amoureuse de tes nuits

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Je volais avec le vent, brise rayonnante entre tes doigts.

Je mourrai sous tes paroles, échos lunaires qui serpentaient entre nos draps.

Je vivais de tes rires, de tes étoiles brisées.

Je rencontrais ton regard avant que l'aube n'aspire la nuit.

J'avais une place dans tes yeux, dans ton esprit et au creux de ta poitrine.
J'avais le cœur brûlé, il fumait l'amour que j'avais pour toi.

De cet amour imparfait, qui a brisé et fait naître mon âme à la fois.

Mais tu compose désormais les ruines de cet amour impossible,
Et nos poussières me glissent entre les doigts.

Ton visage s'efface, s'enfonce, s'effrite,
Je m'accroche à l'orbe noir de tes yeux, mais tu semble indifférent à l'idée de disparaître.

Je ne veux pas te laisser plonger dans le puit de tes idées noires.

Je t'emmènerai en haut des montagnes, où l'oxygène manque, ou le cœur est ivre, près des cieux, et du froid polaire. Qu'il te réveille, que la neige sois la seule chose qui coule sur tes joues.

Tu es le livre de ma vie, tu vibre en moi comme les mots du soir, à chaque chapitre, une phrase de toi se perd, se glisse entre les lignes, et me vole un sourire.

Tu sembles t'être perdu, pourtant dans le labyrinthe de tes pensées, j'ai toujours su te retrouver, toi et les "je t'aime" que tu me murmurais, toi et les danses de minuit que tu m'offrais, toi et tes baisers volés, toi et tes mains qui me caressaient.

Mais tu as du papier de verre entre les lèvres pour trancher les mots que tu veux dire.
Tu as un joins entre les doigts, caresse brûlante, qui t'empêche de rêver.

Tu sembles avoir oublié qu'on aimait brûler ensemble, et qu'entre nos cœurs, c'est le même rêve qui s'agitait.

Tu étais la main qui me relevait, les bras qui m'entouraient dans les nuits sans étoiles, les lèvres qui m'arrachaient à la vie et me rescucitaient.

Laisse moi retrouver la lumière de tes yeux. Ne m'évite pas, ne me brise pas, laisse moi apparaître près de toi, et laisse moi t'aimer, jusqu'à ce que tu réussisse à t'aimer toi même.

Allez, mon amour,

Aime toi,


Aime toi.








   Amoureuse de tes nuits
       _ Marie-Cécilia Berlion

TEXTE - Le vent du printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant