Combat

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Je suis réveillée par les rayons du soleil qui tombent sur mon visage.

Il n'est pas levé depuis longtemps, car le ciel à l'ouest est encore rosé, mais je me sens plus reposée que je ne l'ai été depuis des lustres.

Je me rends compte en me levant que j'ai des courbatures partout, mais rien d'insurmontable et cela n'altère en rien mon enthousiasme.

Je file donc aux cuisines pour trouver quelque chose à grignoter puis je me rends dans la cour après avoir salué les cuisiniers.

Je ne suis pas la première arrivée, cinq jeunes sont déjà là et ils m'observent pendant que je viens à leur rencontre.

Il y a quatre garçons et une fille, qui ont tous dix-sept ou dix-huit ans d'après leur allure.

Ils sont debout près du râtelier et ont déjà les armes en bois à la main.

– C'est toi qui a apprivoisé un dragon sauvage ? Me lance un d'eux.

C'est un grand échalas blond qui m'a interpellée, visiblement le "chef" de cette bande.
Soudainement intimidée par tous ces nouveaux visages et par cette renommée aussi rapide dans l'Université, je hoche la tête.

– C'est impossible, renchérit-il. Tout le monde sait ça. L'oeuf doit avoir été en contact avec un humain avant d'éclore sinon les dragons sont trop agressifs. J'ai déjà du mal avec le mien alors qu'il est encore tout petit.

Je réponds en souriant :

– Tu sais, quand j'ai trouvé Ashkore, il était seul, blessé. C'est parce que je l'ai soigné que j'ai gagné sa confiance. Et que j'ai passé énormément de temps avec lui, tous les jours pendant des mois et des mois je l'ai nourri et j'ai joué un peu avec lui.

Le ricanement qui lui échappe en dit long sur ma crédibilité à ses yeux, mais il n'a pas le temps de répliquer : un nouveau groupe arrive, composé de trois garçons qui ont l'air bons vivants si on se fie à leur rire communicatif.

Les trois se joignent au premier groupe et je suis oubliée, ce qui me soulage en un sens.

Ce garçon n'a pas air de se rendre compte de l'intelligence des dragons, et même s'il a été sélectionné pour devenir dragonnier je ne suis pas sûre que sa relation avec l'animal soit très bonne un jour.

Je relativise cependant en me disant qu'il n'en est qu'au début, et que s'il a été choisi ce n'est pas sans raison.

Au fil des minutes, six autres élèves arrivent, quatre garçons et deux filles.

Ces dernières, jumelles jusque dans leurs habits, me demandent comment je me suis occupée d'un dragon sans avoir eu aucune aide.

Je leur réponds sincèrement que j'ai agit sans vraiment réfléchir, et que j'ai toujours eu un bon instinct avec les animaux.

C'est à ce moment-là que notre professeure arrive.

C'est une femme dans la quarantaine, aux cheveux blonds cendrés rassemblés en queue de cheval.

Tout le monde la salue et ceux qui n'en ont pas encore prennent une arme d'entraînement.

Je reprends la bâtarde d'hier, et quand la professeure - qui s'est présentée à moi comme dame Tanie - nous demande de nous mettre par binôme, je me rends compte que nous sommes un nombre impair et que je me retrouve seule.

Larina à arrive sur ces entrefaites, s'excusant pour son retard.

Je ne peux m'empêcher de lancer un regard noir aux deux garçons qui ricanent dans leur barbes, et ma sœur s'empare d'une épée courte rapidement avant de me demander du regard si je suis avec quelqu'un.

Je lui fait signe que non et elle se place en face de moi.

Je suis plus grande que ma cadette et j'ai une lame plus longue, j'ai donc l'avantage de la portée, mais elle sera plus rapide que moi.

Tanie commence à expliquer le premier exercice et nous enchaînons tour à tour les attaques et parades, mais assez vite elle se vient me voir et me dit :

– Je crois que la bâtarde n'est pas une arme qui te convient. Que dirais-tu de changer ? Je pense qu'il te faut une lame bien plus courte.

J'acquiesce et me rend avec elle au râtelier.

– Tu es ambidextre ?

Je fais oui un signe de tête et elle me tend deux dagues à la lame d'une soixantaine de centimètres de long.

Nous retournons avec les autres et je me surprend à être beaucoup plus à l'aise qu'avec la bâtarde.

Le style beaucoup plus basé sur l'esquive me convient mieux, et les mouvements me sont bien plus naturels.

Nous changeons plusieurs fois de partenaire  et la matinée passe plutôt vite.

Après un repas relativement frugal, nous nous rendons à l'extérieur, dans un champ aménagé pour le tir à l'arc.

Je me révèle catastrophique dans cette discipline, ne touchant presque jamais la cible.
Ma sœur en revanche mets assez rapidement dans le mille une fois sur trois, et touche presque tout le temps.

Les autres sont de niveaux divers, et Tanie félicite Larina à la fin de la journée pour son niveau assez bon pour son manque d'expérience.

Les jumelles me demandent si elles peuvent aller voir Ashkore avec ma sœur et moi, ce que je j'accepte avec plaisir, et me rends à la grande salle qui est réservée aux reptiles volants.
Ashkore descend la plateforme sur laquelle il était avec la dragonne de Tumael quand je l'appelle et se pose devant moi avant de frotter son front contre moi.

Je le grattouille un peu puis le laisse sentir les filles, qui sont assez stressées malgré la petite taille de mon dragon.

Elles rentrent ensuite pour aller manger avec ma cadette, et je reste un peu avec mon protégé.
Tumael vient nourrir sa dragonne mais en me voyant il me propose une petite excursion avant de leur donner à manger.

J'approuve cette idée, aussi nous allons chercher les selles, et mon ami m'aide à attacher convenablement la mienne car j'ai encore un peu de mal. Ensuite nous montons sur les animaux et décollons dans le soleil couchant.

Je ne suis toujours pas très à l'aise en l'air, mais c'est un moment magique, les deux dragons tournoyant l'un autour de autre alors que le soleil disparaît dans la mer qui s'assombrit, laissant une traînée rouge sur l'eau jusqu'à la plage.

Avant qu'Ashkore ne montre des signes de fatigue, nous redescendons à l'Université car demain nous serons toute la journée avec eux, et il est important qu'ils soient en forme.

Nous allons donc les nourrir puis retournons dans nos chambres respectives.

Je sais que j'aurai encore plus de courbatures demain, mais je m'en fiche royalement. Cela ne fait que deux jours que je suis ici, mais je suis déjà formidablement heureuse. Même si le garçon de ce matin ne me croit toujours pas et même si je suis catastrophique à l'arc.

Je me rince rapidement tout le corps avant de me coucher et de m'endormir comme une masse le sourire aux lèvres.




Bonjour à tous !

Je voulais poster ce chapitre il y a déjà plus d'une semaine mais je n'ai pas eu le temps et je suis partie en vacances sans internet, donc pour la peine vous en aurez deux dans la journée !

J'espère que ce chapitre vous a plu et je vous dit à très vite pour la suite !

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant