Bon, je vous avoue. J'ai pas attendu de dépouiller tous les bulletins de vote.
Mais j'aurais peut-être mieux dû ne pas venir. Il est 22h45. Et je poireaute comme une con, devant la porte de l'immeuble de Ken. J'en suis à ma 8e clope, je viens de griller ma cartouche « clope plaisir » pour les 8 prochaines soirées. Son téléphone reste muet, et je tombe sur sa voix suave, m'invitant à le rappeler ou lui laisser un message.
A force, cette voix féminine, celle du « laissez un message après le bip », m'insupporte. Et je me promets que si un jour, j'en rencontre la propriétaire, je l'éclate. A coup de chargeur de portable.
Brrr, on tremble, n'est-ce pas ??
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- Ah, putain, t'es venue. Désolé, putain. Mais j'avais plus de batterie sur ce putain de téléphone.
- Waouh, ça fait beaucoup de putain, là.
- Pardon, maîtresse !
Même si je suis grave énervée après lui, je décoche un sourire, provoqué par sa réplique de grand gamin.
- Tu vas me dire que personne n'avait de chargeur pour Iphone, là où tu étais ?
- J'ai pas vraiment eu le temps de demander, j'ai pas arrêter de passer des fringues, et subir plein d'attaques sur ma peau avec ses foutues épingles !
- Mais t'essayais des costumes pour un clip ?
Il me fait rentrer, allume la lumière du couloir, et me fais signe d'aller au salon, il arrive. Je fais ce qu'il me dit, ôte ma veste et colle mon corps entre deux coussins de son canapé. Il me parle depuis sa chambre, j'entends pas tout. Mais je retiens « nouveau film », « tournage », « deux mois » et « beaucoup trop de fringues pour être vrai ».
Film ? Mais il est aussi acteur ? Et quand je vais découvrir qu'il est sculpteur ? Où doubleur pour des dessins animés ?
Il revient au salon, uniquement vêtu d'un bas de jogging aux couleurs de la Juve. Je reconnais le logo parce que Gilles était un grand amateur de foot. Passion qu'il partageait avec mon père, en soutenant les équipes italiennes.
Et de voir Ken, ce soir, avec le survêt' de ce club-là, malgré tout ce que j'aurais pu ruminer à son sujet aujourd'hui, j'ai la soudaine envie de le lui arracher.
Mais je prends sur moi, un peu désarmée par ce corps hâlé et bien taillé, gesticulant impunément juste à côté de moi.
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- Bière, il me demande depuis sa cuisine. Vin ? Vodka ?
- Un verre d'eau, je dis pour le taquiner.
- Te fous pas de moi, wech. Je suis sûre que tu dirais pas non à une HK bien fraiche ?
- Ça peut se tenter, je réponds.
Il s'installe à côté, me tend ma canette déjà ouverte et approche la sienne pour qu'on trinque. A quoi, j'en sais fichtre rien. Mais je vais pas le bouder indéfiniment. En espérant qu'il se décide à me parler le premier.
Parce que je sais vraiment pas par où commencer, pour tout vous dire.
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Parler ? Mais pour quoi faire, quand on peut s'embrasser goulument comme si la fin du monde était proche ?
Sentant une ferveur l'habiter doucement, je le calme.
- Tu voulais pas me parler ?
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Renaissance
FanfictionDes fois, dans la vie, tout ne se passe pas comme on l'aurait imaginé. Ne le dites pas à Justine, elle risquerait de ne pas vous vouloir que du bien. Elle l'a bien compris, qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut. Et vit avec cette foutue idée comme e...