Capture

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Un souffle rauque se fait entendre au dessus de moi. Je lève la tête. Un regard mauvais se plante dans le mien. Que je n'arrive pas à soutenir. Je suis perdue, et il le sait. Je n'ai pas d'arme, et je suis seule.

Il appelle ses compagnons d'un grand cri, et très rapidement je suis encerclée de sourires méprisants. Des bras puissants me remettent brusquement sur mes jambes sur un geste de celui qui m'a trouvée. Je m'efforce de ne pas chanceler pendant que mes mains sont liées sans douceur dans mon dos. Les cordes sont trop serrées, et les nœuds trop bien faits pour que je me détache seule. Ils me font mal. Mais je ne laisse rien paraître. Ils n'auront pas ce plaisir.

Enfin, celui qui a l'air d'être le chef reprend la route, et l'ennemi qui m'a relevée et attachée me force à marcher en me tenant durement par le bras. Tous les autres suivent, autour de nous. Je ne peux presque plus voir les arbres.

Durant tout le trajet, ils parlent et rient dans leur langue. Je devine aux regards qu'ils me lancent qu'ils se moquent de moi, créature si faible par rapport à eux. Et en effet, ils me dépassent tous de trente bons centimètres et me rendent bien trente kilos. Je sens que, s'ils le pouvaient, ils ne se contenteraient pas de m'amener à leur supérieur. Je serais déjà en bien plus mauvais état si je n'était pas un otage de choix. Ou plus simplement une esclave dont il pourra se vanter. Et dont il sera sûr qu'elle ne se rebellera jamais. Car il détient ce qui peut s'apparenter à mon âme.

Mon pendentif se balance à présent au cou du capitaine de cette patrouille qui m'a prise en chasse. Je résiste à l'envie de lui sauter dessus pour le reprendre, car je sais que ce serait une tentative vouée à l'échec, qui ne me vaudrait que des coups et de voir le bijou écrasé sous son pied hideux. Je prends donc mon mal en patience. Ils ne me laissent aucune ouverture, si minime soit elle, de me défaire d'eux, ou même simplement d'échapper à la poigne de fer de celui qui me conduit. Ses ongles crochus laissent des marques sanglantes sur ma peau.

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant