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En arrivant à la cuisine, je me sens plus proche de la surface, probablement pour des histoires de ventilation.

Le garde défait les liens de mes poignets mais lie mes jambes, pour que je ne puisse pas courir. Ensuite, il me conduit devant un tas de pommes de terre, qu'il me désigne sans un mot puisqu'il ne parle pas ma langue. Puis il me montre une marmite et un robinet dont l'approvisionnement se fait par des tuyaux venant de réservoirs se trouvant à la surface.

Je hoche la tête pour montrer que j'ai compris et me mets à éplucher les pommes de terre avec l'écumoire posé à côté.

Le soldat pousse un grognement satisfait et repart en me laissant sous la surveillance des autres "employés" après avoir discuté avec eux, sûrement pour leur expliquer ce que je dois faire. Pourquoi je mets des guillemets à employés ? C'est sûrement vraiment le cas. Ils doivent être consentants pour travailler ici et être bien traités.

En regardant autour de moi, j'ai des renseignements sur le prochain repas : les pommes de terre seront accompagnées d'une viande que je ne reconnais pas, cuisinée en ragoût. Il y a également d'autres légumes et de la volaille.

Les autres sont trois, deux hommes et une femme. Chacun sait ce qu'il a à faire, et ils communiquent assez peu, ce qui au fond m'arrange. Ils sont moins grands que les soldats qui m'ont escortée depuis ma capture, et mesurent à peu près 1 m 80. Ce qui, pour moi reste impressionnant.

Je capte le regard dur de la femme et me remets à éplucher les pommes de terres.

Il y en a beaucoup, et je dois avouer que ce n'est pas une tâche dont j'ai l'habitude, je ne suis donc pas très efficace. Je progresse assez vite cependant, pour quelqu'un qui n'a jamais eu à faire la cuisine.

Quand j'ai terminé, je les jette dans l'eau que j'avais mise à bouillir quelques minutes auparavant, puis je regarde autour de moi à la recherche d'une nouvelle tâche.

C'est à ce moment que je remarque le regard que les hommes portent sur moi. Ça me mets très mal, et je ne peux m'empêcher d'imaginer ce qu'il se passera s'ils tentent quelque chose.
La femme me désigne un tas de vaisselle sale, et je m'empresse de m'y mettre pour me changer les idées.

Toutefois je reste sur mes gardes. Je jette de fréquents coups d'œil vers les deux hommes, mais ce regard est le seul fait vraiment marquant de la journée.

Quand le soldat revient me chercher, j'en viens presque à me dire que j'ai rêvé cette envie dans leurs yeux.

Je suis conduite dans une autre cellule, un peu plus grande et un peu plus proche de la surface. Mais je ne me fais pas d'illusion. Je suis toujours captive. Je décide d'attendre quelques jours pour prendre des repères puis, si mon père n'a toujours rien fait, de tenter une évasion. Je ne peux quand même pas rester là éternellement...

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant