Marques et cicatrices - 3

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« Un sandwich ? »


Il fit volte-face en entendant la voix de Ron. Celui-ci se tenait derrière lui, un sandwich à la main.

« Tu n'as pas mangé grand-chose, dit Ron. Alors j'ai pensé... »

Il lui tendit le sandwich.

« Je t'en avais amené deux, mais j'en ai mangé un. »

Harry sourit, déconcerté, et prit le sandwich.

« C'est Hermione qui t'envoie ? Elle s'inquiète trop. »

Ron grimaça.

« Non, c'est pas elle. Je... Je voulais juste pas que tu penses que je suis en colère ou quoi.

— Heu, pourquoi je penserais ça ? »

Bizarrement, Ron eut l'air un peu agacé.

« J'en sais rien, dit-il en tapant le sol de sa chaussure. Mais je ne le suis pas. Je voulais juste que tu le saches.

— Mais pourquoi tu serais...

— Oh, putain, mange ce sandwich et puis c'est tout ! coupa Ron. Viens, on va être en retard en potions. »

Harry le suivit. Il ne comprenait plus rien. Ron changea de sujet et commença à se plaindre du cours de potions et du fait que les cours n'avaient pas été annulés.

« Dumbledore aurait annulé les cours si un élève était mort, dit-il. Que chacun puisse faire son deuil, tu sais ? »

Dumbledore aurait peut-être fermé l'école, aussi, pensa Harry. Ou peut-être pas. Harry aurait au moins voulu parler à son portrait. Mais ça n'aurait pas été très poli de parler à Dumbledore et de lui demander son avis avec McGonagall dans la pièce. Les portraits étaient là pour conseiller la Directrice ; Dumbledore lui avait peut-être déjà donné son opinion. Ce qu'il savait, elle le savait. Il n'était qu'un portrait de toute façon. A peine plus qu'un souvenir. Ce n'était pas vraiment Dumbledore.

Ils passèrent la journée à parler du sort de Harper et à ignorer leur travail scolaire. Même les profs semblaient distraits. La plupart des gens avaient l'air certains que la mort de Harper était un accident ; après tout, tout le monde savait qu'il n'était pas dans son état normal et qu'il aimait rôder la nuit. Mais la nouvelle de l'expulsion temporaire d'Anthony Goldstein se répandit dans le château comme une traînée de poudre. Personne ne connaissait les détails mais beaucoup avaient additionné deux plus deux et décidé que Goldstein était l'assassin. Cela avait malheureusement eu pour conséquence que beaucoup d'élèves regardaient les membres de l'A.D. avec suspicion. L'Armée de Dumbledore était censée protéger les élèves et voilà que l'un d'eux s'était révélé être dangereux. Zacharias Smith avait été l'un des leurs, également, mais heureusement, les autres ne le savaient pas.

Mais ça perturbait Harry. Deux membres de l'Armée de Dumbledore avaient tenté, et dans le cas de Goldstein, réussi, à assassiner deux élèves de Serpentard. Arrête d'essayer de tout relier, s'ordonnait-il souvent, mais son cerveau refusait de l'écouter.

Son cerveau refusait d'écouter d'autres suggestions raisonnables, également. Telles que arrête de fixer Malefoy. Il était encore plus difficile d'obéir à celle-là. Malefoy ne lui rendait pas ses regards et Harry commençait à s'inquiéter. Tu le verras ce soir, se disait-il avant d'étouffer hâtivement la joie étrange que lui procurait cette pensée.

A huit heures du soir, il se trouvait dans la salle commune de Gryffondor avec Ron, Hermione, Seamus, Dean et Neville à discuter de la probabilité que le Vampire de Poufsouffle soit derrière tout ça.

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