Bonus 2

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Pendant longtemps j'ai vécu en périphérie d'une ville avec mes parents. Ma famille était respectée, mon père pour son travail en tant que forgeron, et ma mère pour ses talents de cavalière et dresseuse de chevaux. Les gens faisaient appel à elle des quatre coins de l'île pour s'occuper de leurs poulains, et cela lui plaisait beaucoup. De la même manière, mon père recevait souvent des clients qui venaient de loin pour lui passer commande.

Ma mère étant toujours en déplacement, je passais une très grande partie de mon temps avec mon père étant petite, mais il ne voulait pas que je m'approche de la forge. C'était trop dangereux, selon lui.

Puis j'ai commencé à partir avec ma mère. C'est là que j'ai découvert ce que je voulais faire toute ma vie. J'aspirais à atteindre une telle facilité à communiquer avec les chevaux, même si je savais que je n'y arriverai sûrement jamais.

J'étais donc parfaitement heureuse jusqu'à ce jour de printemps où tout à basculé. J'avais douze ans.

Nous vivions au bord d'une jolie rivière, et s'il nous était déjà arrivé d'avoir les pieds dans l'eau à cause d'inondations, celle qui tourna la plus belle page de ma vie fut la plus forte de toutes. Et elle emporta tout. Littéralement. Les murs de la maison se brisèrent et nous vîmes sont toit en chaume partir sur l'eau

Nous nous étions réfugiés tous les trois sur la colline juste au-dessus, comme d'habitude, mais cette nuit là, alors que j'essayais de dormir sur un tapis d'herbe verte, j'entendis mon père pleurer pour la première fois.

Le lendemain, nous allâmes donc en ville pour trouver une nouvelle maison à acheter.

Nous trouvâmes une petite maison, qui était censée être provisoire. Nous devions y rester juste le temps de racheter le matériel de mon père, qui avait été emporté par la crue, et de trouver ou construire une autre maison, plus grande.

Mon père adorait son métier et excellait dans cette activité, si bien qu'il eu beau chercher, il ne trouva pas de matériel qui le satisfasse entièrement. Il trouvait systématiquement quelque chose à redire et donc ne prenait rien.

Si bien que ma mère se retrouva seule à travailler. Assez vite, nous avons eu des retards sur le loyer.

Mon père s'ennuyait toute la journée quand il n'allait pas voir du matériel dont il disait d'avance que ça n'irait pas.

Au bout de quelques mois, il passait de plus en plus de temps à la taverne. Ma mère a été obligée de moins travailler pour s'occuper de moi. J'avais beau lui dire que je pouvais me débrouiller elle était de plus en plus présente. Donc elle gagnait moins d'argent.

Notre nom était déjà devenu risible à ce moment-là, seule ma mère maintenait une certaine bonne réputation. On commençait à me faire des remarques cyniques à l'école, et mon père était tout le temps en train de boire.

Un jour, il s'énerva contre moi, parce que je n'étais qu'une bouche inutile, et que je devrais travailler au lieu de passer mes journées à ne rien faire.

Ma mère s'interposa quand il commença à lever la main sur moi.

Je me souviendrai toujours de ce regard qu'elle m'avait lancé et qui me disait "Vas-t'en. Je m'en occupe."

J'avais reculé mais je n'étais pas sortie. Ma mère s'était attirée les foudre de mon père en s'interposant et c'est donc à elle qu'il s'en prit.

Je m'étais recroquevillée dans un coin de la pièce, les mains plaquées sur les oreilles pour ne pas entendre leurs cris de colère.

Soudain, il y eu un grand silence dans la maison. J'ouvris les yeux.

Mon père s'était emparé d'un couteau de cuisine et menaçait ma mère avec.

Je me levai par réflexe mais n'entendis pas le court dialogue qui suivit, encore trop heurtée par cette scène, pour moi complètement surréaliste.

C'est le cri de rage de mon père qui me ramena à la réalité. Il se jeta sur sa femme qui poussa un cri en même temps que moi.

Je pressai instantanément les mains sur ma bouche pour l'étouffer mais c'était trop tard. Il enjamba négligemment le corps de celle qui m'avait donné la vie et se dirigea vers moi.

Je ne pris pas le temps de réfléchir et sorti de la maison en courant, les larmes me brouillant la vue. Je dû bousculer plusieurs personnes dans ma course en ville mais je n'y fis pas attention.

Je me réfugiai dans la forêt, seule. Je n'osais plus retourner vers la civilisation. Si mes propres parents m'avaient trahie, comment pouvais-je faire confiance à qui que ce soit ?

Et puis j'aurais sans doute été vendue comme esclave si j'étais retournée en ville. Je n'avais pas de qualifications réelle pour travailler.


Ces souvenirs tournaient en boucle dans ma tête alors que le bateau tanguait sur la mer déchainée. Jamais je n'oublierai des images, mais j'avais comprit que je devais aller de l'avant. Que Jana m'ait proposé de me joindre à eux m'avait fait très plaisir, et j'avais senti que je pouvais commencer à faire confiance à nouveau.

Le dragon m'avait effrayée au début, mais en le voyant jouer gentiment avec la jeune fille, je comprit qu'il n'était pas dangereux. Du moins tant qu'on ne tentait pas de s'en prendre à elle ou à sa sœur.

J'étais assise contre lui actuellement, et personne ne parlait à bord, bien que personne n'eut réussi à fermer l'œil non plus. Tout le monde était de plus en plus inquiet, surtout depuis que nous avions un grand craquement annonçant la chute du mât.

Le dragon s'agita un peu derrière moi, mais il était toujours sage.

Je finis par somnoler, piquant du nez quelques minutes, puis étant réveillée par une vague encore plus grosse que les autres. Je finissais par croire que cette tempête n'avait pas de fin...




Salut à tous, un chapitre complètement improvisé pour que vous en appreniez un peu plus sur Miraïl. pour fêter les 2000 lectures^^

J'ai hésité entre faire comme ça ou un chapitre plus dans le genre de ce que j'avais fait pour Aren, dites moi ce que vous préférez.

En attendant je vous remercie de me suivre, (2000 lectures ça commence à faire beaucoup de monde !) et je vous dit à bientôt pour la suite !

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant