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MEA CULPA DE FOU de vous avoir laissés comme ça une semaine sans rien. Mais c'est pas ma faute, c'est celle de la vilaine grippe qui est venue s'emparer de moi. Je vous jure, j'ai jamais été autant dans le mal, pourtant il m'en faut pour me mettre à plat mais là j'ai dégusté. même parler j'ai eu du mal tellement j'étais dans le rouge ! j'espère que vous me pardonnerez !

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-          Ken ?

-          Nope, c'est Hakim. Il est en cabine, il avait besoin un peu de dépressuriser.

-          Mmh... Sympa le jeu de mot, je le félicite en me forçant à émettre un bruit s'apparentant au rire.

Mais déçue, je laisse presque retomber mon téléphone que j'arrive à retenir avant qu'il ne chute sur le carrelage frais au sol.

-          Tu veux lui parler ?

-          Je veux pas le déranger s'il enregistre. Et puis si ça se trouve, il voudra pas.

-          Ecoute, la tipeu, il m'a parlé de ce qu'il s'est passé ce matin. Arrête de te prendre la tête, je lui ai dit la même. T'as p'tet abusé un peu en le soulant comme t'as fait, mais c'est Ken. Il prend vite la mouche et préfère se barrer plutôt que de discuter.

Hakim me « remet à ma place ». C'est lui qui le connaît mieux, je le découvre à peine. Et je saurais pour la prochaine fois.

-          Conseil de khoya, rappelle le d'ici une heure, et parle avec lui au calme. Ça pourrait que s'arranger, c'est pas la fin du monde non plus. Et comme ça, tu vois un peu que Ken et les réseaux sociaux, c'est pas une grosse histoire d'amour.

-          C'est moi qui suis allée fort aussi. Si tout le monde agit comme moi, ça m'étonne pas qu'il ait en horreur ce truc.

-          Mais que ça t'empêche pas de nous tenir au courant de ton voyage et envoyer des photos au marocain de service, il nous gave de fou depuis ce matin.

-          J'ai pas encore eu le temps de trop visiter, j'ai dormi, dégommé trois kilos de pâtisseries et marché cinq minutes sur la place.

A ce propos, mon père est juste derrière moi. Je me retourne et lui adresse un regard désolé. Il hausse les épaules, les sourcils et me fait signe que c'est l'heure de passer à table.

-          Comme ça m'étonne pas. Allez à plus la tipeu, et n'oublie pas ce que je t'ai dit. C'est mon reuf, je sais qu'il tient grave à toi, et j'ai encore envie de voir ta petite chetron.

-          Je vais faire ce que je peux.

-          T'inquiète. Allez, j'y vais, Idriss m'attend ! Bonne soirée.

-          Merci Hakim. Bonne soirée.

Je raccroche et rejoins mon père au salon, où une belle table est dressée, avec plein de plats différents posés sur une nappe aux couleurs locales. J'adore. Je m'installe en face de mon père et dévore des yeux tous les plats, qui dégagent tous une odeur merveilleuse, venant titiller mes narines et mon palais.

Echanger ces quelques mots avec Hakim a le don de me détendre un peu, en attendant de pouvoir en parler directement avec Ken. Le Khoya a raison, c'est pas la fin du monde. Si Ken tient vraiment à moi, comme moi je tiens à lui, il se pourrait bien qu'en rentrant, cette fâcheuse dispute somme toute ridicule, soit de l'histoire ancienne.

En tout cas, c'est ce que je me dis, de manière volontaire, en mordant dans cette part de pastilla au poulet, juste divine.

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RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant