorme. Les responsabilités que j'ai prises me prennent énormément de temps, surtout depuis que mon père n'a plus la capacité de recevoir les plaintes du peuple.

Une chose en revanche que je n'ai pas dite à mon oncle, pour ne pas l'inquiéter, c'est qu'en fait les Yrrkshs ont tenté de petites incursions sur nos terres, mais rien de grave. J'avais cependant ordonné à toutes les patrouilles qui en verraient de ne le signaler qu'à moi personnellement après les avoir fait retourner chez eux, craignant la réaction de mon père s'il l'apprenait, au vu de sa haine pour leur race, aggravée par ce qui m'était arrivé quatre ans plus tôt.

Je m'endors comme une masse et ne me réveille que le lendemain matin, grâce aux rayons du soleil qui filtrent à travers les rideaux toujours verts de mon baldaquin.

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant