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Troublée par ma séance de sport, du moins par le flot de sensations m'ayant envahi dans le dernier quart d'heure, je n'ai même pas remarqué que Hakim m'a déposée dans un « nouveau » quartier. Du moins, pas celui de Ken.

-          7534 B.

-          Il a changé de code ?

-          Fais-moi confiance la tipeu.

J'acquiesce, le salue et claque la porte. Le moteur puissant de sa nouvelle folie vrombit et en moins de deux, je ne vois plus qu'au loin les deux phares-arrières typiques de la marque. Si j'avais encore ma Ninja, je lui aurais bien proposé une course, on verrait qui est la tipeu dans l'histoire.

J'avance vers l'interphone de cet immeuble que je n'ai jamais vu de ma vie et tape le fameux code qui lui non plus ne me dit rien. Mais j'ai bien fait d'écouter Hak's, c'est le bon. La porte s'ouvre et me voilà dans un couloir lumineux, bien avancée. Et maintenant ?

Mon téléphone se met à vibrer dans la poche de mon short en cuir. Celui que j'adore porter avec ma blouse blanche de chez KMJ et mes derbies en cuir. C'est d'ailleurs comme ça que je suis habillée ce soir. J'ai failli emmener avec moi dans mes affaires mon vieux sweat NYU et un legging histoire d'être confort après le sport. J'ai donc bien fait de changer d'avis au dernier moment et de choisir une tenue plus... disons...appropriée.

Je checke mes notifications, un message tout frais venant de Ken attend d'être lu :

2e à gauche en sortant de l'ascenseur. Appartement C. bisous

Il est devin ou quoi ? Comment il sait que je suis là, perdue toute seule dans ce long couloir ?

Je suis donc ses instructions à la lettre, sentant mon cœur se mettre à battre comme si j'avais encore et toujours quinze ans et que je rejoignais mon premier petit copain, Ludo. Mais bienvenue dans le monde réel, j'ai vingt-neuf piges et mon homme, c'est Ken. Pour être honnête, j'ai gagné au change.

Je me retrouve devant une porte d'entrée déjà ouverte. Une silhouette que je connais bien, pour l'avoir eu contre moi toute l'avant-dernière nuit, se tient dans l'encadrement. Le manque de lumière dans le couloir de l'étage la rend diablement sexy cette silhouette, jusqu'à ce que je remarque un tablier la recouvrant de moitié.

J'éclate de rire avant de m'avancer vers lui et d'arriver à prononcer distinctement :

-          C'est quoi ces mystères ? Et cette tenue ?

-          Bonjour toi aussi Princesse, il répond vexé par mon manque de politesse.

Ou par mon rire enjoué et franc ?

-          Excuse-moi, mais tu m'as perturbée là avec ce machin, je dis en montrant du doigt son tablier par-dessus son jean's noir et sa marinière. Et puis je suis perdue là...

-          Absolument pas, bienvenue dans mon nouveau chez oim.

J'arrête de rire et tente de regarder par-dessus son épaule pour découvrir en avant-première son nouveau cocon qu'il m'a caché jusqu'à ce soir.

-          Petit cachottier. Bon tu me fais visiter ou quoi ?

-          C'est prévu que je te fasse une visite guidée, privée de chaque recoin de l'appart.

Son sourire évocateur me ferait presque oublier que j'ai une heure de torture physique dans les pattes et que je me voyais rien faire de plus ce soir que, bah... rien.

RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant