Patrouilles 5

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Les choses se passèrent étonnamment bien dans les jours qui suivirent. Les Carrow n'avaient pas pénétré dans le château et ne furent pas signalés à nouveau, pas plus que le Vampire des Poufsouffle. Ou du moins, les signalements du vampires vampire n'étaient absolument pas crédibles. Dès que quelqu'un prétendait avoir vu une silhouette sombre avec du sang autour de la bouche, Harry savait qu'il ne devait pas croire à ce témoignage. 


L'A.D. trouvait sans difficulté les élèves qui rôdaient, et ceux-ci ne protestaient pas quand on les ramenait à leurs salles communes. Hermione en profita pour faire remarquer qu'ils s'en sortaient mieux que tous les préfets réunis. Neville en particulier s'était montré plein de ressources et avait trouvé des élèves qui se cachaient dans les lieux les plus improbables.

Harry était plutôt content. L'Armée de Dumbledore avait pris les choses au sérieux, et la plupart des élèves aussi, une fois que la Directrice avait demandé à tout le monde d'être prudent durant le dîner, dimanche.

Le seul problème était les Serpentard. Alors qu'ils avaient semblé calmes avant que l'Armée de Dumbledore ne commence à faire des patrouilles, il fut évident dès la première nuit qu'ils essayaient de saboter leur projet. Les préfets de Serpentard déclaraient faire leurs rondes et ne pas trouver d'élèves dehors, mais l'A.D en trouvait un nombre alarmant hors de leur dortoir après le couvre-feu. Quand on les trouvait, ils retournaient à leur salle commune sans résistance, mais à peine un quart d'heure après, ils se trouvaient autre part dans le château, obligeant les membres de l'A.D à les ramener à leur dortoir une fois de plus.

Curieusement, personne n'avait encore trouvé Drago Malefoy dehors après le couvre-feu. Si les Serpentard s'étaient organisés entre eux pour donner du fil à retordre à l'A.D, Malefoy ne semblait pas faire partie du plan.

Harry pensait que Harper, l'Attrapeur des Serpentard, n'était pas non plus inclus dans leur plan de sabotage. Depuis qu'il s'était remis de son accident, il avait une tendance à vagabonder n'importe où. Parfois, il semblait complètement perdu, à regarder dans le vide et à apparaître partout dans l'école dans des endroits inattendus. Une fois, ils l'avaient même trouvé dans la salle commune de Gryffondor et personne, Harper y compris, n'avait pu expliquer comment il était arrivé là. Plusieurs personnes soutenaient que Harper faisait semblant et qu'il voulait les assassiner dans leur sommeil. Ses parents étaient des Mages noirs, après tout, des partisans de Voldemort, affirmait Seamus. Harry ne savait pas si c'était vrai, mais même les préfets de Serpentard semblaient exaspérés par le comportement de Harper, et ils avaient commencé à faire des rapports sur ses disparitions. Pomfresh leur avait dit que son cerveau avait subi un traumatisme mais qu'il finirait par récupérer totalement.

Les Serpentard perdaient énormément de points, et Harry espérait qu'ils finiraient par laisser tomber bientôt. Il avait une autre idée pour entraver leur comportement malveillant, mais il n'osait pas trop la proposer.

Jeudi matin, la neige recouvrit les pelouses de Poudlard sans que cela soit attendu, et mit tout le monde de bonne humeur, même si le match à venir entre Poufsouffle et Serdaigle causait une certaine appréhension. Quelqu'un avait jeté un maléfice à l'Attrapeuse des Poufsouffle, Jane Bradshaw, transformant ses pieds en gelée. Elle était toujours à l'infirmerie. Les professeurs craignaient que ce ne soit un mauvais présage, et que ce match également ne se termine mal.

Hannah avait éclaté en sanglots quand elle avait appris pour Jane, répétant qu'elle avait échoué à protéger les élèves de Poufsouffle comme promis. Mais Neville, ainsi que Harry, avait fait remarquer que si leur but était d'empêcher les élèves de se jeter des sorts entre eux, ils pouvaient aussi bien confisquer les baguettes de tout le monde.

Cela dit, Harry avait dû admettre après l'incident que si un Mangemort pénétrait dans le château avec l'intention de blesser quelqu'un, il y réussirait facilement. Sa seule consolation était de se dire que le Mangemort en question n'oserait pas attaquer en plein jour, alors que le château fourmillait d'élèves et de professeurs. Alors qu'un élève qui jetait un maléfice, lui, pouvait sans problème se perdre dans la foule après son méfait.

En ce vendredi après-midi, Harry était assis seul dans l'un des fauteuils confortables près du feu. Ron et Hermione étaient partis réviser à la bibliothèque, ce qui voulait dire qu'ils étaient quelque part à s'embrasser, parce que Ron avait eu l'air bien trop content en disant au-revoir à Harry. Il en profitait pour regarder sans le voir son essai de Potions et déplorer son manque d'enthousiasme pour cette matière.

Le portrait s'ouvrit d'un coup, et Harry releva la tête, espérant une distraction. Ginny rentra à l'intérieur et sourit quand elle le vit.

« Tu n'as pas cours ? demanda Harry quand elle s'assit sur le fauteuil à côté du sien.

— Un terrible saignement de nez. »

Ginny poussa un soupir théâtral.

« J'ai dû me précipiter à l'infirmerie. »

Harry sourit largement. Les Farces pour Sorciers Facétieux n'avaient perdu ni en popularité ni en utilité. Ginny jeta un coup d'œil à son essayessai.

« Beurk. Potions. C'est de là que je me suis enfuie. »

Elle se leva.

« Je ferais mieux de faire un truc productif à la place. Une sieste, par exemple. »

Harry se mordit la lèvre et s'ordonna de se taire. Ginny lui tournait déjà le dos quand il dit :

« Attends ! »

Elle le regarda avec curiosité, le visage lumineux.

« Heu, je voulais juste... commença Harry. »

Il perdit rapidement son courage. Au lieu de lui demander ce qu'il voulait il dit :

« Je pensais qu'on pourrait aller dehors, faire un peu de Quidditch. Je meurs d'ennui ici. »

Si Ginny fut surprise par la proposition, elle ne le montra pas.

« Vaut mieux pas. Si quelqu'un me voit ?

— Ah oui. C'est vrai.

— Une prochaine fois. »

Elle sourit et fit un pas en arrière.

« Attends ! »

Elle s'interrompit à nouveau, se mordant la lèvre.

« Oui ? »

Harry s'arma de courage.

« Est-ce que... Ginny, est-ce que ça va, nous deux ? »

Elle hésita.

« Bien sûr que ça va, Harry. »

C'était dur de la croire.

« Tu m'évites. Depuis des mois maintenant. »

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