L'air pur et la lumière du jour qui se levait étaient un bon moyen de se remettre les idées en place, se disait Harry sur le chemin qui le ramenait au château. Il avait volé un long moment au-dessus des pelouses. Il se sentait même capable de pardonner à Ron et Hermione leur étrange comportement de la veille. Quoiqu'en y réfléchissant, il n'y avait rien d'étrange dans leur comportement. Alors que le comportement de Harry...
A quoi est-ce qu'il pensait ? Il ne parvenait pas à comprendre comment il avait pu sortir de l'infirmerie en pensant que Malefoy avait des sentiments pour lui, des sentiments autres que la haine et l'agacement. Il pensait que les lettres étaient responsables. Les fameuses lettres qu'il recevait si régulièrement, envoyées par des gamines ou des filles plus âgées, dont le contenu était plus sirupeux que de la guimauve. Cela dit, il y avait aussi souvent de la guimauve et du chocolat dans ces paquets. Certaines de ces lettres lui avaient fait secouer la tête avec incrédulité, d'autres l'avaient fait rougir, et elles avaient toutes fini à la corbeille avec les chocolats – qui étaient souvent fourrés au philtre d'amour.
Il y en avait eu beaucoup, surtout au début. Harry ne passait pas son temps à y penser, mais elles avaient dû le convaincre, sans même qu'il s'en rende compte, que penser que quelqu'un avait un faible pour lui simplement parce que cette personne le regardait bizarrement était parfaitement raisonnable.
Et bien ça ne l'était pas. Et Harry le savait. Voilà, tout ce qu'il lui fallait c'était une bonne nuit de sommeil pour se souvenir de ce qu'il savait déjà. Penser que Malefoy, qui l'avait toujours détesté, puisse... C'était risible.
Malefoy avait passé une journée horrible ; il était encore faible et probablement étourdi, désorienté. Il ne savait probablement même pas ce qu'il faisait. Il n'avait sûrement même pas réalisé que c'était à Harry qu'il s'accrochait. Et puis qui sait. Peut-être qu'avant que Harry n'arrive, Malefoy était en train de fantasmer sur les Harpies de Holyhead et que Harry l'avait interrompu au mauvais moment.
Il y avait d'autres explications plausibles auxquelles Harry aurait dû penser la veille. Il n'aurait pas dû en parler à Ron et Hermione. Ses pauvres amis. Les trucs qu'ils devaient entendre quand il déraillait.
« Harry ! »
Il plissa les yeux pour voir Ginny qui descendait l'escalier de pierre en courant à sa rencontre.
Si Malefoy devait avoir un faible pour quelqu'un, ça devrait être Ginny. C'était elle qui l'avait trouvé la veille. Elle qui l'avait sauvé cette fois. Et elle était belle et gentille.
Et c'était une fille.
L'estomac de Harry se tordit. Ce qui était bien compréhensible puisqu'il avait été voler juste après le repas. Ce n'était pas l'idée la plus maligne qu'il ait eue.
Ginny fut là en quelques secondes. Sans ses cheveux flamboyants, Harry ne l'aurait pas reconnue. Elle était enveloppée dans une cape épaisse et une écharpe colorée et portait l'un des bonnets tricotés par Hermione, dans le même genre que celui que Harry avait sur la tête. Harry ne pouvait s'empêcher d'admirer le travail d'Hermione. Elle s'était tellement améliorée en tricot qu'ils portaient tous ses bonnets et ses écharpes maintenant, pas parce qu'ils se sentaient obligés mais parce qu'ils étaient chauds et agréables. Elle avait même tricoté un pull Weasley pour Mme Weasley, avec les noms de tous ses enfants devant, ce qui avait fait pleurer Molly pendant trois jours d'affilée, et elle le portait même en été.
« Tiens, dit Ginny, j'ai quelque chose pour toi. »
Elle sortit un Gallion de sa poche et le tendit à Harry. Elle avait un grand sourire. Harry regarda le Gallion sans comprendre.
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À vot' service - HPDM
Fanfiction\FIC TERMINÉE/ Des escaliers qui bougent tous seuls, un étudiant plongé dans un coma mystérieux, une silhouette sinistre qui rôde près de la Salle Commune de Poufsouffle... Cette année qui devait être de tout repos s'annonce plus mouvementée que pr...