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Une découverte stupéfixante - 8

  — En effet. Vous voyez, la caractéristique la plus néfaste de la Magie Noire, c'est que c'est difficile à contrer. Les sorts de guérison n'ont pas d'effet sur les morsures de loup-garou, par exemple ; si quelqu'un perd ses doigts à cause d'un sort de Magie Noire, on ne peut pas les faire repousser. Poppy a essayé de guérir Tommy, mais aucun de ses sorts n'a eu d'effet. Soupçonner que c'est de la Magie Noire est donc logique dans un cas tel que celui-là. Mais le fait qu'il n'y ait pas de blessures visibles et que ses organes internes n'aient pas été touchés non plus est étrange. On n'a pas trouvé trace de potion dans son organisme non plus. On dirait qu'il est simplement endormi. Et maintenant, après avoir vu ces bougies, je pense en effet que c'est ce qu'il est... endormi. Stupéfixé par un sort de la même puissance que celui qui a conjuré ces bougies. Et c'est pour cela que l'annuler va être très difficile.

— Est-ce que vous être en train de dire que Tommy va rester endormi ? Pour combien de temps ? Jusqu'à ce qu'il meure ?

— Ce que je dis, c'est que nous en savons plus aujourd'hui que nous n'en savions hier, et ça, c'est déjà quelque chose. Nos options restent limitées, cela dit. Si je voulais faire disparaître ces bougies, les faire vraiment disparaître, j'appellerais tous les autres professeurs et on lancerait Evanesco tous ensemble. Je n'ai pas encore essayé – mais j'en ai l'intention – et je pense que ça marchera. Je ne sais pas combien de sorts et combien de personnes il faudrait, mais je pense que ça finirait par marcher.

— Donc si tout un tas de gens jettent des Enervatum sur Tommy, il se réveillera ? Ça le guérirait ?

— Oui et non. Ce n'est pas aussi simple. Si vous vous en rappelez, j'ai une fois été atteinte par quatre Stupéfix. S'il y en avait eu plus de quatre, je ne serais plus là pour en parler. Tommy est jeune et plus résistant, mais son organisme a déjà subi un gros choc ; essayer de le réveiller de cette façon en serait un autre. Encore plus important. Un choc auquel il risquerait fort de ne pas survivre. Si nous faisons ça, nous risquons de le tuer au lieu de le sauver. Et c'est en supposant qu'on arriverait à trouver exactement la bonne combinaison de pouvoir et de force. Combien de sorts seraient nécessaires ? Quatre, dix ? Trop peu, et il ne se réveillerait pas et il faudrait essayer encore, mais en gardant à l'esprit que jeter autant de sorts en même temps ne serait pas bon pour lui ; trop, et il est mort. Comme je l'ai dit, nous allons faire des expériences avec les bougies, essayer de voir quelle quantité de pouvoir est nécessaire, mais ça reste des devinettes. La guérison est une branche difficile de la magie. Attendre que le sortilège arrive de lui-même en bout de course serait plus sage.

— Attendre ? Des mois, des années ? Il n'y a vraiment rien d'autre qu'on puisse faire ?

— Mme Pomfresh va en parler avec d'autres Guérisseurs. Peut-être que ce cas n'est pas le premier du genre. Par ailleurs, trouver la personne qui l'a jeté serait fort utile. En général, il est beaucoup plus facile d'annuler son propre sort. 

— Et ça ne serait pas un choc pour son organisme, ça ?

— Si, mais moindre. Plusieurs Stupéfix lancés par un groupe de sorciers avec différentes capacités, différents pouvoirs et niveaux de concentration seraient bien plus risqués qu'un seul Stupéfix très puissant lancé avec une intention claire. C'est comme ça que nous savons que le sort a été lancé par une seule personne ; s'ils avaient été plusieurs, son corps aurait subi des dommages, probablement irréparables. C'est pourquoi nous avons du mal à trouver un précédent ; les victimes de Stupéfix simultanés se sont soit réveillées toutes seules après un moment, soit elles sont mortes. Tommy est toujours inconscient parce que la personne qui l'a stupéfixé avait une intention précise et claire, et le pouvoir nécessaire pour que ça marche. Avec plusieurs personnes à jeter le sort, la victime subit plus de dommages, mais ça ne veut pas forcément dire que le sort fonctionne. Les résultats sont trop imprévisibles.