Sauvetage 1

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Plusieurs expéditions ont suivi la première, et à chaque fois nous nous sommes montrées plus prudentes. Malgré toutes nos précautions, il nous est arrivé trois fois de devoir nous défendre par les armes. Et tuer encore. C'est à chaque fois aussi dégoutant. Mais à chaque fois nous nous sommes faites attaqué, et même si je n'oublierai jamais le visage de ces hommes j'ai réussi à trouver un équilibre pour ne pas sombrer dans la dépression ou la folie.

Heureusement pour nous, Jason ne s'est pas fait arrêté. Il a réussi à trouver quelque chose qui excusait son comportement, sans qu'il ait voulu nous en dire plus.

Nous avons également pu revoir notre mère, qui va bien malgré l'anxiété qu'à provoqué notre disparition. Par contre à mon grand regret je n'ai pas pu revoir Erwin, qui me manque terriblement, et Larina n'a pas pu non plus voir ses amies de la cour.

Mais plus les mois passent et plus nous sentons toutes les deux que le moment fatidique approche.

Après encore six mois au total et une petite dizaines d'expéditions, durant lesquelles nous recueillons toutes les informations disponibles sur les effectifs des soldats, leurs affectations, mais aussi les noms de ceux qui seront mes alliés lors de l'intervention que nous prévoyons.

C'est lors de la septième expédition que nous l'apprenons : notre mère a été arrêtée  pour haute trahison.

C'est la date de son exécution que décide de celle de notre départ définitif de l'Université.

La veille du départ, deux ans après notre arrivée, notre maître d'arme nous confie à chacune des lames en kronalite, une pierre translucide d'une légèreté et d'une solidité à toute épreuve. Nous nous entrainons toute la journée avec afin de nous y habituer.

Nous avons décidé de laisser pour l'instant Ganarail à l'Université, où on s'occupe bien d'elle, car elle est encore trop petite pour entreprendre un tel voyage.

Nous partons à l'aube sur mon dragon, et c'est dans la soirée du lendemain que nous survolons l'île de haut jusqu'au palais, pour ne pas être vues trop rapidement.

En arrivant, je vois un très grand rassemblement dans la cour.

Je demande à Ashkore de descendre un peu, et l'horreur m'étreint quand je vois la scène, même si nous savions ce qui nous attendait.

Ma mère. Elle est à genoux sur une estrade de bois et l'attitude des gens autour d'elle ne laisse pas de place au doute. C'est une exécution.

Je n'accorde pas la moindre importance aux regards qui se lèvent vers les deux dragons volant à si basse altitude et je presse mon protégé pour qu'il se pose en détachant les sangles qui me retiennent. Il atterrit dans la cour avec une bourrasque de vent, derrière l'estrade où est censée se dérouler la mise à mort.

Il tend sa patte et je l'utilise à peine pour descendre tant je suis fébrile.

Ma sœur me suit et je monte d'un bond sur l'estrade avec elle.

Notre oncle nous regarde avec étonnement pendant que je m'interpose entre ma mère et celui qui doit être son bourreau.

J'entends ma sœur détacher la condamnée derrière moi.

Les gardes qui devaient surveiller la foule n'ont pas réagit, sûrement encore sous le coup de la surprise de voir débarquer deux dragons.

En fait personne à part nous ne fait un seul mouvement.

Un silence pesant est tombé sur le palais, que mon oncle brise d'un ordre sec :

– Saisissez-les !

La poursuite (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant