Test

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Mon dragon commence à battre des ailes, et au moment où il s'arrache du sol mon estomac descend dans mon ventre, provoquant une grosse montée d'adrénaline.

Par réflexe, je me penche en avant, la tête presque sur le cou d'Ashkore.

Le dragon d'Aren est à quelques mètres devant nous, et j'entends Larina pousser un cri de joie.

J'esquisse un sourire puis rapidement j'éclate de rire à mon tour. Les sensations sont vraiment magiques. Les bourasques provoquées par les ailes d'Ashkore battant régulièrement, la vitesse, l'idée même de voler...

Aren vire sur la droite devant moi, aussi je tente de l'imiter. Instinctivement, j'adopte les mêmes codes que ceux que j'utilise avec Dune, mon cheval.

Et cela fonctionne parfaitement, le dragon comprend très bien ce que je veux.

Je le félicite et commence à regarder autour de moi.

Le panorama est vraiment magnifique. L'île n'est pas grande, et nous pouvons maintenant la voir dans sa globalité, avec la mer qui l'entoure de tous les côtés. La vagues qui se brisent sur la côte sont réduites à des ridules sur l'eau par la hauteur.

Je réalise que nous sommes quand même très très haut, et si cela m'effraie un peu ce n'est pas suffisant pour que je renonce. Je sais qu'avec l'habitude je n'aurai plus peur.

Nous volons donc pendant un laps de temps relativement court, durant lequel Aren finit par se placer à côté de moi avec son dragon.

Enfin, à côté, plutôt de telle sorte à ce que les ailes des deux animaux ne se touchent pas, donc à un peu plus d'une dizaine de mètres.

Nous finissons donc par amorcer notre descente une demie-heure plus tard, au dessus d'une ville relativement importante.

Mais ce qui attire l'attention, c'est le grand bâtiment au centre, qui comporte une cour immense. C'est vers celui-ci qu'Aren se dirige, et nous nous posons dans l'espace dégagé qui est visiblement prévu pour cela.

Il y a des gens partout, qui s'activent à toutes sortes de choses, mais je n'ai pas vraiment le temps de m'y attarder.

En effet, mon amie s'approche pour me dire de mettre pieds à terre et m'explique que ma sœur est allée à l'administration afin de s'inscrire elle-même à l'Université.

Je défais donc les sangles qui assuraient ma sécurité et glisse le long du flanc d'Ashkore.
Aren s'avance vers un des bâtiments qui a des ouvertures bien plus grandes que les autres.
Là, je découvre une salle gigantesque, circulaire, au plafond haut d'une bonne cinquantaine de mètres et à la surface trop grande pour être estimée.

Évidemment, mon protégé m'a suivit, ainsi que le grand vert d'Aren.

Il y a des balcons à différents étages de la salle, qui sont recouverts de paille pour que les dragons puissent s'installer. Certains sont assez grands pour deux dragons, et j'ai la joie de voir que les deux qui nous accompagnent s'envolent pour aller s'allonger sur la même plateforme.
Je demande à mon amie pourquoi il n'y a aucun autre dragon ici, et elle m'explique que c'est l'heure de l'entraînement, tous sont donc sortis.

Nous laissons les deux animaux pour nous diriger vers le bureau du directeur des lieux.

Apparemment, mon cas est assez atypique pour qu'il me reçoive en personne.

Nous avançons dans une suite de couloirs et d'escaliers alambiquée, et Aren finit par s'arrêter pour frapper à une massive porte de bois sculptée. Elle entre sans attendre de réponse.

Nous nous retrouvons dans un bureau spacieux aux murs couverts de livres et de parchemins du sol au plafond.

Au fond, adossé à une grande fenêtre qui donne une vue magnifique sur la ville, il y a une grande table de bois sur laquelle travaille un homme qui a plus ou moins le même âge que mon amie.

Il ne relève même pas la tête à notre entrée, plongé dans la rédaction d'une lettre. Mais Aren s'avance et pose brutalement ses deux mains sur la table, le faisant sursauter.

La brune éclate de rire en voyant le regard désorienté de l'homme en face d'elle. Puis il la reconnaît et s'exclame :

– Aren, enfin ! Ça ne va pas ? Mon cœur à failli s'arrêter !

Mais c'est évident qu'il ne lui en veut pas, ils ont l'air très complices.

– Je viens te voir toi car je sais que ton administration n'aime pas les cas qui sortent de l'ordinaire, et il se trouve que mon amie a eu une expérience... Particulière. Tu explique Jana ?

Je m'avance et commence à raconter, un peu gênée :

– Eh bien... J'étais sur une île pas très loin d'ici, c'est là que j'ai rencontré Aren. Et sur cette île, j'ai recueilli un bébé dragon blessé. Enfin bébé, il avait environ deux ans à ce moment-là. Je m'en suis occupée durant plusieurs mois, mais nous avons ensuite été séparés. Je l'ai retrouvé encore quelque mois plus tard. Aujourd'hui il a à peu près trois ans. Nous nous sommes échoués sur cette île avec le navire qui devait me ramener chez moi avec lui. Là, j'ai appris qu'Aren habitait également sur cette île, et elle m'a emmenée ici avec ma sœur, qui est allée s'inscrire par la voie "normale".

Son regard passe de mon amie à moi pendant quelques secondes puis il demande :

– Et qu'attendez-vous de moi, toutes les deux ?

– Et bien, rétorque Aren, j'aimerais que Jana puisse passer directement en quatrième année pour ce qui est de s'occuper des dragons, et ait un programme adapté dans certaines matières qu'elle maîtrise déjà en partie. Il faudrait aussi qu'elle soit entraînée aux armes un peu plus intensivement que la normale. C'est possible ? Sachant que c'est très important, pour elle et pour l'île d'où elle vient tout entière.

– Et bien... Il faudrait que j'ai un aperçu de son niveau dans toutes les matières... Si elle a réellement apprivoisé un dragon sauvage, effectivement elle pourra passer en début de quatrième année pour cela, mais il va falloir que tu passe des tests dans les autres matières.

La fin de sa phrase s'adresse à moi, aussi j'acquiesce :

– Je comprends tout à fait, et je passerai vos tests avec plaisir. En quoi consisteront-ils ?

– Je vais simplement te poser quelques questions diverses, pour avoir une idée de ce que tu sais. Mais je te préviens, l'intégration risque de ne pas être simple.

– Ne vous en faites pas. Je m'y ferai.

– Très bien, on ne va pas attendre plus longtemps, suis-moi.

Aren vient avec nous et nous parcourons de nombreux couloirs et escaliers remplis d'étudiants qui nous saluent au passage.

Nous finissons par entrer dans une salle de cours déserte. Le directeur me fait asseoir et Aren prend place derrière moi.

– Bien, nous allons commencer.

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant