La poursuite (en réécriture)

Reconstruction

Je me réveille dans mon lit, seule.

Immédiatement, mes pensées vont vers Erwin. Et les larmes se mettent à couler. Le vide qui s'est installé en moi ne peut pas être éclipsé par la réussite de notre entreprise.

Au bruit de mes sanglots, une de mes femme de chambre accourt, mais je lui demande de me laisser seule. Je ne veux voir personne.

C'est ma faute. Il est mort à cause de moi. Si.. si j'avais... Je ne sais pas, mieux maîtrisé le dragon, ou si j'avais vu Erwin plus tôt, ou plus simplement si je n'étais jamais revenue, il serait encore en vie.

Je passe ma journée à ruminer ce genre de pensées en pleurant, je ne mange pas, je ne veux pas recevoir de visite... C'est ainsi pendant trois jours de plus.

À peu près au moment où je pense que je n'aurais pas la capacité de verser une larme de plus, ma mère entre dans ma chambre.

- Jana, me dit cette dernière. Tu dois sortir...

- Non. Allez-vous en, mère. S'il vous plaît.

- Écoute, tu ne peux pas rester ici éternellement... L'enterrement d'Erwin va commencer, et tu dois y être. En vertu de ton statut, du sien et du lien qui vous unissait. C'est difficile pour tout le monde, mais tu as le devoir d'être forte.

– Et pourquoi moi je devrais être forte ? C'est ma faute s'il est mort ! Comment voulez-vous que je sortes comme si de rien n'était ? Je n'aurais pas dû revenir. Au moins il serait encore en vie.

Je me tourne dos à ma mère sur mon lit, les genoux pliés contre ma poitrine, entourés par mes bras.

Une nouvelle larme coule difficilement le long de ma joue et je suis secouée par un sanglot douloureux.

J'entends mon interlocutrice contourner le lit, et elle vient s'agenouiller devant moi en prenant mes mains dans les siennes.

– Voyons Jana... Si quelqu'un était à blâmer pour la mort d'Erwin, c'est Ashkore, et ce n'était clairement pas son objectif. Ne t'en veux pas.

– J'aurais dû le retenir. Ou remarquer Erwin avant et lui dire de partir. Ou trouver un moyen de le protéger, dis-je en me tournant à nouveau. Je réplique, plus sèchement que je ne le voulais.

Je remarque à ce moment-là Larina dans l'embrasure de la porte. Elle me réponds d'une voix douce :

– Jana tu l'as dit toi même, personne ne peux contrôler un dragon en colère. Même si ce dragon est ton meilleur ami et que tu l'as sauvé tout petit. Tout s'est passé beaucoup trop vite pour que qui que ce soit ait le temps de réagir.

Elle s'avance à son tour pendant que notre mère contourne une nouvelle fois le lit.

C'est ma cadette qui reprend :

– Tu sais comment a réagit Ashkore en te voyant de te précipiter vers Erwin ?

Je secoue tristement la tête en revoyant la scène dans mon esprit.

– Il t'a suivie. Il s'est penché lentement au-dessus de toi, comme pour vous protéger et à émit un gémissement clairement triste. Il s'en voulait. Et de ce que j'ai vu il s'en veut toujours.

C'est notre mère qui ajoute :

– Et tout ce que tu as accomplit ces deux dernières années n'aura servi à rien si tu restes cloîtrée ici jusqu'à la fin de tes jours. Tout le monde nous attend dehors, et tu as un devoir maintenant. On ne te demande pas d'être souriante et joyeuse, simplement de montrer que tu es capable de reprendre les choses en main. Nous devons également organiser un couronnement qui aurait dû avoir lieu depuis des années.