Prologue

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Je me levai tôt ce matin là, le soleil n'était pas encore levé.

Je revêtis ma tenue de voyage, prête depuis la veille au bord de mon lit, et allai rapidement me chercher quelque chose à manger avant de sortir seller mon cheval. Je tenais beaucoup à cet animal, que j'avais dressé moi-même quasiment depuis sa naissance, dix ans plus tôt. Aujourd'hui, nous nous connaissions aussi bien que possible.

Je quittai de l'écurie avec mon cheval en main. Mes parents et ma petite sœur m'attendaient, malgré l'heure plus que matinale et la pluie. Mon oncle était là aussi, avec son fils et sa femme.

Après avoir serré ma famille dans mes bras, je me mis en selle d'un mouvement lissé par l'habitude. La pluie ne durerait pas, je ne perdis donc pas de temps et me mit en route après un léger signe de la main, auquel tout le monde répondit. Mon voyage devrait durer un peu plus de trente jours, et il était très important à mon âge. J'allais découvrir l'île sur laquelle je vivais dans son ensemble, sur le terrain. Et puis, m'éloigner un peu de la ville me ferait le plus grand bien.

Avant de franchir le portail, je me retournai une dernière fois. Ma mère avait la tête appuyée sur l'épaule de mon père et je distinguais ses larmes en plus des gouttes de pluie sur ses joues. C'était l'émotion. Ce voyage marquait en quelque sorte mon passage dans la vraie vie d'adulte, et cela ne devait pas être facile de me voir m'éloigner ainsi.

Je détaillai une dernière fois mes parents, unis, et ma petite sœur, de quatre ans ma cadette, ses cheveux blonds bouclés ayant perdu leur volume habituel à cause de l'averse. Mon cousin avait un an de moins qu'elle, et il était le fils du frère de mon père. Bien que ce dernier fut l'aîné des deux, mon oncle le dépassait largement en taille et en stature.

Mon grand-père avait pu venir aussi, mais une fois rentré chez lui, je doute qu'il revienne sur cette île. Il se faisait vieux, et il valait mieux pour lui qu'il ne fasse plus de grands déplacements après celui-ci.

Le portail se referma après mon passage, et je me tournai vers l'avant. Je me fichais complètement de mes cheveux châtains mouillés tombant dans mon dos ou du froid matinal. L'air allait se réchauffer, et j'étais enfin partie. J'allais pouvoir me détendre.

Évidemment, le voyage n'était pas absolument sans risques, car les Yrrkshs avaient une base non loin d'un endroit où je passais, mais la guerre qui nous a opposés à eux remonte à des siècles, il ne devrait donc pas y avoir de problèmes. Je savais que mon père méprisait au plus haut point ces êtres humanoïdes bien plus grands que nous, à la peau très pâle et aux cornes noires sur le front, il les considérait comme des animaux. Mais comme je n'en avais jamais rencontré je préférais attendre pour avoir un avis aussi tranché que lui. J'avais entendu beaucoup de choses désagréables sur eux, mais je chassais ce problème de mon esprit. Je n'en verrais sans doutes pas du tout le trajet.

Je sorti réellement de la ville sur cette pensée, et un sourire étira mes lèvres en voyant les grande étendue herbeuse qui s'étalaient devant moi. Cela me promettait des galops magnifiques et les quelques bosquets me permettraient de m'abriter du soleil quand il y en aurait.

Je me réjouissais d'avance de cette longue randonnée depuis des semaines, et y être enfin provoquait un pic d'adrénaline assez impressionnant dans mes veines. La fatigue due à mon coucher tardif la veille était oubliée, et je savourais même les gouttes d'eau tombant sur mes joues et mes jambes.

Dune, mon cheval, hennit de bonheur en voyant que nous sortions de la ville, et il secoua la tête, me faisant éclater d'un rire joyeux. Je ne pus résister et l'incitai à partir au galop. Il partit à fond de train, ravi de se dégourdir les jambes.

C'est ainsi que commença mon périple.

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant