Rodolphe (Chapitre 4)

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Rodolphe hésita. Quelque chose dans le ton de la présidente et cette réponse l'avaient interloqué.

— Mon oncle a fait mon éducation politique... Il m'a appris que ce genre de choses n'existe pas.

La douleur en faisant allusion à son oncle était aussi présente qu'au premier jour ou les journaux eriquiens avaient laconiquement annoncé l'exécution d'Orys et Saedor, les deux géants de la Guerre des Deux Alliances.

C'était peut être l'une des seules choses pour lesquelles il ne pouvait pas en vouloir à Aileen : tout le monde savait qu'elle avait été effondrée en apprenant la nouvelle et folle de colère. Le parlement avait fait passer cette décision sans son accord... Mais cela n'aidait pas à ressentir moins de peine, même des années plus tard.

La présidente but un peu de thé avant de rabaisser sa tasse et de les dévisager tour à tour.

— J'ai connu votre oncle, je l'ai rencontré durant une entrevue diplomatique. Bel homme, soit dit en passant, poursuivit-elle avec un petit sourire. Mais aussi et surtout prodigieusement intelligent. Il a eu raison de vous apprendre qu'il n'existe pas d'actes gratuits politiques... Parce que la possibilité que je vous offre est une première. Attendez, laissez moi vous expliquer !

Rodolphe avait fait le geste de se lever à demi pour la contredire et il se laissa de nouveau tomber dans son siège, faisant un geste désabusé de la main pour l'inviter à poursuivre.

— Nepsys n'est pas une planète comme les autres... Elle a été à l'écart de la scène trop longtemps.

Saskia fronça la parole et prit la parole en chinois pour la présidente.

La jeune femme se tourna ensuite pour traduire ses mots à l'empereur :

— Je lui ai dit que c'était aussi leur faute, cette mise à l'écart, ils l'ont désiré pour se mettre à l'écart des grandes crises financières du début du siècle.

Rodolphe était toujours surpris de la culture de Saskia, aussi bien historique qu'économique, et il lui adressa un hochement de tête. Eden lui jeta un coup d'œil en biais avant de se concentrer de nouveau sur la présidente qui reprenait la parole en astrayen, cette fois ci en s'adressant à la seule autre femme de la pièce.

— Je suis toujours impressionnée de rencontrer quelqu'un d'étranger capable d'aimer notre culture...

Ralph ne put s'empêcher d'objecter.

— Elle parle votre langue, mais cela ne signifie pas forcément qu'elle connaît votre planète...

Celui-là, s'il avait pu se taire parfois ! Rodolphe voulut le fusiller du regard mais la réponse amusée de la présidente qui arriva aussitôt l'en distraya.

— On n'apprend pas une langue comme le chinois si l'on n'aime pas la culture... N'est ce pas mademoiselle ?

Saskia acquiesça avec un sourire elle aussi.

— En effet. J'aime la culture chinoise et Nepsys depuis des années...

Le regard de la présidente brilla un instant avant qu'elle ne revienne à leur principal sujet, se tournant de nouveau plus particulièrement vers l'empereur. Rodolphe attendait ce qu'elle allait dire avec un étrange mélange d'appréhension et d'espoir.

— Majesté, Nepsys fait partie de l'alliance de l'AM.Erica depuis des années, mais était contre la Guerre des Deux Alliances. Nous serons peut être qualifiés de traîtres... Mais je veux vous aider, je veux redorer l'image de ma planète. Nous avons été les soldats qui tuaient avec les eriquiens des enfants, des jeunes gens, des vieux, qui anéantissaient des planètes... Je veux que nous soyons à vos côtés pour la reconstruction, la justice, le retour chez vous. Nepsys ne demande aucune contrepartie... Juste celle de garder avec Astra un lien diplomatique fort, parce que nous sommes prêt à vous aimer et vous aider. Lorsque le moment aura sonné pour vous de rentrer... Envoyez nous un messager. Le peuple chinois sera au rendez vous de la justice et de la liberté, au moins une fois dans l'Histoire.

Les enfants d'Astra T5 [SOUS CONTRAT D'EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant