Chapitre 29

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"Mais tu es malade!" Crie-t-il en tenant la joue sur laquelle je viens de déposer une gifle.

-Tu m'embrasses sans ma permission puis c'est moi, la malade?

-A Paris, cela ne te gênait point de te faire embrasser par n'importe qui dans un club.

Je lui assène une seconde gifle: "Je t'interdis de me parler sur ce ton!"

Il touche son autre joue avec sa main libre. Il bouge légèrement la mâchoire comme pour dissiper l'effet de ma violence.

-Tu es venue chez moi pour me gifler?

-Non, pour parler. Puisque tu m'as manqué du respect, assume les conséquences.

-Je n'aurais pas à le faire si tu m'avais expliqué pourquoi tu les veux tous à tout prix, crie-t-il.

-Mais tu es bouché ou quoi? James n'est autre que mon ami.

-Quel genre de fille dort chez son ami et lui dit "je t'aime" dans une étreinte?

-Ce ne sont pas tes affaires!

-Admettons qu'il ne soit pas ton amant alors que trouves-tu à l'autre?

-Ce ne sont pas tes affaires!

-Figure-toi que si... Je croyais que notre relation avait évolué à Paris, tu avais répondu à mes baisers, je te rappelle qu'on a même failli coucher ensemble si ce n'avait pas été ce maudit appel ou vas-tu prétendre qu'il ne s'était rien passé?

Il s'était rapproché de moi et me caressait le visage du bout des doigts: "Réponds-moi, Nina. Je veux savoir pourquoi agis-tu de la sorte."

-Non, Roland. Ce serait plutôt à moi de t'exiger des explications. Pourquoi te comportes-tu si mal avec moi? Je veux comprendre tes sauts d'humeur. Pourquoi me fais-tu ca?

"Je ne peux pas m'en empêcher. Je ne peux pas me contrôler quand je te vois dans les bras d'un autre alors que tu aimes t'échapper des miens. Je ne peux me satisfaire de ces moments passionnés pour que tu feignes l'indifférence après. Ce qui me fait le plus rager, c'est de te voir embrasser ce gigolo devant moi." Il parlait tout en me secouant.

A un autre moment, ses paroles m'auraient plu mais pour l'heure, je ne ressens qu'une colère. Je me dégage violemment de ses bras: "Ne viens pas me faire une scène parce que ton égo en a pris un coup. Je te rappelle que c'est toi qui avais commencé et tu n'as aucun droit de me parler de la sorte compte tenu ta situation. Tu es en couple avec Nathalie et tu te permets de critiquer mon comportement avec mon petit-ami simplement parce que je t'ai rejeté. Quel macho, tu fais!"

-Ce n'est pas pareil. Nathalie est...

Mon téléphone nous interrompt. Je le prends pour voir le nom de David s'afficher. Posant un regard dur sur Roland qui lisait l'écran, je décroche:
"Oui, David!"

-Mon amour, où es-tu? Ta famille n'a pas cessé de me téléphoner.

-Je n'arrivais pas à dormir, je suis sortie faire un tour.

-Nina, ton frère dit que tu n'as jamais franchi la porte. Ne me mens pas, où es-tu?

Je soupire alors que Roland me demandait mon portable, puisque je refuse, il me l'arrache des mains: "Faubert, je suis désolé. J'avais un problème avec un dossier, j'ai dû appeler mademoiselle Jackson pour m'aider parce que je dois partir en réunion de très tôt demain. Si vous tenez à sa sécurité, je vous informe que je la raccompagnerai chez elle. Excellente nuit à vous!"

-Tu n'es pas douée pour les mensonges, il a donc tiré le gros lot. Facile de te tirer les vers du nez, me dit-il en me rendant mon téléphone, demain quand il posera des questions, contente-toi de répéter ce que je viens de dire en ajoutant que Nathalie était aussi présente. Je ne veux pas gérer une crise de jalousie.

Je replace mon téléphone dans ma poche et lui informe que je pars. Il me tire vers lui et colle son front au mien:"Je te raccompagne chez toi et puisque je viens de mentir pour toi, n'aurai-je pas droit à un merci?"

-Merci Roland.

-Ce serait bien trop facile ainsi mais bon, je vais le faire moi-même.

Il pose ses lèvres sur les miennes, il vient me serrer dans ses bras et bouge avec moi pour me plaquer au mur. Il relève mes bras de ses mains et entreprend de me les caresser. Je réussis pendant un instant à interrompre son baiser: "Roland, je dois rentrer."

-Tu n'es pas obligée! Passe la nuit avec moi.

-Je suis avec David maintenant.

-Non, je te promets qu'il ne va rien arriver. Dis-toi que je suis Valsaint.

J'éclate de rire à ses mots: "Au moins lui, il ne me saute pas dessus!"

-Et ce n'est pas l'envie qui lui manque.

Je lui demande de s'éloigner. Surprise de mon comportement, j'appelle vite James pour lui demander un service: "Ne me pose pas de questions mais te rappelles-tu de ces vêtements que je t'avais demandé de garder pour moi?"

-Oui.

-Apporte-moi un tailleur demain de très tôt chez Laventure.

-Qu'as-tu fait Nina?

-Fais-le s'il te plait. Je t'expliquerai tout demain.

Il accepte et me souhaite une bonne nuit. Roland me sourit et vient m'embrasser: "Dois-je conclure que la nuit sera torride?"

"Dois-je te rappeler qu'il ne va rien arriver? Je meurs de soif, où est ton frigo?"

Je m'étonne de me réveiller dans les bras de Roland. Avant de dormir, il m'avait proposé de porter un maillot pour me sentir plus confortable. Il avait tenu parole, il s'était contenté de se moquer de moi et de me serrer dans ses bras, il ne m'avait même pas embrassée. Lorsque j'essaie de me lever, il ouvre les yeux et me renvoie sur le lit avec un regard moqueur: "Putain, j'avais oublié à quel point tu es affreuse le matin mais je ne peux m'empêcher de me sentir bien à l'instant."

-Roland, il est déjà six heures. Il faut qu'on aille travailler.

-J'espère que tu ne vas pas accueillir Valsaint dans cette tenue désagréable.

-Désagréable?

-Oui, ca fait imaginer. Tes courbes sont trop évidentes. Prends une douche et reste ici. Je vais préparer le petit-déjeuner en attendant ton ami. Il est hors de question qu'il te voit ainsi, il peut se faire des films.

Il se lève et m'aide à mon tour. Il me montre la salle de bain et me donne une chemise: "Les serviettes propres dans ce placard, brosses à dents sur le haut. Et s'il le faut, tu trouveras de jolis sous-vêtements dans un des tiroirs de la chambre."

Lorsque je sors de la salle de bain, j'entends des voix au salon. Je conclus alors que James était arrivé. Je me dépêche de trouver ces fameux sous-vêtements qui étaient les miens étonnament. Je dois me rappeler d'en discuter avec lui. Le tailleur apporté par James était posé sur le lit. Je m'empresse de me vêtir et de ramener mes cheveux en une queue-de-cheval. Je prends mon téléphone et mes vêtements de la veille pour me diriger vers eux.

Ils prenaient le petit-déjeuner sans moi. Je salue James et prends place. J'avoue que la situation paraissait étrange. Lorsqu'on ait fini, Roland s'empresse de compliquer l'histoire: "Valsaint, il est inutile de vous dire que tout ceci restera entre nous."

-J'en aurais déjà parlé si je le voulais.

-James, partons maintenant, lui demandai-je. Tu es venu en voiture?

-Non, j'avais supposé que tu aurais la tienne. Sarah en avait besoin, c'est elle qui m'a déposé.

Voyant ma tête apeurée, il rajoute: "Non, je ne lui ai rien dit à part que je venais pour Laventure et que je te ramenais ton tailleur au bureau car il était au pressing d'à coté de chez moi. Quoique tu ne l'aies pas mérité, vu le coup bas que tu viens de faire à David."

Tu M'appartiens!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant