éclatement humain

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Une tache bruyante la soulève,
Éclos un pansement fait d'albâtre.
Le vide accueille sa courbe d'Eve.
Et le sel du monde agrippe ses nuances âcres.

Son sein tressaute et voilà un nombril.
Les traits scalpent son corps d'un arrondissement doré.
Son crâne s'est couvert du soleil des îles.
Des tuiles blanches enferment ses os déliés.
Puis la pupille lancinante s'exprime,
Et la courbe d'un cil déploie une blanche perle.

Une douce lune brille dans sa gorge,
Et des boutons de roses s'écrasent sur la pulpe de ses lèvres.
La chair brille sous des grains qui hébergent,
La soute marroné d'un cercle passant du basané au brun aigre.
L'échine s'allonge et se plonge en un centre osseux, à l'extrémité d'une nouvelle frontière.

Longue agglomération de fils s'enlisent et rougeoient.
Un liquide brillant en perles de rubis frappe ses lignes bleutées.
Et on observe des branches, pâles et douces croître de cette informité, s'effilocher, se détacher et s'embrasser.

Des ronds, allongés, galbés et musclés de poings féroces.
Une oreille écoute la sonorité du monde, et deux ronds surprennent des fleurs parler.
Lorsque sa paume est tracée, retirée du carcan d'un obstacle intouchable.
Elle caresse ou griffe, selon les maux de son cœur,
Elle est le porte parole de son âme.

La naissance de vie se prolonge, écarte les membres, encadre un vent tempétueux.
Puis la peau trace son chemin, libère sa main.

- Éclatement humain
     Marie Berlion

TEXTE - Le vent du printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant