À la recherche de Wright - 2

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Harry abandonna sa saucisse saccagée et le suivit. Ils trouvèrent Hermione dans le Hall bondé. 

« Qu'est-ce qui se passe ? »

Ron se tordit le cou pour mieux voir. Hermione s'éclaircit la gorge.

« On aurait besoin d'une plus grande porte, dit-elle sèchement. »

Les portes étaient grandes ouvertes, mais les élèves avaient l'air d'être coincés dans le passage, comme si trop d'entre eux avaient essayé de passer à la fois.

« Tu sais, dit-elle, faussement nonchalante, le Préfet et la Préfète en chef devraient gérer ça. Demander à tout le monde de se mettre en ligne et de marcher calmement. Personne ne se retrouverait coincé. Mais est-ce qu'ils sont là ? Et ben non.

— Tu ferais ça tellement mieux. »

Ron hocha la tête avec enthousiasme pour appuyer ses propos.

« Oh, oui. »

Ron en profita aussitôt :

« Et bien, je ferais un meilleur Gardien que Graham. »

Hermione renifla.

« Clairement, sans nous, tout devient n'importe quoi. »

Seamus Finnigan se planta à côté d'eux. Il secoua la tête tristement.

« Les gosses de nos jours, je vous jure. Ils arrivent même pas à sortir par une porte. »

Il fronça les sourcils.

« Pas que je sois pressé de voir ce match, hein. Ça serait probablement mieux si on restait tous ici.

— Arrêtez de pousser, hurla quelqu'un devant. Je peux pas passer. Il y a quelque chose de pas normal avec la porte.

— On dira que ton vœu va être exaucé, répondit Harry à Seamus.

— C'est pas juste ! glapit une autre voix. »

Harry fit volte-face, reconnaissant le timbre haut-perché de Goyle. Gregory Goyle se tenait un peu plus loin, près de la porte d'entrée, et secouait vigoureusement par les épaules un petit Serdaigle.

« Tu es un menteur ! Et un voleur ! »

Hermione fut instantanément au côté de Harry, la baguette à la main. Mais le petit Serdaigle n'avait pas l'air d'avoir besoin qu'on le sauve. Il sortit sa baguette en un clin d'œil.

« Lâche-moi ou dis adieu à tes doigts ! ordonna-t-il. »

Goyle fit vite un pas en arrière, regardant ses doigts comme s'il les comptait pour s'assurer qu'il n'en manquait pas. Il semblait avoir du mal à arriver au bout de son compte et la foule se mit à rire. Ça fit voir rouge à Goyle qui chargea comme un taureau. Mais avant qu'il ne puisse atteindre le garçon, Malefoy fut là, le poussant en arrière.

« Laisse tomber, dit Malefoy dans un murmure qui porta à travers le hall. Viens, on a un match à voir.

— Mais il m'a volé un truc ! insista Goyle. »

Le garçon lui fit une grimace.

« C'est ça.

— Dégage, gamin, rétorqua Malefoy.

— C'est à toi de dégager, dit le garçon, et puis il dut se dire que sa réplique manquait de sel car il ajouta : Pourriture de Mangemort. »

Il donna un coup de pied dans la cheville de Malefoy et s'enfuit. A l'amusement général, Malefoy glapit.

« Espèce de petit... »

Il sortit sa baguette, comme s'il voulait courir après le gamin et lui jeter un maléfice, mais alors qu'il se retournait ses yeux tombèrent sur Harry à l'autre bout du hall, et il se figea. Et puis il rougit, détourna le regard, et rangea sa baguette dans sa robe. Les autres élèves se moquaient toujours de lui.

Harry n'eut pas le temps de s'interroger sur la réaction de Malefoy, parce que le Professeur Chourave arriva dans le Grand Hall.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? s'écria-elle. »

Avant que quiconque puisse dire quelque chose d'autre, quelqu'un cria :

« On ne peut pas franchir la porte ! »

Et la foule se dispersa en riant.

« Franchement... dit Chourave en secouant la tête, tandis qu'elle se taillait un chemin à travers la foule. »

Les élèves se poussèrent pour la laisser passer, et Harry perdit la trace de Malefoy.

« Mmh, voilà qui est bizarre, entendit-il dire Chourave avant qu'elle ne crie : Finite Incantatem ! »

Hermione grogna.

« J'aurais dû me rendre compte que la porte était ensorcelée. »

Elle se tourna vers Seamus.

« C'est toi qui l'as fait ? Tu disais que ça serait mieux si on restait ici.

— Bah oui, répondit aussitôt Seamus. Avec mes incroyables dons en télépathie. »

Chourave s'éclaircit la gorge.

« Finite Incantatem ! »

Hermione avait toujours sa baguette en main. Elle la fit tourner, très impatiente. Quand Chourave échoua pour la troisième fois, Hermione s'avança, la baguette levée.

« Laissez-moi vous aider, Professeur ! »

Elle n'était pas la seule à avoir eu cette idée, cependant. Plusieurs élèves crièrent « Finite Incantatem ! ensemble, et les sortilèges explosèrent dans l'air avec un bang. Des étincelles volèrent partout et mirent le feu au chapeau de Chourave. Hermione l'éteignit rapidement.

« Pauvre de moi ! dit Chourave en examinant son chapeau. Vous avez besoin d'apprendre un peu le self-contr... »

Elle ne put pas finir sa phrase car les gens se rendirent compte que la porte était ouverte et se précipitèrent en avant, maquant de piétiner ceux qui étaient devant.

« Et ça comme présage, t'en penses quoi ? commenta Ron, grognon. »

Il faisait frais dehors, mais les nuages menaçants qui étaient apparus au plafond de la Grande Salle semblaient s'être dissipés. Le soleil perçait, et ses reflets brillaient à la surface du lac.

« Dommage, dit Ron en plissant les yeux devant le soleil. J'espérais qu'il pleuvrait. On aurait pu utiliser le temps comme excuse pour avoir perdu. »

Ils trouvèrent des sièges vides dans les gradins sud, derrière les buts. Ce n'était pas les meilleurs sièges, le côté Serpentard du terrain était trop loin, mais au moment où ils s'assirent, Hermione plongea la main dans son sac et en sortit deux paires de Multiplettes.

Ron les regarda avec émerveillement.

« Je les ai fait venir tout à l'heure, dit Hermione, sur la défensive. Si je l'avais pas fait, j'aurais dû te supporter tout le match répéter que tu aurais dû penser à les emmener. »

Ron la couva d'un regard attendri et Harry se saisit hâtivement de ses Multiplettes et regarda le terrain, s'attendant à une séance de roulages de patins en bonne et due forme.

Un élève de première année s'était assis à côté de lui et le regardait, la bouche grande ouverte. Harry fit de son mieux pour l'ignorer, regardant le terrain à la place. Ce fut facile de repérer Ginny quand l'équipe de Gryffondor fit son entrée. Ses cheveux flamboyants étaient tenus en arrière dans une longue queue de cheval. Son visage pâle était un masque indéchiffrable quand elle serra la main du capitaine Serpentard. Bonne chance, pensa Harry, souhaitant que l'équipe parvienne à l'emporter malgré les circonstances défavorables. La dernière fois que Gryffondor avait gagné, Ginny s'était précipitée dans les bras de Harry et il l'avait embrassée. Il était peu probable que cela arrive à nouveau, mais le souvenir du sourire de Ginny et de la lueur dans ses yeux quand elle avait couru dans ses bras lui mit du baume au cœur. Il l'avait rendue malheureuse quelques mois auparavant ; elle méritait de trouver le bonheur à nouveau.

« Ginny devrait être Attrapeuse, dit Ron tout à coup, un peu essoufflé. »

La séance de bisous mouillés devait être terminée.

« Elle est un million de fois meilleure que Pyke. »

Harry secoua la tête.

« Elle a davantage de contrôle sur la situation en tant que Poursuiveuse. Il est peu probable que l'on gagne, mais on a besoin de tous les points qu'on peut grappiller.

— Dah. Ils sont partis. Je ne peux pas regarder, dit Ron en regardant avec avidité à travers ses Multiplettes. »

Les équipes décollèrent, partant comme autant de fusées rouges et vertes. Ils étaient à peine dans les airs depuis une minute quand le Poursuiveur de Serpentard vola jusqu'aux buts et lança le Souaffle à Graham. Les Serpentard applaudirent quand Graham se mit hors de portée de sa trajectoire.

Ron soupira.

« Fichtre. Quel début. »

Harry parcourait les gradins des Serpentard du regard, ayant une envie masochiste de voir leurs faces réjouies. Mais il avait beau essayer, il ne parvenait pas à repérer l'éclair familier de cheveux blond-blanc.

« Malefoy n'est pas là, dit-il.

— Quoi, demanda Ron, distrait. Oh, il est probablement en train de bouder parce que ce gamin lui a fichu la pâté devant tout le monde.

— Peut-être. »

Harry repéra Goyle, qui était assis entre Blaise et une fille de Serpentard que Harry ne connaissait pas.
Tout le monde se leva à nouveau dans les tribunes quand Pyke se prit un Cognard dans l'épaule et manqua tomber de son balai.

« C'est une boucherie, dit Ron d'une voix d'enterrement. Pourquoi est-ce que je suis là, déjà ? »

Et moi donc ? pensa Harry, essayant à nouveau de trouver Drago Malefoy. Il ressentait quelque chose de bizarre au fond de ses entrailles. Malefoy avait eu l'air si coupable, tout à l'heure, tournant à l'écarlate quand il avait vu Harry, évitant son regard. Qu'est-ce qu'il mijotait ? La dernière fois que Malefoy avait manqué un match de Quidditch, ses raisons avaient été sinistres. Toutefois, les temps étaient différents.

Viens, on a un match à voir. C'est ce que Malefoy avait dit. Pourquoi avait-il changé d'avis ? Ou peut-être qu'il avait fait exprès de le dire de façon à ce que tout le monde entende ? Harry parcourut les gradins des Serdaigle du regard, à la recherche du petit garçon avec qui Malefoy et Goyle avaient eu un problème. Il ne parvint pas à le trouver. Voilà qui était inquiétant. Malefoy avait eu l'air si furieux quand les autres élèves s'étaient moqués de lui. Et maintenant, lui et le gamin avaient tous les deux disparu. Toute l'école était là, sauf eux.

La foule applaudit à nouveau.

Je peux pas rester ici comme ça. Harry se leva.

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