Le vampire de Pouffsouffle - 6

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  Et il s'en fut à toute vitesse, désireux d'être le plus loin possible quand Ron, Hermione et Malefoy commenceraient à se battre. Il n'avait pas envie d'en être témoin. S'ils commençaient à s'envoyer des maléfices, se consola-t-il, au moins ils étaient en chemin pour l'infirmerie et Mme Pomfresh pourrait tous les soigner. 

Il se précipita dans les escaliers qui montaient au quatrième étage. Il espérait que ce n'était pas trop tard. Une fois qu'il fut dans le couloir sombre où Drago et lui avaient été attaqués par une silhouette encapuchonnée, il progressa sur la pointe des pieds jusqu'au mur qui conduisait à la pièce secrète. Le mur fumait, même si c'était à peine, et Harry se tint un peu en retrait. Il sortit sa baguette et s'assura que sa cape le dissimulait complètement.

Les minutes passaient et Harry envisagea de forcer la porte. Pour ce qu'il en savait, la pièce pouvait être vide. Il avait établi son piège avec soin, il avait même dû demander une nouvelle faveur à Ginny. Elle avait commencé par être indignée, mais s'était calmée et avait fini par accepter quand Harry lui avait expliqué ce qu'il voulait. Mais peut-être que ce n'était pas suffisant. Peut-être que le vampire de Poufsouffle avait trouvé un autre endroit à hanter, même si Harry lui avait offert cette pièce sur un plateau d'argent.

Le mur émit une lueur rougeâtre. Harry se redressa et retint sa respiration. La porte apparut et s'ouvrit lentement, et une silhouette sombre et encapuchonnée en sortit en s'essuyant la bouche. Harry attendit que la porte se referme pour ôter sa cape d'invisibilité. 

« Ne bouge plus ! ordonna-t-il, la baguette à la main. »

La silhouette fit volte-face, effectua un pas en arrière, et tira sa baguette.

« Tu ne vas quand même pas me lancer de maléfice, Lavande ? demanda Harry. »

La silhouette se figea, l'observant un long moment. Et puis elle grogna et tira sa capuche si vivement que cela ébouriffa ses longs cheveux. Elle avait un air sauvage dans le couloir peu éclairé. Ses yeux jetaient des éclairs, son expression s'était durcie ; même ses cicatrices avaient l'air en colère. Mais le regard qu'elle jeta à Harry était clairement blessé.

« Ah bah c'est sûr ! cracha-t-elle. J'aurais dû savoir que tu attendrais ici. C'est pour ça que tu as demandé à Ginny Weasley de patrouiller avec Parvati. Et moi qui pensais que tu me laissais patrouiller toute seule parce que tu comprenais. Mais non ! »

Elle grimaça.

« Tu m'as envoyée au quatrième étage parce que tu voulais attraper le méchant vampire.

― Ou le loup-garou, dit Harry. »

Elle grogna à nouveau.

« Pas vraiment. Demi-loup-garou, plutôt. Tu es content maintenant ? Est-ce qu'on va me mettre tout ce qui est arrivé sur le dos ?

― On devrait ?

― Non ! Harry ! s'écria-t-elle avec indignation. Comment est-ce que tu peux... J'ai stupéfixé Demelza. Voilà, j'ai avoué. Arrête-moi. »

Harry n'avait pas eu l'intention de l'accuser de tout ce qui était arrivé, ou même de quoi que ce soit de précis ; elle avait clairement des caractéristiques lupines, de la force, un meilleur odorat, mais les loups-garous n'avaient pas une magie plus puissante que celle des autres sorciers. Toutefois, quelqu'un qui rôdait dans le château chaque nuit devait savoir quelque chose.

« Qu'est-ce que tu fais, précisément ? demanda Harry. »

Son regard se trouvait attiré par une trace de sang sur sa joue, au coin de ses lèvres. Elle devait avoir remarqué ce qu'il regardait car elle l'essuya avec colère.

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