Harry se hâta de reporter son regard à son assiette.
« Bah, désolé. On a un gamin ensorcelé qui dort à l'infirmerie, et je pense que Malefoy en sait plus qu'il n'en dit.
— A propos de quoi ? demanda Ginny qui se glissa sur le banc d'en face. »
Harry était sur le point de répondre, mais Ron le devança :
« Ça s'est passé comment avec Bibine ? »
Ginny grimaça :
« Match nul.
— Le Quidditch ? demanda Harry en fronçant les sourcils. Je pensais qu'ils vous feraient rejouer. »
Ginny se servit une part généreuse de hachis Parmentier.
« Bibine dit que les Cognards n'étaient pas ensorcelés, donc on garde tous nos points. Et après avoir vu les enregistrements de Multiplettes, elle en a conclu que Harper avait vraiment attrapé le Vif d'or en premier.
— Saleté de Harper, grommela Ron. »
Ginny lui jeta un regard sévère.
« Tu n'as pas su ? Harper est toujours à l'infirmerie. Il s'est pris un Cognard en pleine tête. Il est dans le coma. Pomfresh dit qu'il ne va pas mourir mais... il risque d'y avoir des séquelles.
— Oh seigneur, hoqueta Hermione. Quel sport horrible !
— Pas la peine de réagir comme ça, se hâta d'intervenir Ron. Ce genre de choses n'arrive pas souvent.
— Même. Ça serait mieux que ça n'arrive pas du tout !
— Avec nos Batteurs hors-service, commença Ginny, il a dû penser qu'il était à peu près à l'abri des Cognards et il n'a pas fait assez attention. C'était une erreur de jugement. Il a trop fait confiance aux Batteurs de Serpentard. »
Hermione souffla.
« Peu importe de qui c'était la faute. C'est un sport dangereux qui ne sert pas à grand-chose. »
Ginny et Ron avaient l'air mortellement insultés, et même si Harry partageait leur indignation il fut soulagé quand Parvati Patil tapota son épaule, interrompant ce qui menaçait de se transformer en un débat enflammé que Harry avait entendu un nombre incalculable de fois.
Mais son soulagement fut de courte durée. Parvati, les yeux rouges et gonflés, lui donna un petit papier.
« C'est le mot de passe pour le bureau de McGonagall. Elle veut te voir, dit-elle de façon hésitante.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Harry en observant son visage pâli. »
McGonagall lui avait promit qu'elle le tiendrait au courant concernant les escaliers dès qu'elle en saurait plus, mais maintenant Harry craignait que quelque chose d'horrible ne soit arrivé. Les yeux de Parvati s'élargirent.
« Rien ! Je ne sais pas. Un truc à propos des escaliers, je crois. J'ai juste... Je ne pleure pas. j'ai juste un rhume, renifla-t-elle. Un méchant rhume. »
Elle fit demi-tour et s'en allant en reniflant bruyamment. Elle pensa même à tousser un peu. Ron la regarda partir, perplexe.
« C'était quoi, ça ? »
Harry secoua la tête mais Hermione soupira :
« Oh, c'est Anthony, j'en suis sûre. »
Ron et Harry la regardèrent sans comprendre. Ginny eut un reniflement hautain et Hermione secoua la tête.
« Anthony Goldstein, son petit ami. Ça fait des semaines qu'ils se disputent. Apparemment il est très jaloux.
— C'est un crétin, assura Ginny. Elle devrait le larguer. »
Hermione hocha la tête.
« Et par-dessus ça, elle est en froid avec Lavande aussi. »
Ron dit : « Oh » et enfourna un gros morceau de hachis dans sa bouche, un peu trop occupé à ne pas avoir l'air du tout intéressé par ce qui touchait à son ex-petite amie pour que ça soit crédible. Hermione sembla légèrement amusée par son manège.
Harry repéra Lavande alors qu'il se levait pour partir. Elle fixait son assiette d'un œil morose, poussant sa nourriture de sa fourchette. Ses longs cheveux blonds couvraient la moitié gauche de son visage et de son cou, dissimulant les profondes cicatrices laissées par Fenrir Greyback. Maintenant que Harry y pensait, il se rendait compte qu'elle passait la plupart de son temps seule, évitant tant Hermione que Parvati.
