Point de vue Justine
La semaine qui vient de défiler a été compliquée. Pour mon quota de sommeil, j'entends. J'ai alterné entre deux formules, au choix.
1. Métro-Boulot-Ken-Pas trop de dodo.
2. Ûber-Boulot-Petite Mangouste-Gros dodo.
En choisissant la formule numéro 2, je savais qu'en rentrant chez moi, j'allais m'effondrer, le crâne haché menu au marteau piqueur. C'est que ça a du coffre, ces petits êtres. Elle ne voit rien mais sait se faire entendre.
La formule 1, optée en toute connaissance de cause, ne vous y méprenez-pas, ne m'a pas assuré un sommeil profond. Entre les soirées et les longues nuits à se découvrir dans son Dunlopillo de toute beauté, j'ai très peu dormi.
Il y a juste eu le lundi soir qui s'est trouvée être une soirée « calme ». Juste après qu'il m'ait avoué certaines de ses craintes et les raisons qui l'ont poussé à se méfier des gens dans sa vie, je suis restée blottie dans ses bras. À moins que ce soit l'inverse. Même si deux secondes avant, il m'a fait comprendre que je passerais à la casserole, pour ma nouvelle effronterie, il n'a finalement pas bougé d'un poil et est resté enfoui contre moi dans son canapé. L'intégralité du reste de la nuit. On s'est endormis l'un contre l'autre. Sans autre forme de procès.
S'il a eu peur de me perdre le temps d'une journée, moi j'ai craint de me perdre dans une relation naissante qui commençait déjà sur les chapeaux de roues. Mais en étant tous deux des adultes, qui ont appris de leur erreurs et échecs passés, on a crevé tout de suite l'abcès. On s'est assurés des bases solides en s'ouvrant un peu. Parce que je sais qu'il en reste des choses, à apprendre de nous deux.
Je n'arrive toujours pas à m'empêcher de penser que je suis peut-être tombée dans ses bras un peu trop vite. Après autant d'années passées auprès de Gilles, avec la volonté de fonder une famille. Mais de retour au point zéro, je n'ai pas réussi à me résoudre à rester seule pour de bon. Soit j'ai pas assez de volonté, soit Ken a remis en cause ma résolution. Ou un peu des deux, après tout.
Du coup, ce matin, je profite d'être seule dans mon pieu pour grasse-matiner outrageusement. Il n'est pas loin des 13 heures, mais faire la marmotte reste une de mes occupations favorites, après une semaine chargée comme celle-ci.
Hier soir, encore, j'étais de sortie. Au restaurant, avec tout son crew. Quasi au complet. La table, dans cette petite pizzeria, faisait limite banquet moyenâgeux tellement nous étions nombreux. A l'issue du repas, Ken est reparti chez lui. Non sans râler après son obligation matinale d'aujourd'hui, rapport à son film.
J'ai adoré la soirée d'hier, passée à manger et boire. Et surtout, les écouter tous, me raconter des folles anecdotes, en studio, en tournée, en soirée ou vécues lors de leur nombreux voyages « désorganisés » tous ensemble.
Ils ont tous leur personnalité, leur vécu, et je trouve ça super beau de les voir tous réunis, évoluer au fil des années et toujours aussi soudés, avec ce même objectif en chef de file, depuis la précédente décennie : se faire plaisir en charbonnant. C'est leur credo, revisité à ma sauce. C'est ce qu'il en est ressorti du discours en aparté de Hakim, qu'il a tenu en attendant les digestifs.
Je m'entends bien avec ce gros nounours. Bon, ok, aux premiers abords, il peut paraître un rien brute, à tirer souvent la gueule et cacher ses yeux noirs transperçant sous la visière de sa casquette. Mais sous cette carapace, sa façade, se cache un ourson en peluche, avec un cœur gros comme ça, sympa et bien déconneur. J'avoue, son regard toujours sombre là, peut dérouter, mais on s'y fait. Surtout si on apprend à le connaître.

VOUS LISEZ
Renaissance
FanfictionDes fois, dans la vie, tout ne se passe pas comme on l'aurait imaginé. Ne le dites pas à Justine, elle risquerait de ne pas vous vouloir que du bien. Elle l'a bien compris, qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut. Et vit avec cette foutue idée comme e...