Fred m'embrasse légèrement sur le front et souhaite que j'arrête de m'inquiéter. Mais comment ne pas l'être quand il refuse de répondre à mes questions? J'ai carrément passé la nuit et le trajet à essayer de savoir le motif de sa rencontre avec Laventure mais monsieur veut rester discret comme l'avait fait mon superviseur.
Je soupire et descend de la voiture. Julia me rejoint. Main dans la main, on pénètre dans le bâtiment.
-Voilà, prends ces papiers et classe-les en ordre chronologique. Va t'installer là-bas, il me faudra mon bureau pour travailler.
-J'étais censée te tenir compagnie et non t'aider.
-Serait-ce le démon de Monica qui a pris possession de ton corps?
Elle éclate de rire à ma remarque et prend les papiers en question et va s'installer sur le petit canapé pour commencer à les classer comme je lui avais demandé.
-Mets ton téléphone sur alarme, à midi on doit manger.
Elle acquiesce et continue à sa tâche.
Je n'ai ni vu ni entendu monsieur Laventure de la matinée, je souhaite de tout coeur qu'il soit absent, je n'aurais donc pas à l'affronter après ce que je lui avais fait hier à la cafétéria.
-Maman, c'est pratique tous ces trucs verts?
-Julia, on dit comestible et ces trucs ont des noms: on a de petits pois, et par ici, c'est une salade.
Elle tire la langue et préfère prendre de la viande et trois bananes.
-Je te croyais spaghetti, esprit de Monica!
Elle s'esclaffe et s'asseoit.
-J'ignorais qu'on vous avait embauchée pour la gastronomie également.
Je sursaute en entendant M. Laventure derrière moi. Feignant de l'ignorer, je m'empresse de m'asseoir face à ma nièce mais il se permet de prendre place.
-J'ignorais que vous étiez déjà mère, voilà qui explique votre célibat.
-En fait...
J'interromps Julia qui allait surement gâcher mon plaisir: "Je ne pense pas que ce soit vos affaires, monsieur. Maintenant, ma fille et moi souhaitions manger tranquillement, si vous vouliez bien nous laisser."
Il sourit et se lève. Je le vois partir vers Nathalie qui l'attendait près de la porte. Je ressens une petite boule dans ma gorge quand je les vois s'embrasser avant de disparaitre de mon champ de vision.
Julia me taquine à propos de mon comportement et me traite de "rebelle Lucy" tout comme je l'avais fait avant en relevant le caractère de sa soeur avec elle.
-Telle mère, telle fille!
On se tourne vers cet inconnu qui nous souriait. Voyant notre air d'incompréhension, il poursuit: "Je me présente James Valsaint, je travaille ici, et vous êtes la nouvelle recrue, Nina Jackson. Désolé pour mon irruption mais je tenais à vous saluer."
Il me tend une main ferme que j'accepte en feignant un beau sourire, il salue Julia de la même façon.
-Comment connaissez-vous ma fille?
-Je me servais lorsque vous discutiez au sujet de vos trucs verts très pratiques.
Julia ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire, ce qui produit le même effet sur moi.
-En effet! Vouliez-vous vous joindre à nous?
Il sourit et s'asseoit près de moi. Nous avons passé un excellent moment à la cafétéria. James s'est révélé être un homme drôle, il nous a fait beaucoup rire grâce à ses blagues. Julia et moi en rigolions encore quand M. Laventure a choisi le moment d'entrer dans mon bureau sans mon autorisation.
-Mademoiselle Jackson, j'aurais besoin du dossier 0035.
Je tape vite le code sur mon ordinateur.
-Désolée, monsieur mais il n'est pas encore achevé. La paperasse exige beaucoup de temps et je n'en ai pas encore eu pour l'instant.
-Ce que vous auriez eu si vous ne le perdiez pas à bavarder avec M. Valsaint à la cafétéria.
Se tournant vers Julia, il devient plus gentil: "Pourriez-vous me laisser seul avec votre mère s'il vous plait?"
Julia acquiesce et sort du bureau, me livrant à cet homme.
-Quand m'auriez-vous parlé de votre enfant?
-Jamais! Cela ne vous concerne pas.
-Je sais mais je tiens à connaitre les grandes lignes de la vie de mes employés et j'estime que c'était important.
-Que désirez-vous savoir?
"Son père? Est-il vivant?", enquiert-il.
-Oui mais il ne vit pas avec nous.
-Aviez-vous peur de vous engager à cause de lui?
-Je ne pense pas que ca figure parmi les grandes lignes.
Il s'approche de moi et dépose ses mains sur mes épaules dans un geste tendre, il plonge ses iris dans les miens et formule une demande qui me surprend énormément: "Pourrait-on seulement discuter sans se crier dessus rien que pour une fois?"
Je baisse la tête afin d'éviter son regard de sorte que je ne m'y perde pas.
-Je considère que je suis bien seule.
Il soupire et me lâche, toutefois il s'appuie sur le bureau me confirmant qu'il n'avait pas encore terminé: "Vous ne faites pas aventure d'une nuit. Alors?"
- Des fleurs, des roses ou des lys, du chocolat et... Désolée, je dois travailler.
-On verra bien.
Il passe devant moi et s'en va. Julia entre immédiatement dans la pièce et se remet au travail, ce que je fais également.
Laissant Julia prendre un peu de l'avance, je marche en me plongeant dans mon téléphone. Lucy n'a toujours pas eu de nouvelles de sa fille ainée, ce qui revient à avoir Julia encore longtemps à la maison.
Couchée à repenser à la journée, mon téléphone sonne, il s'agit de M. Laventure.
-A une heure pareille, je risque de porter plainte pour harcèlement.
"Je ne peux m'empêcher quand l'objet de mon obsession me donne libre arbitre", me dit-il suavement.
Je prends un moment à essayer de bien cerner le sens de cette phrase: voudrait-il me faire comprendre que je lui plais? Bien non, tout à fait impossible! Roland Laventure n'a d'yeux que pour Nathalie. Elle doit être surement occupée donc il m'appelle pour tuer le temps.
-Je tenais à vous demander de ne plus ramener votre fille au travail, j'ai peur que ces moments entre mère et fille nous fassent prendre du retard.
-Ne vous inquiétez pas! Elle m'a même aidé à rattraper le temps avec certains dossiers qu'une personne m'avait fourni au dernier moment.
-Ne vous en prenez pas à moi!
-C'est vous qui aviez commencé en venant me parler de ma fille! J'avais envoyé un mail au grand patron qui n'avait trouvé aucun inconvénient à sa présence alors réjouissez-vous, vous allez la voir pour longtemps.
Il siffle et raccroche. Je ne sais pas ce qui lui a pris de partir ainsi mais je suis contente malgré tout car j'ai pu entendre sa voix avant de m'endormir.
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Tu M'appartiens!
Romance"Dès l'instant où je t'ai déflorée, je t'ai fait comprendre que tu es mienne. Tout en toi m'appartient alors va dire à ton petit chien de service qu'il est hors de question que je te partage avec lui." __________________________________________ Iss...