Chapitre 23

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-Nina?

David me pince et m'oblige à tourner la tête en affichant une mine faussement surprise.

-Léa? Mais que fais-tu ici?

Elle vient vers nous en sautillant et me prend dans ses bras avant d'embrasser David sur la joue.

-Il faut bien que je travaille. Je cherche le nouveau sujet de mon article et quoi de mieux qu'un club fréquenté par les riches de notre société.

Elle n'a pas tort, d'autant plus que ce sont ces potins qui lui font gagner de l'argent.

-Alors, le petit-ami n'est autre que le riche David Faubert, me demande-t-elle.

-Les gens vont finir par se lasser si tu t'amuses à parler de moi deux fois de suite sur ton blog.

-Aucun intérêt. Il suffit que tu me donnes une histoire et on en discutera.

Je savais que j'allais réussir à la mener à raconter ce que je voulais exactement. Je me penche alors de façon à ce qu'aucune oreille indiscrète nous écoute.

-Je te conseillerais d'être très attentive durant les prochaines minutes, observe un peu plus le couple là-bas, dis-je en lui désignant Roland et Elizabeth.

Elle affiche un sourire satisfait et me remercie. Toutefois, je lui demande de ne pas nous perdre de vue. Elle a immédiatement fait le lien entre David et la rousse, puis retourne à sa place.

Lorsque le disc jockey roule un jazz moderne, David m'entraine sur la piste sans cérémonie. Il me fait tournoyer puis me fait sauter, je remercie le ciel d'avoir pensé à ne pas porter une robe qui me collait à la peau sinon je serais morte de honte à ce moment. Il me plaque à lui et me demande de me lâcher.

Je tire sur ses bras et on commence à tournoyer et à laisser apprécier une chorégraphie improvisée. Je termine avec une jambe autour de lui alors que l'autre se plaçait plus bas que son entrejambe. Ses yeux brillaient tellement que lorsqu'il se rapproche de moi, je n'ai pas pu l'éviter, il avait placé ses lèvres sur les miennes. J'ai répondu à son baiser sans me poser de questions. Il m'entoure de ses bras et me fait pencher en guise d'une bonne finale. Des applaudissements viennent interrompre notre baiser. On s'est donné en spectacle royalement.

Il me relâche et me conduit à notre place, des gens viennent nous féliciter et cela m'a permis de découvrir qu'il était le propriétaire des lieux, encore une surprise! Léa vient commenter en nous assurant qu'elle a pris en photo notre baiser et compte bien s'en servir. Je voulais l'en dissuader mais David avait préféré laisser passer, ce n'est pas comme si lui et moi allions nous revoir un jour de toute façon!

David m'informe que Roland et son ex étaient partis et je m'en veux de ne pas m'en être rendue compte. Il me propose de me raccompagner à l'hotel et j'apprécie vraiment le fait qu'il n'ait pas du tout fait allusion à notre baiser.

"Il essaie d'agir en gentleman. Idiote!"

-Tu ne dors pas? Demandai-je à Roland, lorsque je l'aperçois sur son ordi.

-Non, je voulais m'assurer que tu ne sois pas ivre à ton retour et te rappeler qu'on a un vol à prendre cet après-midi.

Je roule des yeux et me laisse tomber dans le lit, je m'endors tout de suite.

L'alarme explosait littéralement la chambre, je prends vite l'horloge et l'arrête. Je m'assieds et m'étire un peu.  Le lit de Roland est vide, je dirais même qu'il n'y a pas dormi.

"Il est midi trente, Nina. Tu voulais qu'il y reste pour te regarder dormir?"

Mon téléphone me signale un nouveau message: James m'informe qu'il vient de franchir la porte de chez lui et  dit avoir hâte de me revoir. Je souris à son texte mais ne réponds pas de suite. Je me lève pour prendre une douche avant d'entamer avec mes valises.

Alors que Roland remettait la clé, je reste debout près de la porte à penser à David: il ne m'avait pas appelé pour me souhaiter de bien voyager. J'ai même l'impression d'avoir déjà été oubliée. On croirait qu'il lisait dans mes pensées car je vois se garer une Ferrari trop bien connue. Il descend de la voiture et affiche un grand sourire quand il me voit.

-Coucou, ma belle!

-Encore ce surnom débile! Lui répondis-je en souriant.

-S'il peut te faire sourire, il est tout sauf débile.

-Je pensais que tu m'avais déjà oubliée.

Il s'approche et remet une mèche de mes cheveux en place avant de prendre mon visage en coupe de ses mains, il dépose délicatement ses lèvres sur les miennes puis me sourit:

-Tu es inoubliable! Je voulais te dire au revoir correctement mais j'ai été un peu retardé avec une réunion. Je peux te déposer à l'aéroport?

-Roland sera avec moi, David, inutile de te déranger.

-Au contraire, ma belle, ca me ferait plaisir. Chaque seconde passée en ta compagnie m'est précieuse...

-Je ne vous dérange pas, j'espère! Intervient Roland, on a un avion qui nous attend Nina.

-Vous voyagez en vol commercial?

-Oui, David. On a beau être riches mais le travail, c'est le travail. Hashtag ONG! Lui répondis-je.

Il éclate de rire avant de nous proposer d'utiliser son Jet privé.

-Les billets ont été payés par notre patron, ne pas les utiliser reviendrait à cautionner un détournement de fonds, réplique Roland.

Il aurait pu refuser poliment mais il faut qu'il en rajoute encore. David acquiesce et me propose son bras. Nous sortons tous les trois avec les employés de l'hotel qui se chargeaient de nos bagages derrière nous.

David me serre dans ses bras et me promet de garder contact avec moi. Je le salue et nous nous disons finalement au revoir lorsque le haut-parleur annonce l'embarquement... Assis dans l'avion, je me décide enfin à réprimander Roland pour son comportement odieux envers David.

-Je sais bien que tu ne l'apprécies pas mais il ne fallait pas être aussi méchant. Tu aurais pu l'écond...

-Tais-toi, Nina. Il aurait fallu qu'il se mêle de ses affaires d'abord. En quoi le vol commercial le regarde-t-il?

-Il a voulu être gentil mais toi, tu ne peux pas le comprendre.

-Effectivement, je ne m'empare pas des filles lors des bals et je ne danse pas le modern jazz, me lâche-t-il.

Je le toise et prends un magazine pour ne pas continuer la conversation.

-Réveille-toi, on est arrivés. Me dit-il en me secouant.

Je ne sais plus à quel moment je me suis assoupie. Il tenait déjà nos valises et il m'aide à me lever puis ensemble nous nous dirigeons vers la porte de l'avion en suivant certains passagers qui bavardaient entre eux.

Tu M'appartiens!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant