Le dernier vœu - 4

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Un peu plus loin, il repéra Parvati et Lavande. Parvati était en train de crier pendant que Lavande hissait son énorme malle dans la calèche avec une facilité déconcertante. Harry courut vers elles ; il ne les avait pas encore interrogées.

« Pourquoi tu m'as rien dit ? demandait Parvati en hurlant presque. Il faut que tu manges ce dont tu as besoin ! Ce n'est pas de ta faute ! Il n'y a pas à avoir honte de ça !

— Oh, c'est facile pour toi de dire ça, cracha Lavande. Tu n'as rien dont tu doives avoir honte. Regarde-toi ! Tu es aussi jolie que tu l'as toujours été. Et moi ? Je suis un monstre. »

Lavande renifla.

« Des fois ça fait mal de te regarder. Tu es tout ce que j'étais. »

Harry grimaça et fit un pas prudent en arrière, avec l'intention de prendre la fuite. Elles n'avaient pas besoin de ses questions en ce moment. Et de toute façon, c'était peu probable qu'elles aient vu Malefoy. Elles étaient arrivées en même temps que lui. 

Il était sur le point de partir quand il s'arrêta net, pour fixer Parvati. Un steak sanglant était apparu dans sa main. Elle lança un regard enflammé à Lavande et arracha un gros morceau de viande, avec tant de rage que Harry craignit qu'elle ne se casse une dent.

« Tiens ! hurla-t-elle. »

Il y avait des traces de sang sur sa joue. Elle mâcha hargneusement et avala. 

« Je suis un monstre aussi, maintenant ! »

Un sanglot monta de la gorge de Lavande et elles tombèrent dans les bras l'une de l'autre, en pleurant et en s'accrochant à l'autre pendant que Parvati psalmodiait :

« Tu es belle, tu es belle, belle, belle. »

Gêné de son indiscrétion, Harry essaya de disparaître sans se faire remarquer. Mais Lavande le vit.

« Harry ! appela-t-elle. »

Elle se recula un peu, mais n'échappa pas totalement aux bras de Parvati.

« Est-ce que tout va bien ?

— Je... heu, désolé, dit Harry pendant que Parvati séchait ses larmes. J'arrive juste pas à retrouver Malefoy. »

Parvati fronça les sourcils. 

« Je ne l'ai pas vu.

— Tu lui as envoyé un message ? demanda Lavande. »

Bordel. Le Gallion.

« J'avais oublié. Je vais faire ça. Merci. »

Harry se dépêcha de reculer.

Lavande secoua la tête en le regardant. Il hésita un instant, s'ordonnant à lui-même de la fermer et de partir, mais il s'entendit dire : 

« Tu sais, c'est cool les cicatrices, Lavande. Ça fait guerrier. »

Il sourit nerveusement comme elle levait un sourcil.

« Tu devrais devenir Auror. Tu te fondrais dans la masse. »

L'espace d'une seconde, il se dit qu'elle allait marcher jusqu'à lui, lui foutre un coup de poing et lui dire de se mêler de ses affaires et de ne pas parler de ce qu'il ne comprenait pas, mais elle renifla et dit :

« Eh bien, pourquoi pas. »

Harry sourit. Il pensa à lui dire qu'elle devrait en parler avec quelqu'un. Peut-être Bill Weasley. Lui aussi, il aimait ses steaks saignants, mais il ne semblait pas en avoir si désespérément besoin. Et il ne les mangeait pas si crus. Peut-être que si Lavande s'autorisait à manger régulièrement ce qu'elle voulait, son manque ne se ferait pas si violent.

Mais ce n'était pas le moment pour ce genre de conversations. Harry s'éloigna et sortit son Gallion. Le parc se vidait lentement. La plupart des élèves étaient déjà partis. 

Harry tapa son Gallion du bout de sa baguette et se concentra. Son message apparut sur la pièce d'or, et Harry resta à la regarder, et attendit. Il ne savait pas combien de temps il était resté comme ça, mais finalement quelqu'un tira sur sa manche.

« Tu l'as trouvé ? demanda Hermione quand il leva les yeux vers elle. »

Ils avaient dû entendre dire qu'il cherchait Malefoy. Il secoua la tête.

« Il ne répond pas à mon message.

— Mais il doit être en chemin pour la gare, dit Ron. Et il n'a pas remarqué que son Gallion s'était allumé. Sinon quoi ? Tu penses qu'il est resté derrière ? »

Ron regarda le château.

« Pourquoi ? »

Au revoir, Potter

« Non. Je ne sais pas. »

Hermione l'observa attentivement.

« Tu penses que la Salle essaie de le tuer, hein ?

— Je ne sais pas, répéta Harry, agacé. Je veux juste m'assurer qu'il va bien, le voir de mes propres yeux. »

S'il te plaît, ne sois pas en danger. S'il te plaît, viens. Harry était désespéré, mais la magie n'écoutait pas. 

« Peut-être qu'on pourrait essayer de souhaiter qu'il soit là ? suggéra Ron. Tu sais, tous ensemble. »

L'idée ne sembla pas ravir Hermione. 

« Je ne crois pas qu'on devrait nous faire confiance là-dessus. C'est trop facile de mal interpréter un vœu. Et si la magie l'envoie ici en volant et qu'il se rompt le cou ?

— On pourrait souhaiter qu'il soit là, en bonne santé et en sécurité, dit Harry. Ça vaut le coup d'essayer. Il n'est pas dans le parc. J'ai regardé partout. Soit il est parti, soit il est dans le château. Et s'il est dans le château, il est sans doute en danger. Ça vaut le coup d'essayer.

« Attends, alors. »

Hermione pointa sa baguette vers l'entrée du château.

« Homenum revelio, murmura-t-elle. »

Rien ne se passa.

« Le château est vide, dit-elle. 

— Alors on ne risque rien à souhaiter qu'il soit là, insista Harry. »

Il était désormais prêt à croire que Malefoy allait bien, mais seulement une fois qu'il l'aurait vu.

« D'accord, finit par dire Hermione. »

Ils fermèrent les yeux et firent leur vœu ; quand ils les rouvrirent, Malefoy n'était pas là. 

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