Louise bâilla et regarda sa montre. Jamais la messe ne lui avait paru si longue. Et ennuyeuse. C'était déjà la troisième fois que sa bouche s'étirait depuis le début du service. Ou bien était-ce parce qu'elle était fatiguée ? Après avoir raccroché avec Johan, elle avait cherché en vain le sommeil, ne s'endormant que quelques heures plus tard. Elle tenta de jeter un nouveau regard discret aux aiguilles qui ornaient son poignet. L'heure était la même. Pourquoi le temps était-il obligé de s'écouler aussi lentement parfois ? Elle soupira et tenta de se concentrer sur la lecture en cours, espérant que cela aiderait le temps à accélérer sa cadence.
Les cloches sonnèrent, les portes s'ouvrirent et après une brève accolade à l'attention de ses parents, Louise pressa le pas en direction du salon de tatouage. C'est presque essoufflée qu'elle arriva à destination. Elle se recoiffa rapidement en basculant ses cheveux sur ses épaules, puis derrière elle, puis sur son épaule droite. Elle vérifia que son chemisier blanc était bien rentré correctement dans sa jupe noire patineuse. Elle respira un grand coup et poussa la porte. Tout était calme en ce dimanche dans le salon, pas un bruit de machine, pas un bruit de crayon grattant une feuille de papier, pas de clients attendant son tour en tournant les pages d'un magazine.
-Johan ?
Des pas résonnèrent dans les escaliers et très vite Louise se retrouvait dans les bras protecteurs de son ami. Ils se séparèrent et lui attrapant la main il l'entraîna à l'étage. Face au minuscule palier, il ouvrit la porte qui menait à son appartement. C'était une grande pièce entièrement ouverte avec seulement deux autres portes semblant mener à d'autres pièces sur la gauche. La jeune fille retira son manteau et s'avança dans la pièce. A droite se situait la cuisine. Les meubles étaient contre le mur parallèle à la porte tandis que la grande baie-vitrée au-dessus de la devanture du salon était perpendiculaire aux meubles faits de vieux métal noir et de bois brut bruni et permettait à la lumière d'envahir la pièce. Une petite table ronde en bois et aux pieds en métal noir mat était située à quelques pas des meubles. Un canapé en vieux cuir marron donnant l'apparence d'être usé tournait le dos à la cuisine, créant une séparation avec le reste de la pièce. Face à lui se situait une petite table basse probablement de la même collection que la table de cuisine. Un ordinateur mac tout neuf était posé dessus, contrastant avec l'aspect brut et industriel des lieux.
-Laisse-moi te débarrasser de ton manteau, lâcha poliment Johan la libérant et lui permettant de se promener plus librement dans ce lieu qu'elle découvrait pour la première fois.
Elle s'avança vers la bibliothèque bien remplie qui était située contre le mur au niveau du canapé et son regard parcourut les différentes étagères. Il y avait plus de DVD que de livres, mais Louise reconnut Le Banquet dans la liste. Elle se retourna, flattée, et adressa un sourire sincère à Johan qui n'en connaissait pas véritablement la raison mais apprécia très largement. Elle s'écarta ensuite pour se tourner vers le côté gauche de la pièce. Au milieu du mur parallèle à la fenêtre se trouvaient deux portes.
-A droite c'est la salle de bain et à gauche la buanderie, rien de très intéressant, expliqua-t-il rapidement sans la quitter des yeux, guettant ses mouvements.
Elle hocha la tête et porta son attention sur le lit du jeune homme. C'était un grand lit à baldaquin en bois brut mais brun, les draps étaient dans des tons chauds marrons, et il était situé sur une légère estrade de quelques centimètres créant une démarcation avec le reste de la pièce. Il n'était appuyé contre aucun mur et semblait flotter au milieu de la pièce. Face à lui mais appuyé contre le mur se trouvait une armoire et une commode sur laquelle traînait des photos et une plante verte. Continuant son petit tour, Louise contourna la bergère aux tissus marrons et se rapprocha de l'entrée, de son porte-manteau en métal noir mat et du buffet qui se trouvait à proximité. Elle remarqua que c'était la même petite tête brune que sur la commode et osa demander :
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Prudence et Audace
Romance"Je sais pas comment expliquer ça. Il était si beau. Vraiment. Mais aussi très différent de moi. Si ça m'a fait peur ? Oui, bien sûr ! Mais j'ai pas choisi ce qu'il s'est passé en fait. Ça s'est fait comme ça. Enfin je crois ! Si tu lui demandes, il...