Il repoussa l'élan de compassion qui l'assaillit, ne sachant pas quoi en faire. Hermione le tira de ses pensées :
« On t'attendra à la tour. »Il hocha la tête et prit le chemin de la sortie. Il n'était pas convaincu que McGonagall l'aurait fait venir à son bureau juste pour parler des escaliers. Il se disait qu'elle aurait peut-être de bonnes nouvelles quant à l'état de Tommy, mais il savait que ce n'était qu'un vœu pieu. Ils s'étaient arrêtés à l'infirmerie avant le dîner et Tommy était toujours endormi – et dépourvu de toiles d'araignées, avait remarqué Harry. Il était peu probable qu'un événement miraculeux se soit produit en l'espace d'une demi-heure.
La gargouille qui gardait l'entrée du bureau de la Directrice avait l'air aussi bougonne qu'à son habitude. Harry ouvrit le petit mot de McGonagall et fronça les sourcils. Il n'y avait qu'un seul mot : Magie. C'était un peu bizarre étant donné que Parvati que lui avait dit que McGonagall lui donnait le mot de passe. Ça aurait été un drôle de mot de passe, quand même. Néanmoins, c'est ce qu'il y avait d'écrit sur le mot et Harry ouvrit la bouche pour le dire quand la gargouille se mit à parler.
« Ce qui ne peut pas être conjuré et qu'on ne peut pas faire disparaître ; ce qui ne peut pas mourir et vit pour toujours. »
Harry grimaça en regardant alternativement la gargouille et le mot. McGonagall utilisait des énigmes et pensait visiblement que Harry avait besoin qu'on lui donne la réponse.
« Magie, grommela-t-il, indigné. »
Il aurait réussi à trouver. On savait forcément ce genre de trucs quand on était ami avec Hermione Granger. Elle leur avait récité les lois de la magie plus de fois qu'il n'avait envie de s'en rappeler.
Il grimpa l'escalier en colimaçon, bien décidé à le faire remarquer à McGonagall. Mais quand il rentra dans son bureau, l'expression sur son visage l'interrompit. Ses traits étaient marqués et inquiets. Même les visages de ses prédécesseurs avaient l'air sombre. Cela dit, c'était toujours le cas. Le portait de Dumbledore, par contre, lui sourit, de la gentillesse dans son regard bleu. Harry revint à McGonagall :
« Professeur ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Asseyez-vous, Harry, dit-elle gentiment, mais sans sourire. »
Harry s'assit sur l'une des chaises rustiques qui se trouvaient à côté de son bureau, regrettant les fauteuils confortables qui avaient eu la préférence de Dumbledore.
McGonagall posa sa plume et le regarda avec une expression qui ne présageait pas de bonnes nouvelles. Harry se prépara mentalement.
« Comme vous le savez peut-être, commença-t-elle, Rowena Serdaigle avait enchanté les escaliers de Poudlard il y a bien longtemps pour qu'ils soient capables de se déplacer. »
Elle fronça les sourcils, exprimant clairement sa désapprobation.
« Mais chaque escalier est équipé d'un Sortilège de Détection. Ils peuvent bouger autant qu'ils veulent, mais dès que quelqu'un met le pied sur l'un d'eux, il doit s'immobiliser.
— Et le Sortilège ne fonctionne plus ? demanda Harry. Est-ce que ça veut dire que les escaliers ne sont plus... »
McGonagall leva la main et Harry se tut.
« Au contraire, Harry. Les Sortilèges de Détection sont toujours en place. Tous, y compris celui de l'escalier que vous et Mr Malefoy avez utilisé hier. Le professeur Flitwick les a examinés hier et a recommencé aujourd'hui. Il a reconnu son propre travail. Il n'y a aucun doute.
— Ce qui veut dire ?
— Ce qui veut dire que ces escaliers n'ont pas bougé tous seuls. Quelqu'un les a fait bouger. Et je peux vous assure que ce n'est pas quelque chose de facile. »
Harry commençait à comprendre pourquoi McGonagall avait l'air si inquiète.
« Est-ce que vous voulez dire quelque quelqu'un a essayé de me tuer ? »
Ou de tuer Malefoy ?
« C'est ce que je crains. »
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À vot' service - HPDM
Fanfiction\FIC TERMINÉE/ Des escaliers qui bougent tous seuls, un étudiant plongé dans un coma mystérieux, une silhouette sinistre qui rôde près de la Salle Commune de Poufsouffle... Cette année qui devait être de tout repos s'annonce plus mouvementée que pr...