Les mésaventures de Drago - 4

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Ron avait l'air choqué.

« Je pensais que c'était juste... Tu es sûre que Malefoy n'est pas juste tombé de son balai ? 

— Oh, c'était Smith, sans aucun doute, dit Ginny. McGonagall est arrivé à l'infirmerie et a examiné la baguette de Smith. Il a lancé un Confusio à Malefoy et ensuite il a cassé son balai en deux.

— Ginny, dit Harry, tu n'avais pas ton Gallion avec toi ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? »

Elle le regarda bizarrement.

« C'était une urgence médicale, Harry. Tu ne pouvais rien y faire. »

Rien y faire. C'était vrai et c'était comme un coup dans le ventre. A quoi servait l'Armée de Dumbledore, à quoi il servait, s'il ne pouvait rien y faire.

« Ouais, dit Ron en se levant. Mais ça concernait Malefoy. »

Ginny fronça les sourcils.

« Et ?

— La ferme, Ron », dit Harry. 

Mais Ron ne la ferma pas.

« Harry a cette théorie, tu vois. Il n'arrête pas de dire que quelqu'un essaye de tuer Malefoy.

— Quoi ? »

Ginny reporta son regard sur Harry.

« Mais... tu veux dire, avant hier ? Mais Smith n'avait pas de mobile alors. »

Harry avait envie de pousser un grognement de frustration. Tout ça ne rimait plus à rien. 

« Comment est-ce que ça a pu arriver ? demanda-t-il. Qu'est-ce que Malefoy foutait dehors à une heure pareille ? Comment Smith savait qu'il y était ?

— Anthony et moi on a trouvé pas mal de Serpentard dehors hier, dit Parvati. Dont Harper, bien sûr. Mais pas Malefoy. Mais bon, il a pu sortir voler plus tard. 

— Il devait y avoir des sorts sur les sorties des salles communes. Les Préfets de Serpentard ne font aucun effort », dit Harry avec rancœur. 

Mais bien sûr, des sorts sur la porte n'auraient pas bloqué Malefoy bien longtemps et il aurait pu quitter sa salle commune n'importe quand. Sortir du château n'était pas non plus bien difficile. 

Idiot. Pourquoi était-il sorti au beau milieu de la nuit ? 

« Et bien, dit Ginny, Pomfresh était vraiment inquiète que Smith essaie de s'échapper et de partir chercher Malefoy. Il n'arrêtait pas d'en parler. Alors elle l'a enfermé dans l'infirmerie et elle a même caché sa baguette dans son bureau. Mais il a réussi à récupérer la baguette et il est sorti quand même. »

Ron se gratta le crâne.

« C'est... impressionnant. Je me serais pas attendu à ça de la part de Smith. Il a jamais eu l'air très malin. Il a récupéré sa baguette, défait les sortilèges de Pomfresh, trouvé Malefoy et lui a jeté un maléfice en plein vol.

— Peut-être qu'il cherchait Malefoy depuis un moment ? Qu'il l'avait vu par une fenêtre ? suggéra Parvati. 

— Une fenêtre ? demanda Ron. Malefoy est peut-être blond comme une fée lesbienne, mais je ne crois pas qu'il brille dans le noir. 

— Ben, je ne sais pas comment il a trouvé Malefoy, dit Ginny. A moins qu'il n'ait eu de l'aide ? Mais quoi qu'il en soit, McGonagall était très impressionnée que Smith ait réussi à l'atteindre depuis le sol. Je veux dire, bon, Malefoy ne volait probablement pas très haut, autrement il serait mort, mais quand même. C'est un sacré tir. Et puis, Nimbus a toujours soutenu que leurs balais étaient très sûrs et presque impossibles à ensorceler ou à briser. 

Harry sentit une boule se former au creux de son ventre.

« Alors McGonagall dit qu'il y avait là une magie très puissante ? »

Ginny hocha la tête. 

« Et elle a appelé les Aurors. On dirait que Smith est coupable de tentative de meurtre.

— Génial, grogna Harry. Maintenant Smith va être accusé pour Tommy et les escaliers et l'incendie dans le dortoir.

