Chapitre 10

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-J'espère que vous n'aviez pas omis le préservatif parce que je ne veux pas perdre mon temps à chercher quelqu'un d'autre pour vous remplacer en cas de grossesse.

-Ne vous en faites pas monsieur! Sécurité assurée.

Il roule des yeux et s'éloigne de moi. Quand je suis venue ce matin, je l'ai surpris à broyer du noir, il hurlait sur ses proches collaborateurs même Nathalie n'a pas été épargnée. Il s'est visiblement calmé s'il peut se permettre de venir me taquiner maintenant.

Je voulais reprendre mon chemin lorsque je l'entends crier mon nom depuis son bureau:
-Jackson!

Malgré moi, je sursaute et après avoir lâché un juron, je me résouds à y aller. Il dépose un carton poussiéreux sur son bureau, ce qui me fait tousser, visiblement, il s'était déjà protégé le nez et m'a fait respirer son amas de poussière.

-Rangez-les moi par ordre chronologique, comme notre projet est en attente de confirmation, trouvez-moi dans ces dossiers de quoi me lancer sur un truc plus intéressant. En ce qu'il s'agit de votre compte-rendu de la semaine dernière, le voici, allez-me le reviser et rapportez-moi du consistant sans oublier le rapport de la journée et les prévisions de dépense de la cérémonie pour les orphelins... Il s'arrête un moment pour chercher un truc dans son bureau... Ah oui, votre programme de mise à niveau, allez le reviser également, vous passez votre temps à coucher et à faire la fête que vous n'arrivez plus à me pondre une bonne idée. J'allais oublier, retrouvez-moi pour la planification de la réunion avec l'ambassadeur américain dans deux heures, soyez à l'heure.

Je prends un moment afin d'enregistrer tout ce qu'il me demande.

-Mais une journée ne va jamais me suffire pour faire tout ca.

-Si vous n'aviez pas perdu votre temps à baiser hier soir, vous auriez été à l'heure ce matin alors arrêtez de vous plaindre de votre planning et assumez vos actes.

J'ouvre la bouche pour répliquer mais rien ne me vient, il a un peu raison après tout, j'ai perdu une heure à arriver ici puis sans compter le temps du déjeûner à la cafétéria. Je ne peux que m'en vouloir pour mon manque de temps, si j'avais su que j'aurai autant de travail, je me serais contentée de venir au boulot avec ma robe et de ne pas déjeuner.

-Sortez et ne revenez pas avant d'avoir terminé.

Je prends le carton en soupirant et m'en vais. Je ne sais pas ce qui lui prend aujourd'hui mais ca s'annonce mauvais pour moi. D'abord, il me demande de le retrouver dans la salle de réunion et maintenant, il désire que j'achève tout ca. Je prends mon téléphone et active un rappel pour la réunion.

Je terminais avec le rapport de la semaine quand le téléphone du bureau sonna, la ligne 2 clignotait.

-Mademoiselle Jackson, vous êtes demandée au bureau de M. Dupervil.

Zut! Il me reste tellement à faire, pourquoi souhaite-t-il me voir? Repoussant le dossier, je me lève à contre-coeur pour me diriger vers le bureau du grand boss. Etonnament, non seulement toute l'équipe était présente mais les chargés d'affaires et administrateurs également, lorsque mes yeux se posent sur Nathalie tenant la main de Roland et sur un  James soucieux, j'ai compris que tout était fini. "La dernière à arriver, la première à partir".

Lorsque M. Dupervil me voit, il éclaircit sa voix et débute la réunion. Après avoir évoqué toutes les formalités qui puissent exister, il enchaine:

-Vous pouviez constater qu'il ne vous ait pas été attribué des documents circonstanciels mais cette réunion est d'une telle improvisation que je peine à imaginer la suite des évènements...Vous souvenez-vous de notre dernière recrue Mademoiselle Jackson, levez-vous s'il vous plait!

"Oh non, pas ca!" Je tremble légèrement. Avec mes jambes qui ne tiennent plus, j'ai peur de tomber à cet instant. Il veut vraiment me virer devant tout ce monde, je vois Roland sourire du coin de l'oeil. Nerveusement, je passe une main sur ma jupe avant de relever la tête pour faire face à ce qui m'attendait.

-Là voilà, la raison de notre rencontre. Mademoiselle Jackson a soumis un projet très intéressant, un programme qui nous vaudra de l'or, si je peux me permettre. A travers ce projet, elle a suscité la curiosité de nos partenaires qui ne désirent que rencontrer notre tout nouvel élément, mes félicitations mademoiselle!

Mes joues prennent feu. Tous les yeux sont tournés vers moi, certains me félicitaient à haute voix, d'autres se contentaient de hocher la tête. A l'instar de Roland et Nathalie qui demeuraient impassibles, le feedback fût positif.

"Rasseyez-vous très chère et merci de nous avoir donné raison de vous engager. Toutefois, nos associés ont distribué sa brillante idée à quelques autres organisations affiliées qui ont aussi applaudi le projet. De ce fait, un budget vient d'être établi, vous allez vous rendre sur place et nous faire avoir de l'argent à n'en plus finir. Valsaint, Etienne et Magloire, vous êtes attendus à New York..."  Il regarde le papier devant lui puis reprend: "François et Rodrigue, à Santiago;  Jackson et Laventure à Paris. Vous partez dans deux jours et reviendrez dans un mois".

"Pourquoi dois-je m'occuper du bourlet?" Réagit-il à l'annonce.

-Vous êtes son chef d'équipe, vous devez la superviser afin que tout ne tombe pas à l'eau vu qu'elle est encore inexpérimentée.

-Et à qui la faute? Il fallait engager quelqu'un d'expérimenté et de compétent en plus.

-Calmez-vous, Laventure. Si cela vous dérange autant de passer un mois à travailler avec elle, considérez cela comme un congé bien payé.

-Je ne me rappelle pas avoir sollicité un congé, chef.

M. Dupervil regarde à nouveau son papier et se met à rire:  "Vous ne souhaitiez pas être éloigné de votre belle, je vous comprends. Alors, vous irez avec mademoiselle Etienne et M. Magloire à New York alors Jackson sera avec Valsaint. Ceci vous convient-il?"

Ce dernier fait la navette entre James et moi puis son visage se serre.

-Vous êtes le patron, je ne devais pas contester votre ordre aussi ouvertement mais gardons la répartition initiale, M. Valsaint est doué en chiffres mais les rapports psycho-sociaux ne sont pas de son domaine. Pour ne pas mettre en péril ce programme, j'accompagnerai volontiers mademoiselle Jackson.

Suite à cela, le patron met fin à la réunion. Etant donné que l'ambassadeur est venu un peu plus tôt, Roland en a profité pour démarrer la rencontre. Une fois, la décision de supporter le concours de jeunes en peinture a été prise, mon superviseur serre la main de son interlocuteur.

Les neurones en feu, je déambule dans les couloirs sans vraiment savoir où me conduisent mes pieds. Passer une journée à le supporter, c'est déjà pénible toutefois je pouvais profiter de la soirée dans mon lit alors un mois ne sera pas gagné. Je me remets alors au travail en appréhendant ce voyage qui promet d'être surprenant.

Tu M'appartiens!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant