Chapitre 22

8.9K 691 0
                                    

Pour une fois que je m'amuse sans penser à Roland, je me laisse aller. David avait laissé défiler tellement de musiques que je ne saurais compter le temps passé à danser avec lui. Lorsqu'il me lâcha, j'ai eu l'impression que mes pieds ne répondaient plus. Il m'avait demandé de m'asseoir sur un banc avant d'aller nous chercher à boire. M'assurant qu'il n'y a personne aux alentours, je retire vite mes talons pour souffler.

-Madame désire un massage?

-Roland, ce n'est pas le moment.

-Nina, on doit parler. Je peux savoir ce que...

-Ma belle, je t'ai apporté une coupe de champagne, tu dois avoir soif, le coupe David en me présentant la boisson.

Je la porte à ma bouche sous le regard inquisiteur de Roland. Une femne s'approche de nous et demande à entretenir avec lui du coup, je me retrouve encore avec David. La voix de Delacroix nous parvenait ici, il semblerait qu'il ait pris la parole pour présenter les rapports du mois. David m'explique alors qu'à la fin de chaque mois, il donne un bal pour fêter ses donations ou ses bénéfices du mois en exposant les compte-rendus mensuels.

-Un grand goujat!

Il rit à ma remarque et m'invite à danser à nouveau. Il me permet de déposer mes pieds nus sur ses chaussures de luxe pour éviter que je ne prenne contact avec le froid du pavé. Il était aux environs de deux heures lorsqu'il me proposa de me ramener à l'hôtel. N'ayant remarqué Roland nulle part, je finis donc par accepter.

-Ferrari, sérieusement? Lui fais-je remarquer en acceptant la main qu'il m'offrait pour monter.

Il me sourit et ferme la portière après moi avant de prendre place au volant:

-Ni plus ni moins que la FXX K, modèle de course vendue à près de 2.5 millions d'euros, ma belle. Il parait qu'il n'en existe que trente-deux dans son genre.

-Espèce de prétentieux! Tu ne connais pas l'humilité?

- Cela n'a rien à voir. Nous, les hommes riches, nous aimons bien sauver les apparences en nous cachant derrière la marque de nos voitures. Tu devrais plutôt demander des comptes à ton pseudo-mari.

-Comment ca?

-Le mec s'était procuré une Chiron l'été dernier qu'il avait fini par vendre à Franck avant de racheter une Aston Martin Vulcan, certains prétendent que ce petit bijou peut aller jusqu'aux trois millions.

-C'est absurde. Il ne se déplace qu'en voiture de location  et pourquoi irait-il acheter une voiture ici s'il ne peut l'utiliser chez lui?

Il hoche la tête mais ne me répond pas. Prenant appui contre la vitre, je regarde les bâtiments se défiler à toute vitesse à mesure que David accélérait. Une fois, devant l'hotel, il me tient la main alors que j'entreprenais de défaire ma ceinture de sécurité.

-Tu devrais savoir qu'il a un appartement ici, Nina. Il l'avait acheté à sa première venue en ville et depuis, il y vient quatre fois l'an et la voiture dont je te parlais est bien garée sur son double parking totalement sécurisé du style High-tech.

-A quoi cela vous sert-il d'en faire autant?

-Ma mère me disait toujours que les loups ne se mêlent pas aux moutons si ce n'est que pour les dévorer. Je n'ai toujours pas compris ce qu'elle voulait dire.

Sur ce, il descend et vient ouvrir ma portière. Il me baise le dos de la main en me souhaitant de bien dormir et un bon voyage avant de s'en aller. A ma grande surprise, Roland m'attendait dans le hall d'entrée. Il se lève en me voyant.

-Nina, il faut qu'on parle.

-Ca peut attendre parce que je suis fatiguée. Je dois dormir maintenant si je souhaite me récupérer de la soirée pour prendre l'avion.

Je le devance et me mets pratiquement à courir pour m'engouffrer dans la chambre. Il me suit sans piper mot. Après m'être changée et brossé les dents, je me couche en repensant aux dernières paroles de David, je ne pense pas qu'il ait raison car si Roland avait effectivement un appartement dans cette ville, il ne serait pas resté dans cette chambre avec moi.

-Tout compte fait, je ne me rappelle pas t'avoir vu partir du bal. Tu m'as laissée seule.

-Non, Faubert te tenait compagnie.

-J'ai passé une soirée merveilleuse. Il est un bon prince, il m'a fait rire, m'a fait passer la soirée à danser, à tournoyer et à me noyer dans ses yeux coquins. Ah ce regard scintillant quand il me complimente et sa manière de montrer au monde qu'il est fier de pouvoir marcher à mes côtés. Totalement...

-Maintenant que tu peux parler, on peut finalement avoir cette discussion?  M'interrompt-il en déposant les mains sur les hanches.

Alors que je comptais répondre, mon téléphone se met à sonner. Je lui demnade de patienter avec un signe de la main et décroche avec un sourire enfantin:

-Alors, jeune chasseur fidèle, c'est que je dois déjà te manquer pour que tu m'appelles.

Roland affiche son air inquisiteur, je me décide alors de le faire rager en activant le haut-parleur. Le rire de David envahit la chambre.

-Je ne peux me passer de toi, pas après cette magnifique soirée que l'on vient de passer. Je me demandais si tu n'étais trop fatiguée, on pourrait aller en boite en guise de dernier aurevoir?

Je comptais refuser mais la mine de Roland me réjouissait tellement que je fais tout le contraire. Après avoir raccroché, j'enfile vite une petite robe jaune qui m'arrivait plus haut des genoux et des talons rouges puis je descends pour attendre David à la réception. Roland vient se poster près de moi et me sourit.

-Tu vas où?

- Club.

-Tu n'as pas été invité alors je me passerai bien de ta compagnie.

Il me sourit et marche en direction de la porte en me disant:

-Désolé si je ne t'en avais pas parlé plus tôt mais une très belle femme avait sollicité ma compagnie pour cette nuit.

Sur ce, il s'en va alors que David ne tardait pas arrivé.

-On devrait aller autre part, me dit-il en me pressant de sortir.

-Et pourquoi? J'aime bien l'ambiance ici.

-Et il y a cette maudite Léa qui cherche un truc à se mettre sous les dents.

Il me désigne un coin du bar où se tenait effectivement Léa au milieu de deux filles. Son article me vient en mémoire, je souris en remarquant Roland un peu plus loin avec une rousse. Je compte bien faire d'une pierre de coup, je me penche alors pour chuchoter aux oreilles de David:

-Regarde, il y a ton ex qui discute avec Roland et si on donnait un spectacle à tout le monde. Léa devrait être ravie.

Il éclate de rire en secouant la tête. Sans hésiter, il dépose sa main au creux de mon dos et nous nous dirigeons vers le bar, feignant de ne pas remarquer la croqueuse de ragots.

Tu M'appartiens!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant