TEXTE - Le vent du printemps

coincé entre le rêve et la réalité

Parfois j'y repense.

Et j'me dis que c'était beau quand même.

Tu te souviens.
Le souffle d'un brasier.
Un souffle de vie, et on a brûlé avec lui.
Tous les deux, main dans la main.

Nos ombres elles se sont jamais quittés, toujours à faire des conneries ensemble.
Ouais, avec la vie on a livré
notre meilleur combat.

Parce que depuis le début on est là et on n'a rien lâché, on n'a jamais rien laissé passer.

On s'est soutenu et aimé comme deux frères.

Depuis toujours on s'épaule et on se sert de l'autre comme béquille lorsqu'on n'arrive plus à avancer.

Lorsqu'on tombe de trop haut on est là pour se rattraper l'un l'autre, pour qu'on se fracasse pas trop la gueule contre la réalité.

Et même si on s'est parfois mis sur la gueule pour chacun se remettre sur le droit chemin, avec un bon coup de pied au cul, on était là. Toujours.

Et c'est ce qui me fait penser que c'était beau putain.

Parce que malgré toutes les merdes qui nous sont tombées dessus on n'a rien lâché.
On a continué à vivre nos rêves, à voler sous la pluie, à dévorer le soleil.

On n'a jamais perdu notre temps. On a toujours profité de chaque instant. Même pour faire de la merde ou s'ennuyer ensemble on trouvait toujours un truc pour faire durer ces instants, les faisant devenir les plus beaux souvenirs de nos vie.

Et parce que t'étais comme un frère pour moi, je vais t'épauler et te sortir de tout ça.

Tu verras un jour tu pourras à nouveau respirer par toi même, sentir le vent sur ta peau, manger des churros jusqu'à t'en exploser le bide.

Tu pourras draguer toutes les nanas qu'tu veux et danser sous les lumières de minuit.

J'te l'jure que je ferai tout pour que tu vives à nouveau et que tes rêves les plus beaux ne pourrissent pas au fond de ton tombeau.

J'te laisserai pas partir.

Parce que c'était beau putain.
Si lumineux et si chaud qu'on a finit par se brûler et que désormais, tu es coincé entre le rêve et la réalité.

   Coincé entre le rêve et la réalité
       _ Marie-Cécilia Berlion