Patrouilles 2

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  Mais ce n'était pas le cas. Elle était remplie. Harry fut si surpris qu'il s'arrêta net sur le seuil. Ron le poussa un peu et Harry se dépêcha de rentrer, découvrant des visages familiers. Tous les membres de l'Armée de Dumbledore qui étaient encore à Poudlard étaient là, sauf Zacharias Smith, mais c'était assez normal. Dennis Crivey n'était pas là, par contre ; ses parents ne l'avaient pas autorisé à revenir à Poudlard après avoir perdu Colin dans la Bataille. Mais tous les autres étaient là ; Harry parvenait à peine à y croire. Il avait insisté pour qu'Hermione utilise son Gallion enchanté plutôt que d'envoyer des messages par hibou ou de le faire oralement ; après tout, ce n'était pas la peine de faire ça furtivement cette année, mais Harry avait secrètement espéré que personne ne remarquerait que le Gallion avait été activé, ce qui ruinerait complètement l'idée d'Hermione. Mais peut-être qu'Hermione avait envoyé des hiboux sans lui dire. Même Lavande était là, alors que Harry avait été certain qu'elle ne viendrait pas, vu qu'elle passait son temps à éviter tout le monde. Elle était néanmoins assise à l'autre bout de la classe, très loin de Parvati et son petit ami, Anthony Goldstein. Heureusement, Parvati ne pleurait pas aujourd'hui. Elle avait même l'air plutôt satisfaite.

Ron et Hermione se trouvèrent deux chaises libres et s'assirent avec les autres, laissant Harry tout seul près du bureau du professeur. Traîtres, fulmina Harry. Il se força à sourire, cependant, et dit :

« Merci d'être venus.

— Est-ce qu'on est là pour le Vampire de Poufsouffle ? » demanda aussitôt Seamus.

Dans la pièce, on se mit à rire, à protester, et à poser tout un tas de questions :

« Est-ce que quelqu'un a été attaqué ? »

« Est-ce qu'on a essayé de te tuer à nouveau ? »

« Est-ce que Voldemort est de retour ? »

Ron et Hermione étaient les seuls à rester silencieux. Hermione regardait Harry avec l'air d'attendre quelque chose.
Il grimaça et sortit sa baguette. Il agita son poignet et une forte détonation retentit dans la pièce. Tout le monde sursauta et se tut aussitôt.

Ne t'excuse pas ou ils vont recommencer aussi sec, se morigéna Harry alors qu'il allait presque dire « désolé ».

« Voldemort n'est pas revenu et ne reviendra pas. Et je doute fortement qu'il y ait un vampire à Poudlard.

— Je t'avais dit qu'il n'y avait pas de vampire, déclara Susan Bones à Ernie McMillan. »

Elle considérait clairement que la parole de Harry réglait la question. Harry entendit Ron ricaner.

« Mais y a quelque chose qui se passe, intervint Dean Thomas. Tu ne nous as pas appelés ici pour qu'on s'échange des recettes de cuisine.

— Ça me plairait d'échanger des recettes de cuisine, dit Luna. Mais j'aimerais bien aussi apprendre à planter un pieu dans un vampire.

— Quoi ? s'écria Lavande », l'air très inquiète.

Harry aurait préféré qu'elle ne vienne pas. Parler de Mangemorts et d'intrus dans Poudlard ne ferait que la perturber davantage. C'est une Gryffondor, se rappela-t-il.Elle va s'en sortir.

« On ne va pas empaler de vampires, dit Harry. Ils ont des droits, vous savez ? Mais si Dean a des recettes de gâteaux à nous donner, je veux bien. »

Plusieurs personnes se mirent à rire et Dean fit la moue.

« Mais tu as raison, lui dit-il. Il se passe quelque chose. »

Tout le monde le regardait maintenant, et ils faisaient silence.

« Quelqu'un a jeté un sort de haute magie noire à Tommy Wright et a apparemment essayé de me tuer. »

Attention maintenant. Il était déterminé à ne pas leur parler de Malefoy. Dire à un groupe d'élèves que Malefoy était peut-être impliqué d'une façon ou d'une autre ne l'aiderait pas. L'un d'eux risquait de finir par balancer un maléfice à Malefoy et c'était la dernière chose que Harry voulait. Il avait fait part de ses doutes à Ron et Hermione, mais il ne comptait pas en parler à quiconque d'autre.

« McGonagall pense qu'un élève n'aurait pas pu jeter ce maléfice. Nous pensons qu'un Mangemort a réussi à pénétrer dans le château dimanche. »

Parvati eut un petit hoquet.

« C'est pire qu'un vampire, dit Neville.

— En effet, acquiesça Harry. Nous ne savons pas ce qu'il veut...

— Te faire la peau ! dit Seamus.

— Peut-être. Il est aussi possible que Tommy ait été la véritable cible. Son grand-père est un membre important du Magenmagot et un ennemi acharné des Mangemorts. Peut-être qu'ils ont voulu lui faire peur. Nous ne pouvons en être certains. Ce que nous savons, c'est que si quelqu'un a réussi à rentrer dans le château une fois, ça peut recommencer.

— Je crois que j'aimais mieux l'idée des recettes de cuisine, dit Hannah d'une voix faible. »

Neville avait l'air inquiet.

« Tu es vraiment sérieux, hein ?

— Oui, dit Harry. Et il y a plus. »

Il détestait avoir à leur dire ça. Ce n'était qu'une rumeur, qui leur était arrivée la veille par Aberforth Dumbledore.

« Apparemment, les Carrow ont été vus du côté de Pré-au-Lard, hier. »

Le silence était assourdissant. Les élèves de Poudlard ne pouvaient pas avoir oublié les Carrow. Les tortures qu'ils leur avaient infligées l'année précédente causaient toujours des cauchemars à beaucoup d'entre eux.

« Et moi qui croyais que tout le monde paniquait sans raison. »

La voix de Neville était à peine un murmure.

« Ce n'est qu'une rumeur, se hâta de préciser Harry. »

Mais une rumeur préoccupante.

« Un sorcier prétend les avoir vus tous les deux. Mais ce ne serait pas la première fois que quelqu'un aurait pris un peu trop d'hydromel et raconterait des salades. »

Quelques élèves reprirent des couleurs.

« Quant aux élèves de Poudlard qui paniquent sans raison, dit Harry, c'est ça le problème. Les gens ne paniquent pas, ils sont juste en manque de ragots. Personne ne prend vraiment ça au sérieux. S'il y a une chose qui me surprend dans cette histoire, c'est de voir autant d'élèves se balader tranquillement dans Poudlard après minuit. Et ça, c'est après que des gens aient prétendu que Voldemort était revenu pour me faire la peau et qu'il y avait un vampire qui s'en prenait aux élèves. Apparemment, rien de tout cela n'empêche les gens de se balader la nuit.

« Oui, bon, mais tu sais bien pourquoi, non ? demanda Parvati.

— Ah bon ?

— La guerre est finie, vieux, sourit Seamus. Il y a de l'amour dans l'air.

— Je vois. »

Donc les gens sortaient en cachette pour se rouler des pelles dans des coins sombres, et tant pis pour Voldemort, les vampires et les Mangemorts. 

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