Auror Potter - 2

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 Le couloir était désert et vivement éclairé par le soleil de l'après-midi qui faisait ressortir les petites particules de poussière flottant dans l'air. Cela rappela à Harry qu'il voulait passer à l'infirmerie pour voir si les toiles d'araignées qui avaient recouvert Tommy la veille étaient revenues. Pomfresh n'avait pas pu les faire disparaître magiquement et avait dû les enlever à la main. Aux dernières nouvelles, c'est-à-dire ce matin, elles n'étaient pas revenues. Pomfresh ne parvenait pas à expliquer pourquoi elles se trouvaient là au départ, mais elle pensait que c'était une bonne chose car leur présence pourrait aider à détecter quel maléfice avait été utilisé sur Tommy.

Mais avant de pouvoir passer à l'infirmerie, il avait deux heures de métamorphose. Il ne restait que cinq minutes avant la fin du cours, et Harry ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que rester là à attendre Ron et Hermione. Il s'appuya contre le mur mais tressaillit à peine une minute plus tard quand la porte s'ouvrit et que Malefoy déboula dans le couloir. Il fronça les sourcils en regardant Harry.

« N'aie pas l'air si surpris, Potter. Tu croyais vraiment que tu serais le seul à réaliser que les boites étaient chatouilleuses ?

— Je suis davantage surpris que tu n'aies pas ouvert la tienne plus tôt. Je croyais que tu étais un expert pour ce qui était d'ouvrir les portes, les boîtes et les armoires. »

Malefoy le regarda avec froideur, même si ses joues se teintèrent de rose.

« Je ne savais pas que tu étais en admiration devant mes capacités intellectuelles. Ou bien c'est juste que tu es facile à impressionner ?

— Le maléfice jeté à Tommy est plutôt impressionnant. »

L'espace d'un instant, Harry fut certain que Malefoy allait lui mettre un coup de poing. Mais au lieu de ça, il lui tourna le dos.

« J'ai pas besoin d'écouter ça. »

Il changea d'avis deux secondes plus tard, et marcha sur Harry, si proche que le bout de ses chaussures cogna contre celles de Harry. Il était plus grand de quelques centimètres et ça se voyait davantage comme ça, ce qui était sûrement son intention en venant si près. Harry se força à ne pas prendre sa baguette.

« Je n'ai pas jeté de maléfice à Tommy. »

Sa voix était basse. Il avait l'air furieux.

« Pourquoi est-ce que je l'aurais fait ? Parce qu'il m'a donné un coup dans le tibia ? Parce qu'il s'est fichu de Goyle ? Mais t'es con ou quoi ? Goyle a été stupide et a refusé de m'écouter. Tant pis pour lui. Et pour ton information, quand quelqu'un me donne un coup, je le rends, et pourquoi pas plusieurs coups si je peux, mais je ne vais pas jeter un maléfice. »

Les yeux gris pâle de Malefoy semblaient plus sombres maintenant.

« Ce n'est pas un tueur. C'est pas ce que tu as dit à mon procès ? Tu as changé d'avis ? Ou bien tu voulais pas m'envoyer à Azkaban pour pas t'ennuyer cette année à Poudlard ? C'est ça ?

— Ce que je veux, Malefoy, c'est que tu me dises la vérité.

— Je ne lui ai pas jeté de maléfice !

— Pourquoi tu n'étais pas au match ? Qu'est-ce que tu faisais dans le château ?

— Je t'ai dit que je voulais juste...

— Arrête de mentir ! coupa Harry. Tu es arrivé au septième étage complètement essoufflé, comme si tu cherchais à échapper à quelqu'un. Tu dis que tu n'as pas jeté le maléfice à Tommy, très bien, mais tu sais quelque chose. Dis-moi ce que c'est. »

Malefoy secouait la tête.

« Je ne sais rien du maléfice qu'on a jeté à Tommy.

— Alors dis-moi ce que tu sais.

— C'est pas tes affaires ! »

Malefoy avait visiblement eu sa dose. Il fit un pas rapide en arrière, comme s'il s'apprêtait à partir en courant. Instinctivement, Harry agrippa le haut du bras de Malefoy et l'attira plus près. L'autre se figea et ses yeux s'agrandirent. Harry parla doucement :

« Crois-moi si tu veux, Malefoy, mais Tommy Wright n'est pas la seule personne que j'essaie d'aider en ce moment. »

Les joues de Malefoy étaient roses. Il haletait, comme s'il était tellement en colère qu'il n'arrivait même plus à respirer, mais il garda obstinément le silence, se contentant de fixer Harry.

Il va parler. Il va te dire. Ne le lâche pas des yeux.

La cloche retentit. Malefoy libéra son bras et bondit en arrière comme s'il l'avait brûlé. La porte de la salle de Sortilèges s'ouvrit d'un coup. Harry regarda vers la porte et quand il revint à Malefoy, celui-ci était déjà parti. Il ne m'aurait rien dit de toute façon, se consola-t-il. Son cœur battait très vite et quand Hermione fit irruption à côté de lui en s'écriant « N'importe quoi ! », il sursauta.

« Qu'est-ce qui va pas ? demanda-t-il. »

Il espérait qu'il n'avait pas l'air bizarre. Ses joues le brûlaient. Il s'attendait à moitié à ce qu'Hermione remarque quelque chose mais apparemment elle avait d'autres préoccupations.

« Tout ce cours ! souffla-t-elle. Un Sort de Chatouilles ! Franchement. Je pensais qu'on allait apprendre quelque chose. Mais c'était juste une ruse débile.

— Ne va surtout pas imaginer qu'elle est fâchée ou quoi que ce soit, dit Ron avec sérieux.

— Je ne suis pas fâchée. C'était juste tellement sorti de nulle part. A quoi servait ce cours ?

— Je vous assure, Miss Granger, que ce cours avait son utilité. »

Hermione fit volteface pour voir le Professeur Flitwick qui lui souriait. Même si elle était clairement gênée, elle semblait incapable de s'arrêter.

« Désolée, Professeur. Résoudre un problème qui se présente et toujours un exercice utile, je suis d'accord, mais je ne vois pas en quoi ceci pourra nous aider dans le futur. Si on essaie d'ouvrir une porte, je doute qu'on y arrive avec un sort aussi simple, ou qu'il y aura une devise bien pratique pour nous aider. »

Flitwick souriait largement à nouveau.

« C'est là que vous faites erreur, dit-il joyeusement. La devise de Poudlard était là pour vous aider, oui, mais il y a une raison au fait que le Sort de Chatouilles ait pu ouvrir la boîte. Ce n'était pas du tout un hasard. J'ai jeté un grand nombre de sortilèges sur ces boîtes, et vous en avez annulé la plupart, me dois-je de souligner, mais je crois pouvoir dire qu'il aurait été presque impossible pour quiconque de les annuler tous. Je suis un peu un expert, les assura-t-il. Le succès du Sort de Chatouilles est une erreur. J'ai fait exprès de la provoquer, mais beaucoup d'enchanteurs n'ont pas du tout ce but, et pourtant, ça arrive. Quand on fait baigner un objet dans de la magie, trop de magie, en essayant de le protéger, l'objet en question peut développer un certain degré de conscience. L'enchanteur le protège contre les sorts intrusifs et la violence physique et pense que sa mission est accomplie. Et puis quelqu'un se contente de le chatouiller légèrement et l'objet enchanté, qui pense par lui-même, s'imagine qu'il a une bouche, et rit. Un défaut dans l'armure qui reste souvent ignoré. »

Flitwick eut un sourire rayonnant.

« Mais nous en apprendrons davantage sur les petits ratés de la magie au prochain cours que vous trouverez, je l'espère, plus utile. »

Hermione hocha la tête, ayant l'air assez décontenancée. Il se pouvait cependant qu'elle se morde la lèvre simplement pour s'empêcher de demander à Flitwick de lui en dire plus dès à présent. Flitwick fit une petite courbette et prit congé :

« Miss Granger. Mr Weasley. Auror Potter, ajouta-t-il, de l'affection dans la voix. »

Harry sourit largement en le regardant partir. Hermione, par contre, avait l'air piteuse.

« J'aurais dû comprendre, dit-elle tristement. Vous saviez que la porte des toilettes au quatrième étage ne s'ouvre que si vous la chatouillez au bon endroit. Je pensais juste que quelqu'un avait voulu faire une blague. »

Ron fronça les sourcils.

« Heu... c'est les toilettes des mecs, Hermione.

— Oui, bon. Peu importe. J'aurais dû ouvrir cette boîte.

— Pour être juste, tu y aurais certainement réussi si tu avais eu plus de temps, la rassura Harry. Ruse ou pas. »

Il plongea la main dans sa poche et en sortit la sucette.

« Tiens, tu en as plus besoin que moi. »

Elle renifla et la prit.

« Bravo, Harry. Je suis vraiment fière de toi.

— Hé ! s'exclama Ron. Lui fais pas trop de compliments. S'il a remarqué la devise, c'est juste parce qu'il y avait écrit Draco dessus et qu'il est obsédé. De nouveau.

— Mais, heu ! protesta Harry, indigné, même si c'était vrai dans les faits. »

Hermione rit,

« C'est pas faux. »

Cette idée sembla lui rendre sa bonne humeur.

« Mauvais perdants, accusa-t-il. »

Mais ça ne fit que les faire rire davantage. Leur sourire ne disparut que quand il leur rappela qu'ils avaient deux heures de métamorphose ensuite et qu'ils devraient se dépêcher. Leur nouveau professeur de métamorphose, Justus Plunkett, avait du talent en métamorphose mais pas en pédagogie. Le bourdonnement de sa voix parvenait à endormir ses élèves encore plus vite que Binns. Lors d'un cours à marquer d'une pierre blanche, même les yeux d'Hermione s'étaient fermés et sa prise de notes avait ralenti ; quelque chose dont Ron aimait se souvenir avec tendresse.

C'était donc bien compréhensible, du point de vue de Harry, qu'il passe la plupart de ce cours interminable à jeter des coups d'œil vers Malefoy en espérant capter son regard. Malefoy ne leva jamais les yeux vers lui, cependant, et après le cours il disparut plus vite que son ombre.

L'espace d'un instant, à la sortie du cours de sortilèges, il lui avait semblé non seulement que Malefoy avait quelque chose à confesser, mais qu'il allait le faire. Visiblement, c'était trop demander.

Harry scanna du regard la table des Serpentard au repas du soir, mais Malefoy n'était pas là. Il m'évite. Ce n'était pas le comportement d'une personne innocente.

« Pas obsédé du tout, dit Ron. »  

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