Rodolphe s'apprêtait à proposer à sa sœur et son fils de redescendre, leur position restant dangereuse car ils pouvaient à tout instant glisser sur le sol trop lisses et se laisser entraîner vers le vide, lorsque Sibylle poussa un cri et leva la main vers le ciel.
— Attention ! Regardez !
L'Empereur leva la tête à son tour et son regard se voila, saisit soudain par un calme froid. Tout recommençait, mais il n'avait peur de rien. L'issue la plus probable de tout ceci était sa mort, et s'il craignait celle des etres qui lui étaient chers, il avait à présent l'espoir tout au moins de ne pas leur survivre.
D'énormes vaisseaux de guerres commençaient à se distinguer dans la rougeur de ce début DD matinee.
Des points menaçants qui grossissaient lentement et témoignaient de l'arrivée si crainte des vaisseaux d'Aileen.
Il se tourna vers son fils, jetant un coup d'œil inquiet à l'adolescent.
Celui-ci avait blêmi et dans son regard brillait un étrange mélange de tristesse et d'espoir malgré lui, comme s'il espérait encore une issue heureuse.
— Théo, je veux que tu me jures une chose. De nous tous tu es le seul qui peut s'en sortir en cas de défaite... Les Eriquiens voient encore en toi leur prince. Ne les défie pas s'il n'existe pas d'autre solution.
Le jeune homme lui renvoya un regard flamboyant, brillant de la passion que sa mère savait si bien mettre dans chacune de ses émotions, guidée et dominée par son sens du devoir et ses émotions, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
— Non ! Ne me demandez pas de vous abandonner. Et ne cherchez pas à me protéger. Laissez-moi faire mes choix, y compris celui de mourir à vos côtés. Je préfère cesser de vivre mais avoir usé de ma liberté jusqu'au bout, que continuer mes jours tout en ayant renié ce qui donne du sens à ma vie, ma capacité à vivre et par moi-même et faire mes choix.
— Théo, tu as quatorze ans, tu es un enfant !
Rodolphe sentait la panique l'envahir et étrangement un début de colère contre cet adolescent entêté qui refusait de se laisser sauver.
Celui-ci eut alors un petit sourire, amusé, et fit une légère pirouette sur lui-même, reculant hors de portée.
— Je le sais, mais je suis votre fils. Si ma mère n'a pas pu m'empêcher de partir, vous ne pourrez pas m'empêcher de rester.
Sibylle s'interposa entre eux avant que Rodolphe n'ait eu le temps de répondre. Il sentait réellement en lui l'angoisse, et s'il fallait intimider l'adolescent, il était prêt à le faire. Mais Theobald savait être caractériel et il commençait à comprendre que pour une fois il allait devoir souffrir de ne pouvoir agir.
— Théo tu...
— Chut tous les deux, le coupa Sibylle. Vous en discuterez plus tard. L'urgence là tout de suite c'est de descendre de cette tour, nous sommes une cible beaucoup trop visible en restant là et chaque minute nous met davantage en danger. Rodolphe, tu descends le premier cette fois ci, et tu bouges vite si tu veux qu'on te suive et nous mettre en sécurité.
La jeune femme le fixait de ses prunelles grises, reprenant le commandement comme souvent entre eux, et Rodolphe dû s'admettre qu'elle avait raison. Il leva la tête vers le ciel et constata de nouveau froidement l'approche des vaisseaux.
Ils semblaient maintenant beaucoup plus proches, rendant le ciel incroyablement menaçant.
— Très bien. Allons y.
Il n'avait pas le temps de râler et de demander à passer en dernier pour les protéger eux. Famille beaucoup trop argumentative, songea t il avec un mélange étrange d'agacement et de fierté.
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Les enfants d'Astra T5 [SOUS CONTRAT D'EDITION]
Science FictionTome 5 : L'enfant des deux mondes La guerre fait rage. Les enfants d'Astra ont passé des années dans l'espace à survivre comme ils le pouvaient... Il est maintenant temps pour eux d'entrer dans la dernière phase du plan. Il est temps de rentrer chez...