— Mais il n'avait pas de mobile pour tout ça, dit Ginny.

— Précisément ! Mais maintenant il semble que Smith est capable de produire une magie très impressionnante, et il est le bouc émissaire parfait. Pour les Aurors et le Conseil d'Administration, en tous cas. Mais vous ne trouvez pas ça un peu bizarre que Smith ait été là, sa baguette à la main, et inconscient en plus ? C'est quand même super pratique. Et la baguette n'est pas une preuve infaillible. N'importe qui aurait pu assommer Smith, régler son compte à Malefoy, et remettre la baguette dans la main de Smith. »

Ginny le regarda fixement.

« Tu penses que Smith est innocent ? Mais les Aurors l'ont déjà emmené !

— Je ne sais pas quoi penser, avoua Harry. Mais s'il l'est et que la personne qui voulait tuer Malefoy est toujours là ? Est-ce que Smith a dit quelque chose ? Est-ce qu'il a avoué ?

— Non. Il dit qu'il ne se rappelle de rien. Il dit qu'il a dû faire une crise de somnambulisme. Mais il a dit que c'était dommage que Malefoy ne soit pas mort. »

Bon débarras, alors. Mais ce n'était pas le genre de choses qu'un coupable prétendant être innocent dirait. 

« Et Malefoy, qu'est-ce qu'il en dit ?

— Il ne s'est pas encore réveillé. Pomfresh l'a bourré de potions. Il ne va pas se réveiller avant un bon moment. Mais il était sous un sortilège de confusion, de toute façon, alors...

— Il n'aura probablement pas la moindre idée de ce qui s'est passé », acheva Harry. 

Peut-être que Smith avait réellement attaqué Malefoy. Pour autant qu'il sache, Smith avait juste eu de la chance. Peut-être littéralement. Peut-être qu'il avait une bouteille de Felix Felicis dans sa poche. Ou peut-être que son oncle, le Langue-de-Plomb, lui avait appris quelques combines. Ou peut-être juste qu'il était plus doué que Harry ne le pensait. 

Mais le dimanche où Tommy Wright avait été ensorcelé, Malefoy essayait d'échapper à quelqu'un. Ça ne pouvait pas être Smith. Harry aurait voulu pouvoir parler à Malefoy, le forcer à dire tout ce qu'il savait. Il devait savoir quelque chose. 

Ça ne servait pas à grand-chose de passer à l'infirmerie maintenant alors que Malefoy était endormi, mais Harry essaya quand même de trouver une excuse pour y aller. Juste pour s'assurer que Malefoy était vraiment vivant. Il se rappela de son rêve. La façon dont le point de Malefoy avait disparu de la Carte et comment il avait pleuré en espérant qu'il était toujours vivant.

Mais Harry ne trouva pas de bonne excuse et Hermione et Lavande arrivèrent et voulurent savoir ce qui se passait. Ginny commença presque à leur expliquer mais Ron intervint. Il promit de tout leur dire, mais seulement si elles voulaient bien se magner le cul et descendre prendre le petit-déj.

Ron, Hermione et Lavande partirent mais Harry traîna en arrière, disant qu'il voulait attendre Ginny pendant qu'elle se changeait. En vérité, il ne voulait juste pas entendre l'histoire de la chute de Malefoy encore une fois, surtout la partie où il était resté seul dans le froid et la douleur pendant six heures. 

Parvati resta en arrière aussi ; elle évitait probablement Lavande. Elle fixa le trou dans le portrait par où Ron venait de disparaître et dit :

« Si ces trois-là arrivent vivants jusqu'à la Grande Salle, je leur tirerai mon chapeau. »

Harry se rendit compte que Ron était parti accompagné de son ex et de sa nouvelle petite amie. Ce qui aurait été amusant si ça n'avait pas rappelé à Harry qu'il était maintenant coincé en compagnie de ses deux ex petites amies. C'est vrai, il n'avait fait qu'aller au bal de Noël avec Parvati, mais ça avait été un désastre mémorable. 

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