Renaissance

∞49∞

           
13 Janvier 2020

Point de vue Ken

Justine vient de partir, à reculons, pour sa reprise du travail avec la fouinasse et tous les autres. Elle a gratté un max de temps avec moi, mais là, si elle voulait avoir une infime chance d'arriver à l'heure, sans devoir taper un sprint, ce qu'elle voulait éviter, elle devait me laisser.

Elle appréhende la reprise. Elle aime son boulot, un peu moins Hélène, mais elle aime encore plus se lever à dix heures tous les matins, en s'étirant comme les chats en levant vers le ciel ses fesses. Prendre son petit-dej' de sportif de haut niveau avec moi, calée dans le Vimle devant une connerie à la télé ; ne pas regarder le temps passer, se jeter sur moi et me réclamer un peu d'entrainement pour ne pas trop s'encrouter. Parler pendant des heures, évoquer le futur maintenant que tout va bien.

Elle a refait, juste pour se rassurer, une petite écho avant-hier et rien d'alarmant n'est à signaler. Si ce n'est qu'elle a dû trouver un stratagème pour fermer le bouton de ses pantalons avec un élastique mais sans que cela se voit. Elle a envoyé à son employeur un courrier avec la déclaration de grossesse, et même si la boss des RH de sa boite est censée garder le silence, elle savait très bien ce matin, en partant que tous ses collègues seraient déjà au courant. Elle m'a promis de filmer son arrivée pour en avoir la preuve, j'attends à tout moment qu'elle me l'envoie par message.

Sa mère repart demain finalement, elle a repris goût à la vie parisienne, et doit passer par ici avant de se rendre à la gare. Justine ne m'en a pas reparlé, alors je ne saurais vous dire si elle compte lui annoncer ou pas. A moins qu'elle n'enfile une robe XXL qui masque ses premières rondeurs, sa mère le découvrira d'elle-même j'en suis certain.

Avec les gavas, Elisa, Laura et tous les autres, on s'est un peu tenus à l'écart, prétextant une folle envie d'hibernation avec ce froid. On n'a pas échappé à Nouvel An, c'était d'ailleurs hors de question qu'on loupe la soirée. Elle a proposé qu'on se déguise tous, afin de pouvoir trouver une tenue camouflage. J'ai beau eu lui dire que ça ne sautait pas aux yeux, elle m'a recalé en me disant que pour Elisa, ça allait lui sauter aux yeux dans la seconde. C'est une maman, faut pas la lui faire. Alors bon, on est allés tous les deux faire un tour dans une boutique spécialisée et quand elle m'a montré son idée, j'ai dit que c'était hors de question mais elle m'a supplié de dire oui, on allait bien se marrer. Elle m'a convaincu en me disant que je serais épargné et qu'elle avait eu une illumination me concernant.

On a donc débarqué à l'appartement de Doum's le 31 au soir, à la bourre, parce qu'on avait galéré sa mère à rentrer dans le taxi tous les deux en même temps. On a sonné, Doum's Skywalker est venu ouvrir, et a vu ma belle puis a explosé de rire. Tous les invités présents, et presque au complet comme on était dans les derniers, se sont pointés dans l'entrée. Je savais que mon déguisement était plutôt sympa, je dois avouer que Justine avait maitrisé le truc mais alors elle...

-          Wech le sumo, tu viens pour le combat contre Dark Vador ?

Doum's l'a faite entrer, moi sur les talons dans mon costume de samouraï, avec mon petit bun sur le dessus et mon véritable katana, ramené du Japon. J'étais grave beau, d'après Justine. Elle me l'a d'ailleurs fait comprendre en me le criant quand on a fait l'amour, juste avant de partir.

Elle a discrètement, si tant soit peu elle l'était dans son truc gonflax à mort représentant un combattant obèse japonais, tout le long de la soirée, troqué tous les verres qu'on lui tendait, alcoolisés, contre les miens, d'eau ou de soda. Je ne sais pas si notre petit manège s'est vu, mais je crois qu'on a bien géré.

Je me lève du lit, et va pour me faire un café pour me caler devant un DBZ sur Game One. Son costume gît encore par terre contre le bureau. L'appart, c'est Beyrouth, sans dec' alors bon, je vais tout ranger, ça lui fera plaisir et je ne veux pas qu'elle en fasse trop. Et on a de la visite après-demain, c'est l'occasion.