Marques et cicatrices - 2

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C'était le matin et Ron était assis sur son lit, déjà habillé. Il était en train de faire ses lacets et jeta un coup d'œil à Harry qui essayait de reprendre son souffle.


« Quoi ? demanda-t-il lorsque Ron le regarda de nouveau. »

Ron haussa les épaules et se concentra sur les lacets de ses chaussures.

« Rien. Tu parles dans ton sommeil. »

Harry avala avec difficulté. Il avait la gorge sèche. Est-ce qu'il avait appelé Malefoy dans son sommeil ? Il ne dit rien et Ron n'insista pas.

Harry s'habilla à une vitesse record et se dépêcha de descendre dans la salle commune. Il espérait pouvoir parler à Parvati et Lavande avant de descendre au petit-déjeuner, mais aucune des deux n'était là. Il ne les trouva pas dans la Grande Salle non plus. Anthony Goldstein n'y était pas non plus.

Malefoy était là, par contre. Il a l'air triste, pensa Harry en le regardant fixer son porridge. Est-ce qu'il était ami avec Harper ? Harry n'en avait pas la moindre idée.

« J'arrive juste pas à croire qu'Anthony aurait assassiné Harper, disait Hermione. Il a mauvais caractère, ok, mais tuer quelqu'un ?

— Mais tu sais, je pensais, dit Ron. Tu te rappelles le match ? Et comment Harper avait été blessé par un Cognard ? Et si ça avait été Anthony aussi ?

— Mais les Cognards n'étaient pas ensorcelés, tu te rappelles, fit remarquer Hermione.

— Bah, il aurait pu annuler le sort ensuite, ou quelque chose.

— Depuis les tribunes ? Sans que personne ne le remarque ?

— Ouais, bon, tout ce que j'en dis c'est que c'était peut-être pas la première fois que quelqu'un essayait de se débarrasser de Harper. »

Hermione soupira.

« Et maintenant tu parles comme Harry.

— Hey ! »

Harry se tourna vivement vers Hermione.

« C'est gentil de te joindre à la conversation. La table des Serpentard ne t'intéresse plus ? demanda Ron, avant de pousser un glapissement. »

Harry soupçonnait Hermione de l'avoir piqué avec sa fourchette. Il se leva.

« J'ai pas vraiment faim, déclara-t-il avant de se précipiter hors de la Grande Salle. »

Il avait décidé de coincer Parvati avant le cours de potions. Ça s'avéra être assez simple, vu qu'elle était seule et qu'elle marchait si lentement qu'elle n'avançait quasiment pas. Elle ne pleurait pas mais Harry soupçonnait que c'était juste parce qu'elle n'avait plus de larmes à verser. Ses yeux étaient très gonflés.

Je devrais la laisser tranquille, pensa Harry en faisant le contraire.

« Non ! s'exclama-t-elle dès qu'elle le vit. Je t'en prie, Harry, je viens juste de parler à McGonagall, je ne peux pas... Je ne sais rien, d'accord. »

Harry ne bougea pas.

« Rien du tout. »

Elle soupira. Un soupir si fatigué que Harry faillit presque la laisser passer. Presque. Mais il ne pouvait pas.

« Je peux te dire que, oui, Tony pensait que je voyais Harper, mais ce n'était pas le cas. Je veux dire, j'aimais bien Harper. On a étudié ensemble quelques fois mais... c'est tout. C'était... Ses parents étaient des sympathisants de Voldemort, tu le savais ? »

Elle renifla.

« Et des fois, il disait des choses vraiment horribles sur les Nés de Moldus. Et sur toi. Je n'aurais jamais pu... Pas avec quelqu'un comme lui. Jamais ! »

Ses yeux se remplirent de larmes et elle les essuya rageusement.

« Et puis j'étais avec Tony ! Mais ensuite, après son accident, j'ai commencé à éprouver de la pitié pour lui. Il avait l'air si perdu. Et il n'arrêtait pas de me suivre. Tu sais qu'une fois je l'ai trouvé... »

Elle baissa la voix.

« Dans mon dortoir ? Mon dortoir ! Je comprends vraiment pas comment il y est rentré. Par une fenêtre, peut-être. Dingue. Et ensuite, quand on a demandé aux Serpentard de rejoindre l'A.D., Tony a pété les plombs. Il a dit que j'espérais qu'on inviterait Harper et que je me retrouverais à patrouiller avec lui. Franchement. »

Elle détourna le regard.

« J'étais juste... En fait, j'espérais que si on ramenait quelques Serpentard à l'A.D., ils arriveraient à contrôler Harper. Ça a super bien marché, hein ? remarqua-t-elle avec amertume.

— Et tu penses qu'Anthony aurait pu...

— Non ! s'écria-t-elle aussitôt. Tony est... Il peut vraiment être un crétin. Mais il n'est pas un meurtrier, Harry. Je le sais. Tu sais, l'année dernière, quand les Carrow voulaient qu'on apprenne tous le Doloris, ça le rendait malade et il vomissait à chaque fois. Il parle beaucoup, mais il ne ferait pas de mal à une mouche, vraiment. »

Harry ne savait pas quoi penser. Parfois, les gens pouvaient avoir l'air inoffensif mais ne l'étaient pas.

« Et pourquoi est-ce qu'il aurait été à la tour d'astronomie ? demanda-t-elle. Il déteste cet endroit. Et moi aussi. C'est là que Dumbledore est mort. Il... Il n'a pas pu, Harry. C'est impossible. Pas lui. »

Ce n'est pas moi qu'elle essaie de convaincre, réalisa Harry. C'est elle.

« Qu'est-ce que McGonagall a dit ? demanda-t-il. »

Elle renifla de nouveau.

« Tony a dit qu'il était retourné tout droit à sa salle commune, mais personne ne sait exactement à quelle heure il est revenu. Il n'a pas d'alibi. McGonagall l'a exclu temporairement. Il devra être interrogé par les Aurors... Ils ont appelé ses parents. Ils vont devoir le ramener chez lui. »

Parvati s'arrêta de parler et fixa le sol.

« Lavande me manque, dit-elle soudainement. »

Et puis elle secoua la tête, dit « Désolée », et dépassa Harry.
Harry aurait voulu sentir qu'il en savait plus après cette conversation, mais il ne savait toujours pas que croire. Il avait une envie irrationnelle de parler à Malefoy, mais ça ne rimait à rien puisque cette fois il n'était pas impliqué. Sauf que Harper est tombé de la tour d'astronomie, juste comme Dumbledore. Harry fronça les sourcils. S'il s'en donnait la peine, il pouvait tout relier à Malefoy. Mais ça n'amenait nulle part. Peut-être que c'était ça son problème. Peut-être qu'il n'aurait pas dû tout baser sur Malefoy au départ. Peut-être que ça ne faisait que l'aveugler. Peut-être que Malefoy ne savait rien. Même pas sur Tommy Wright.

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