Chapitre 18

9.6K 718 3
                                    

Je me fais vite une tresse. Ma petite robe bleue d'azur, me va comme une princesse, j'enfile des sandales plats et me lance à visiter le peu de ce qu'il me reste à voir de Paris.  Prenant des photos pour le bonheur de Julia, je me laisse charmer par toutes ces merveilles.

-Mademoiselle Jackson?

Une jeune fille s'approchait de moi en souriant.

-Vous êtes bien la benjamine Jackson?

J'acquiesce de la tête, ne sachant pas trop comment réagir.

-Oh mon Dieu! Puis-je avoir une photo avec vous? Bon sang! Vous êtes bien plus jolie en vrai! La Kim Kardashian des antilles, et votre frère est un vrai régal pour les yeux, dommage qu'il soit fiancé, lâche-t-elle d'un seul coup tout en tapant des mains.

Je m'avance pour qu'elle nous prenne en photo puis elle s'est vite empressée de la mettre sur les réseaux sociaux en m'identifiant et ce n'est qu'après, elle me donne son nom puis elle me montre de diverses photos de ma famille prises à plusieurs occasions, entre autres, je pouvais distinguer mon frère aux cotés de Sasha lors de la soirée des fiançailles. Il semblerait que cette fille nous suit vraiment de près.

-J'ignorais que vous deviez venir à Paris, alors vous êtes là pour voir un grand couturier, histoire de préparer votre robe pour le mariage?

-Non, très chère. Il s'agit plus d'une initiative de mon... Me rappelant que Roland m'avait exigé de la discrétion lors du travail, je me rattrape, disons que mon petit-ami avait voulu qu'on parte en vacances pour deux jours.

Elle regarde un endroit derrière moi et me tire par le bras, m'obligeant à la suivre. Ne sachant pas trop où elle m'emmène, je lui demande de s'arrêter; ce qu'elle fait, une fois arrivée devant une petite maison.

-Ce n'est qu'une auberge, il y a un petit restaurant où on peut déjeuner. Venez, c'est moi qui paie. Vous pourriez ainsi me dire vos impressions de la ville des lumières.

Je souris à sa proposition, ce n'est pas comme si je courrais un quelconque danger avec elle. Le plat fût succulent, cette Léa m'a raconté quelques anecdotes liés à la ville, puis m'a posé quelques petites questions auxquelles j'ai répondu prudemment. Elle a été jusqu'à me donner son numéro, même si je pense qu'elle a exagéré mais cela m'a fait du bien de passer du temps avec elle, j'ai pu oublier Roland et sa mauvaise humeur pendant quelques heures.

Je reçois une notification signalant que j'ai été identifiée sur des publications, je rigole en voyant ma face sur les photos de Léa, elle en avait pris deux à mon insu, je parais plutôt jolie sur l'objectif, je fais des captures d'écran pour les avoir en souvenir. Hésitant à aimer ou à commenter, je ne fais rien du tout, ou du moins, je pense le faire plus tard.

James me téléphone et me raconte sa journée, il me parle de l'enfer que lui fait vivre Nathalie, elle n'est pas la petite-amie de Roland pour rien. Trois jours s'étaient écoulés depuis l'incident de la gifle, il ne m'adresse plus la parole et laisse des notes sur la table ou sur mon lit pour me dicter mes tâches, il rentrait tard et sortait tôt pour ne pas me croiser, on dirait que j'étais la peste.

-Tu as vu l'article?

-Quel article?

-Une fille du pseudo "Vosidolesetmoi" a écrit un article à ton sujet, il semblerait que tu sois à Paris avec ton petit-ami. Elle s'attend à une demande en mariage et suggère déjà un double Jackson's wedding.

-Laisse tomber, James. Je ne suis pas madame Patricia Jackson, cela m'importe peu.

-Tu lui as finalement parlé?

J'allais lui répondre quand je vois Roland venir vers moi, je ne sais plus à quel moment est-il rentré. Il s'avance et me fait la bise sur la joue:

-Chérie, dépose ce téléphone et viens me trouver, on a un second round à préparer.

Choquée par ses propos, je ne réagis pas malgré la voix de James me demandant si je suis accompagnée. Roland se saisit alors de mon portable et modifie légèrement sa voix avant de raccrocher:
"Ma petite-amie et moi avions un truc à régler."

-Tu es malade!

-Oui, on ne vous paie pas pour papoter au téléphone sur un article bidon avec votre mec. Allez vous mettre au travail pour rattraper le temps perdu en donnant ce fichu entretient à cette croqueuse de commérages.

Je me lève et me dirige vers la salle de bain en claquant la porte, j'avais grand besoin d'une douche. Quelques mimutes plus tard, je sors de la pièce avec une serviette nouée autour de mon corps, je m'arrête un moment lorsque je perçois une voix de femme en colère. Je m'avance un peu plus pour voir Roland assis derrière l'écran de son ordinateur en appel vidéo avec Nathalie.

-La réceptionniste m'a carrément prise pour ta fille, Roland. Tu t'imagines! D'abord, pourquoi ne veux-tu pas répondre à ma putain de question? C'est qui, cette madame Laventure qui partage la chambre avec toi?

Je souris à ses mots, elle est donc jalouse de moi...Enfin, de la madame Laventure qui dort sur le lit d'à coté. Roland a voulu lancer un autre sujet mais elle persiste. Je comptais rebrousser chemin pour leur donner de l'intimité lorsqu'une idée folle me traverse l'esprit. Il s'était mal comporté avec James tout à l'heure, c'est à mon tour maintenant.

Je prends vite une crème et me masque vite le visage puis avec une serviette, je noue mes cheveux, espérant qu'elle ne me reconnaitra pas. Je m'avance et passe derrière lui, exprès pour aller vers le dressing.

-C'est qui, cette fille qui vient de passer en serviette derrière toi?

-Personne, Nathie. Arrête d'être paranoïaque, veux-tu?

Il me lance un regard froid, je ne peux m'empêcher de sourire et de lâcher d'une petite voix:

-C'est ta mère, chéri? J'enfile vite un maillot pour que tu me la présentes. J'avais hâte de la rencontrer, enfin, vaut mieux l'écran que rien du tout.

Nathalie laisse échapper un "oh" avant de raccrocher. Roland se lève vite de sa chaise et vient me trouver en criant:

-Vous avez conscience de ce que vous veniez de faire, petite imbécile?

-Oui, parfaitement. Vous aviez traité James comme un moins que rien tout à l'heure, il fallait bien que je prenne ma revenge.

-Vous êtes écervelée et vous vous comportez comme une sale gosse que des fois, je m'en veux de vous regarder encore, je...

-Vous quoi, monsieur "parfait"?

Je n'avais pas remarqué qu'on s'était autant rapprochés, nos visages sont à quelques centimètres de se toucher, sa poitrine gonflait et retombait tout comme la mienne. Il me faisait face, mes yeux se perdent un instant dans ses iris, il rompt le contact pour les poser sur ma bouche que je bouge en mordillant ma lèvre inférieure.

Sans trop savoir comment je me trouve dos au mur avec des lèvres sur les miennes et une main d'homme qui enlevait ma serviette pour laisser tomber mes cheveux en cascade. Comme à chaque fois que je suis près de lui, mes jambes deviennent faibles me poussant alors à passer mes pieds autour de sa taille, il bouge légèrement avant de me jeter sur son lit.

Tu M'appartiens!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant