Louise avait été particulièrement enthousiaste ces derniers jours. Sa mère commençait à se poser des questions sur ce mystérieux garçon avec qui elle allait faire de la photographie mais son mari essayait de la rassurer, heureux de voir sa fille rayonnante. Anna et Marie savaient aussi que quelque chose se tramait, surtout depuis que Louise avait eu ''un empêchement'' et n'avait pas pu se joindre à elles pour leur habituelle sortie du dimanche après-midi. Néanmoins, elles n'avaient pas encore voulu forcer la main de leur amie et attendait simplement qu'elle soit prête à tout leur dire.
Arrivées chez Marie pour se changer, Louise regarda une énième fois son téléphone pour savoir si Johan lui avait répondu. Pour une fois qu'elle avait pris une initiative, elle espérait ne pas s'être trompée. Un soulagement la parcourut lorsqu'elle lu la réponse tant attendue : « J'ai quelques rendez-vous au salon ce soir mais tu peux venir si tu veux et on se verra entre :) ». Oui, oui elle pouvait faire ça. Elle avait déjà visité le salon dimanche mais vide alors elle était impatiente de revoir le lieu avec un peu plus de vie cette fois-ci. « Oui super, je viens dans une quinzaine de minutes alors. Je peux apporter mon appareil ? ». Il lui répondit par la positive et la jeune fille se dépêcha de rejoindre ses amies dans le salon.
-Dites, ça ne vous dérange pas si je ne travaille pas avec vous aujourd'hui ? Comme il fait un peu moins froid j'avais envie d'aller faire quelques photos ...
-Non pas de soucis ! lui sourit Anna.
-De toute façon c'est vendredi les vacances alors on a quasiment pas de devoirs. Tu veux qu'on vienne avec toi ? demanda Marie.
-Non, s'empressa de répondre la blonde. Je préfère y aller seule, je suis plus inspirée quand je suis toute seule dans mes pensées, vous me connaissez, justifia-t-elle.
-D'accord, à demain alors ?
-A demain.
Elle enlaça ses amies, récupéra son sac à dos avec ses affaires de cours et son appareil puis quitta la maison de Marie.
Après quelques minutes de bus et quelques autres supplémentaires de marche, Louise arriva devant le salon de Johan. Au milieu de ce vieux quartier, entre une fleuriste et une boutique de vêtement, la devanture artistique du salon était sympathique. La première fois elle s'était imaginée quelque chose de très sombre, avec des gros graffitis ou des décorations style tête de mort mais il n'en était rien. A l'extérieur, le salon était un mélange de bois foncé et de briques noires. A droite, une double porte massive en bois était ornée de deux fenêtres comme des vitraux sur leur partie supérieure. Au dessus de la porte, contre la façade une planche de bois de la même couleur que celui de la porte était ornée de l'inscription « Never Enough » puis il était précisé en dessous que c'était un salon de tatouage. A gauche, une immense fenêtre incluait les passants dans l'intimité du salon. Avec un cadre réalisé dans le même bois que celui de la porte, la fenêtre semblait ressortir sur l'extérieur, créant une petite banquette à l'intérieur. Elle était située vraiment très bas, à environ 30 cm du sol. Louise trouvait cela beau.
Elle entra. Il lui fallu quelques instants pour reprendre ses esprits : le salon ne semblait plus le même que celui qu'elle avait découvert dimanche. Bien sûr, au niveau de la déco, rien n'avait changé. Les murs étaient toujours en deux couleurs, les deux-tiers inférieurs faits en lattes de bois sombres tandis que le haut était dans un gris foncé. Les fauteuils noirs en face de l'entrée étaient toujours là et un jeune homme en costume y était installé et lisait un journal. Les rideaux du fond débouchant sur les deux salles où les tatouages étaient réalisés n'avaient pas bougé. L'escalier en colimaçon au fond à gauche était bien à sa place, juste après la grande bibliothèque remplie de livres de dessins et de tatouages. Le regard de Louise se porta vers le comptoir contre le mur près de la fenêtre où elle espérait trouver Johan mais non, personne n'était là. Timide, elle fit quelques pas dans le lieu. Pas encore très à l'aise, elle se décida pourtant à se rapprocher du comptoir afin de contempler les dessins accrochés au mur.
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Prudence et Audace
Romance"Je sais pas comment expliquer ça. Il était si beau. Vraiment. Mais aussi très différent de moi. Si ça m'a fait peur ? Oui, bien sûr ! Mais j'ai pas choisi ce qu'il s'est passé en fait. Ça s'est fait comme ça. Enfin je crois ! Si tu lui demandes, il...